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GR20: préparation physique et logistique avant le trek

Après plusieurs mois de préparation intense pour le GR20 je peux enfin crier :

Libérééééééé, délivréééééé, le GR®20 c’est terminééééééé !

Ne me remercie pas pour cette introduction toute en douceur, je n’ai pas trouvé de façon plus élégante de célébrer avec toi ma fierté.

Car oui, ça y est. Depuis le 11 juillet 2018 je peux clamer haut et fort que je fais partie de la longue liste des GRvingtistes.

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Si la jubilation avait un visage, elle ressemblerait à ça !

Si tu débarques ici, laisse-moi t’expliquer pourquoi autant de brouhaha.

Au retour de notre aventure de 3 mois en Océanie marquée par de nombreuses magnifiques randonnées, il me fallait de suite prévoir nos prochaines vacances. Je suis comme ça, j’ai besoin de projets pour ne pas déprimer. Mais plus que des vacances, je cherchais un challenge. Nos récentes expériences l’avaient confirmé, j’aime la montagne, j’aime la nature, j’aime randonner et bivouaquer.

C’est en toute logique que le trek s’imposait. Oui, mais lequel ? Il en existe tellement en France et en Europe… Entre nous, j’avais déjà ma petite idée. Je t’ai dis que je cherchais avant tout à me dépasser, me surpasser même. Il fallait viser haut. Très haut.

Internationalement reconnu pour la beauté de ses paysages mais aussi pour sa difficulté, le GR®20 en Corse répondait parfaitement à mes exigences. Ce trek dont il y a 6 mois à peine je n’aurais jamais imaginé réaliser. Ce trek qui aujourd’hui semblait à portée de mes pieds. Ce trek dont le seul nom suffisait à me procurer un shoot d’adrénaline et de motivation. Je le sentais, j’étais prête, à 30 ans le GR®20 était pour moi. Le co-randonneur, toujours prêt à me suivre dans mes délires n’a pas mis bien longtemps à se laisser convaincre. Moins d’un mois après notre retour, j’avais déjà mes billets d’avion pour début juillet !

De la précipitation ? Que nenni ! De l’anticipation ! Eh oui, le GR®20 ce n’est pas la petite balade du dimanche. La totalité du trek compte 16 étapes, réparties sur 180km et plus de 10 000m de dénivelé positif. Il est donc impératif de penser à la préparation du GR20 bien en avance. Que ce soit au niveau de la forme physique mais aussi au niveau du matériel à prévoir, rien ne s’improvise si tu veux profiter au mieux de cette randonnée, en sécurité sans toutefois être surchargé.e. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien qu’il y a un taux d’abandon avoisinant les 50% après les premières étapes, principalement dû à une mauvaise préparation des randonneurs.

Dès le début, nous avions deux exigences personnelles concernant ce trek. Nous voulions le faire dans le sens Nord Sud pour respecter l’itinéraire d’origine (et pouvoir prendre la fameuse photo à la fin !) et nous souhaitions le parcourir en autonomie, avec notre tente et notre matériel de camping dans les sacs. Ce GR® nous voulions le mériter à la sueur de notre front.

En dormant et en mangeant en refuges, je n’aurais jamais eu la même fierté à l’arrivée, un peu comme si j’avais triché.

C’est bien sûr un avis complètement personnel et heureusement que tout le monde ne pense pas comme ça sinon il n’y aurait plus assez de place pour planter sa tente autour des refuges 🙂 !

En plus de ces impératifs non négociables, nous avons aussi voulu hausser le challenge en décidant de réaliser la totalité du trek en 12 jours au lieu de 16. Fous, nous ? Mais non, mais non … (tutududum !)

Difficile donc de te parler de cette expérience sur le GR®20 sans te parler de notre organisation en amont. Et comme il y a énormément de choses à raconter et à expliquer, j’ai décidé d’écrire 2 articles. Celui-ci sur la préparation du GR20 du point de vue sportif et logistique et un deuxième plus axé sur la préparation de notre équipement de trek pour partir en autonomie.

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Passage technique dans la variante alpine des aiguilles de Bavella

Préparation physique et sportive du GR20

Tu t’en doutes, la préparation du GR20 dépend en grande partie de ton expérience de randonneur.se et de ton profil sportif. Déjà, j’ose espérer que si tu t’engages sur le GR® tu as un minimum de connaissance en trek de haute montagne. Pour te donner une idée, nous n’avions jamais fait de trek en autonomie avant le GR®20. Par contre, nous avons de l’expérience en randonnée à la journée sur des terrains difficiles à haute altitude, nous avons déjà réalisé un trek en itinérance avec une agence en Islande et nous avons l’habitude de courir environ 20km par semaine. Je pense pouvoir dire que nous sommes de bons sportifs.

Sachant cela, nous avons mis en place un « plan » d’entraînement les 4 mois précédant le GR afin d’améliorer nos points faibles en trek. A savoir, développer notre endurance sur de longues randonnées et s’habituer à porter un sac chargé même avec de forts dénivelés.

Fin mars (24km, 10kg dans le sac à dos et environ 800m de dénivelé +): Nous profitons de la neige tardive sur les sommets du Jura pour planifier une longue randonnée dans la neige avec nos sacs à dos bien chargés. Ceci afin d’être prêts le cas où il resterait des névés en Corse début juillet (teasing, oui il en restait, et pas qu’un peu !). Pour cette rando, nous optons pour l’étape de l’étape de la Grande Traversée du Jura (GTJ) entre Mouthe et Métabief qui offre un sublime panorama sur les crêtes du Morond à Métabief.

Mi-avril (44km, 10kg dans le sac à dos pour moi et 20kg pour le co-randonneur et environ 1500m de dénivelé +): Nous avons un gros problème existentiel concernant la tente et notre matériel de camping. Nous avons déjà 2 tentes qui prennent la poussière traînent dans le garage mais qui ne sont ni légères, ni très imperméables. Devons-nous racheter une troisième tente plus adaptée et plus légère à un coût non négligeable au risque de ne plus l’utiliser après ? Pour en avoir le cœur net, nous décidons de partir randonner un week-end en conditions réelles en campant avec une de nos tentes. En plus de tester notre endurance et notre fatigue sur 2 jours, cette randonnée avait aussi pour objectif de tester notre matériel de camping (et surtout pour moi qui suis frileuse de savoir quels vêtements je devrais prévoir pour dormir sans avoir froid), le réchaud à combustible solide, les plats lyophilisés, les petits snacks et la solution isotonique afin de mieux récupérer de l’effort réalisé. Comme il y a encore de la neige sur les hauteurs du Jura nous mettons cap à l’ouest, pour une boucle autour d’Arbois en suivant à peu près le tracé des étapes de l’Echappée Jurassienne.

Début mai (26km et environ 1400m de dénivelé +): Nous continuons notre entraînement en profitant cette fois-ci d’un joli week-end ensoleillé pour découvrir le panorama depuis les hauteurs du Jura vaudois en Suisse voisine. Nous décidons de réaliser une grande boucle entre le Suchet et les aiguilles de Baulmes.

Fin mai (38km et environ 1200m de dénivelé +): A un mois de notre départ nous n’avons toujours pas eu l’occasion de tester notre nouvelle tente et les équipements achetés récemment, la faute à des week-end trop arrosés. Mais nous pensons finalement avoir un bon créneau, à la pentecôte où les orages ne sont attendus qu’en fin de journée le dimanche. Ni une, ni deux, nous prévoyons une jolie boucle de deux jours sur les hauteurs du lac de Joux en Suisse. Malheureusement pour nous, la pluie s’est invitée un tantinet trop tôt, à quelques minutes de notre arrivée au sommet. Démotivés, alors que nous venions de parcourir une vingtaine de kilomètres, nous préférons rentrer et remettre nos essais à plus tard.

Début juin (3 à 6h par jour avec un dénivelé + de 1000m en moyenne): Nous optimisons notre séjour d’une semaine à Majorque pour intensifier notre entraînement sur un terrain plus difficile et des sommets plus élevés. Et si ce n’était pas notre objectif premier, cette semaine là aura aussi été l’occasion de tester notre consommation d’eau lors de randonnées en pleine chaleur.

Mi-juin (12km et environ 550m de dénivelé +): A 15 jours du départ, histoire de garder la forme nous réalisons une dernière petite randonnée jusqu’au sommet du Chasseron dans le canton de Vaud en Suisse.

En plus de ces sorties occasionnelles, nous avons continué notre sport hebdomadaire accompagné de quelques séances de musculation.

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Lever de soleil et névés entre Manganu et Petra Piana

Alors, tu te demandes sûrement si tout cet entrainement a finalement porté ses fruits ? Oui, trois fois oui. C’était juste ce qu’il nous fallait pour être à l’aise sur le sentier malgré le poids du sac.

J’ai trouvé le GR®20 difficile, principalement à cause des pierriers incessants mais je ne me suis jamais dis que c’était trop difficile, que je n’arriverais pas à terminer les étapes.

D’ailleurs, ma plus grande fierté c’est d’avoir terminé le GR®20 en 11 jours au lieu des 12 initialement prévus ! #teasing

Par contre, à refaire, je prévoirais des séances de musculation en plus ou bien de la natation, pour muscler le haut du dos. J’ai eu des douleurs aux cervicales au bout de quelques jours, non pas à cause du poids de mon sac, mais des séances de grimpette lors des premières étapes.

Je pense aussi que faire de l’accrobranche aux niveaux rouge ou noir peut aussi te permettre de voir si tu as le pied sûr pour affronter certains passages techniques ou déceler si tu ne souffres pas de vertige. Bien sûr, je ne dis pas que si tu ne fais pas d’accrobranche ou que si les niveaux rouge et noirs te semblent trop difficiles tu ne seras pas capable de faire le GR®20, non, non. Je vois ça plus comme un entraînement pour les passages délicats.

Si tu cherches des idées de randonnées près de chez toi pour t’entrainer, je t’invite à consulter le site AllTrails

Préparation logistique du GR20

La préparation du GR20 inclus aussi une partie logistique. Mais qu’est ce que j’entends par logistique ? Et bien tout ce qui concerne l’organisation autour du GR®20. Du choix des semaines pour réaliser le trek aux transports pour se rendre en Corse (particulièrement les moyens de transfert pour rejoindre Calenzana et Conca, les villages de début et de fin du GR®), ainsi que la planification des étapes. Car, comme je te le rappelle, nous avons dû doubler des étapes pour terminer le GR® en 12 jours au lieu de 16.

Le choix de la période pour réaliser le GR®20

Quelle est la meilleure période pour faire le GR®? Je crois que cette question est LA question la plus posée sur les forums dédié au GR®. Et invariablement la même réponse est apportée: fin juin est la meilleure période, suivie de début septembre. Juillet et août étant à proscrire à cause de la chaleur. Quand tout le monde dit la même chose, pourquoi vouloir faire autrement? Ben déjà parce que tu n’as pas toujours le choix pour poser tes vacances et que quand tu obtiens la première quinzaine de juillet, même si ça te plait moyen, tu prends parce que sinon tu risques de choper début août et c’est encore pire.

Et tu sais quoi? Cette année nous avons eu une chance de foufou car avec l’hiver très neigeux, il restait de très nombreux névés fin juin, dont certains impossibles à passer sans les crampons. A cela tu ajoutes la pluie abondante fin juin en Corse et bien, finalement j’aurais pas voulu être à leur place 🙂 Alors que nous, début juillet, nous avons eu en tout et pour tout un peu de bruine en fin d’après midi à Carrozzu, un peu de brouillard (et beaucoup de vent!) sur les crêtes entre Petra Piana et Onda, et 2 petites averses de 20 minutes à Prati. Le reste, que du soleil !

Et la chaleur alors, hein, s’il pleut pas, il fait chaud en Corse en juillet et c’est insoutenable d’après tous les sites sur le GR®20. N’est ce pas ? Dis … un petit peu ? Je pense sincèrement qu’on est très bien tombé cette semaine là avec des températures en dessous des moyennes de saison. Malgré le soleil, nous avons peu souffert de la chaleur car en partant vers 5h30, nous arrivions généralement vers midi aux refuges, voire avant certaines fois. Nous avons eu le plus chaud les jours où nous doublions les étapes, mais la chance étant avec nous, certaines de ces étapes se déroulaient en forêt. L’étape où nous avons vraiment eu chaud a été la dernière, l’étape 16 entre Paliri et Conca. Bon, il faut dire qu’on s’est levé un peu plus tard ce jour là (à 6h faut pas déconner quand même ! 😀 ) car nous avions célébré la demi-finale la veille et la bière coulait encore dans nos veines… ceci explique peut-être cela …

Pour résumer, fin juin c’est certainement très bien comme saison, sauf cette année, mais début juillet ça reste faisable si tu es prêt.e à partir tôt, autour de 5h30 voire même plus tôt si tu marches lentement. Et surtout, en juillet il y a beaucoup moins de monde sur le sentier !

Le sens de l'itinéraire

J’aurais l’occasion de t’en parler plus en détails dans un prochain article, mais si tu te demandes quel sens privilégier pour ton trek, je conseille (et c’est très personnel) de le réaliser dans le sens Nord-Sud pour plusieurs raisons.

  • C’est l’itinéraire initial, et s’il a été fait dans ce sens là c’est sûrement qu’il y a une raison.
  • Les plus beaux paysages sont au Nord. Si tu abandonnes pour x raison, au moins tu auras vu le plus beau
  • Contrairement à ce qui peut être dit, le Sud bien que plus roulant, n’est pas plus facile. Il y a juste moins de passages techniques.
  • Le panneau d’arrivé pour la photo est situé à Conca (oui c’est un critère important !)

Dernier point que je voudrais mentionner par rapport au soleil et au sens de l’itinéraire choisis. J’ai pu lire ici et là, qu’il valait mieux faire le GR®20 dans le sens Sud-Nord pour éviter d’avoir le soleil dans les yeux. Hum, une petite rectification s’impose. C’est peut être le cas en août ou septembre, mais en juillet clairement pas. Dans les premières étapes au Nord, le soleil ne passait au dessus des montagnes que vers 10h, était dans notre dos jusqu’à environ 13h puis nous faisait face. 

En gros, si tu te lèves tôt et que tu as un bon rythme tu arriveras au refuge vers midi et ne sera donc pas incommodé par ce fichu soleil !

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Etape 4, vers la pointe des Eboulis, le soleil se lève derrière nous

Le transport et le transfert

Il existe deux moyens de se rendre en Corse, par voie aérienne ou par voie maritime. Clairement pour 2 personnes, l’avion était pour nous la solution la plus économique, la plus rapide et la plus pratique. Pratique car depuis Lyon nous pouvions arriver à Calvi, où se trouve l’aéroport le plus proche de Calenzana et nous pouvions repartir de Figari, l’aéroport le plus proche de Conca.

En ferry, tu pourras rejoindre Porto Vecchio (le plus pratique pour commencer du sud), Ile Rousse (le plus pratique pour commencer au nord) ou Ajaccio et Bastia, depuis Nice ou Toulon. Tu trouveras plus d’infos sur le site de Corsica Ferries.

Mais au final peu importe où tu arrives, (Calvi, Figari, Bastia, Ajaccio ou dans les ports) tu devras trouver une solution pour rejoindre le début de l’aventure.

Transfert en bus: sur les sites dédiés au GR®20, il est fait mention de bus/navettes qui assurent à intervalle plus ou moins régulier les transferts entre les aéroports et certains villages. Tu trouveras quelques infos sur ce site non officiel. Mais comme indiqué, ces horaires sont vraiment à titre indicatifs. Si tu veux prendre le bus, appelle directement les compagnies Les Beaux Voyages (entre Bastia – Calvi et Calenzana), Les Rapides Bleus (entre Bastia et Porto Vecchio) ou les Transports Rossi (entre Porto Vecchio et Figari) pour confirmer les horaires.

Transfert en Taxi: le transfert coûte plus cher qu’en bus, mais au moins y’a juste à attendre qu’on vienne te chercher. Pas de stress ! Pour info il faut compter 32€ entre Calvi et Calenzana et 95€ entre Conca et Figari. Si tu loges dans les gîtes d’étape, tu trouveras sûrement quelques personnes avec qui partager les frais.

Transfert en train: il existe plusieurs lignes de train en Corse dont une qui rejoint Bastia à Calvi et une autre qui rejoint Bastia à Ajaccio en passant par Vizzavona, le village qui délimite le GR®20 Nord du GR®20 Sud.

Auto-stop: une dernière solution qui, il parait, marche bien est l’auto-stop…

Par contre, je te déconseille très fortement de rejoindre Calenzana ou Conca à pied. Les routes sont étroites, avec de nombreux virages et donc peu de visibilité. Ce serait quand même con de devoir faire demi-tour avant même d’avoir commencé…

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Lac du Cinto, étape 4

Prévoir un plan B en cas de blessure ou d'abandon

C’est sûrement la dernière chose à laquelle tu as envie de penser lors de la préparation de ton GR®20, mais pourtant cette réflexion est capitale surtout si tu pars avec d’autres personnes. Quel type de blessure es-tu capable d’endurer? Quelles sont les conditions qui pourraient te faire abandonner (et je ne parle pas juste de toi, mais aussi de ce qui peut se passer dans ta famille, un décès ou autre) ? Que fais-tu si ton co-équipier abandonne? Que fais-tu avec ton billet d’avion si tu abandonnes, est ce que tu restes profiter de la Corse ou tu rentres chez toi directement? Etc.

Autant de questions qu’il est important de se poser pour ne pas avoir à prendre une décision rapide, sous le coup de l’émotion et que tu pourrais regretter ensuite.

De notre côté, nous avions convenu que cela dépendrait de l’endroit de l’accident par rapport à l’arrivée et bien sûr, de la gravité de la blessure. Si cette dernière était grave nous abandonnerions tous les deux cela va sans dire. Sinon, si l’abandon a lieu dans la première moitié du parcours, nous estimions j’estimais qu’il serait plus sympa pour la personne abandonnée (sachant que niveau probabilité il y avait plus de risque que ce soit moi à cause de mon genou …) que le co-équipier arrête aussi. C’est déjà assez frustrant et rageant de devoir abandonner à cause d’une blessure (je n’imaginais pas abandonner pour autre chose qu’une blessure, soyons clair) alors si en plus le co-équipier termine seul…  Ce qui était mon rêve à la base, bonjour la déprime à l’attendre, seule,  dans un camping … Et dans le cas inverse, je ne me voyais de toute façon pas porter le matériel, ni dormir en refuge au milieu de tout le monde (mon côté princesse 🙂 ). Par contre, si l’abandon avait lieu en fin de parcours, nous étions tous les deux d’accord pour se dire que celui qui abandonne devait laisser la chance à celui qui reste pour terminer le parcours.

Pour info, si tu dois abandonner à cause d’une blessure (grave), les refuges les plus inaccessibles sont équipés d’un héliport. J’en profite pour faire un petit aparté « moralisateur » mais important. D’une façon générale, je trouve scandaleux en montagne les gens qui prennent des risques et se blessent soit de part une mauvaise préparation ou bien à cause de leur inconscience (du style ne pas prévoir assez d’eau, ni de casquette en plein après-midi…); et qui doivent être secourus en hélicoptère. A cause de leur bêtise, ces personnes mobilisent des équipes de secours et des hélicoptères qui ne sont donc plus disponibles pour d’autres personnes, qui sont, elles, peut-être réellement en situation d’urgence. Si je te dis ça c’est parce qu’en Corse il n’y a que 3 hélicoptères disponibles. Un pour le nord, un pour le sud et un autre en fonction des besoins. Sachant que l’île de Beauté est très touristique, les secours sont saturés et se retrouvent parfois à devoir faire des choix. Voilà, fin de l’aparté, maintenant tu ne pourras pas dire que tu ne savais pas.

Planification des étapes

Si tu ne prévois pas de doubler certaines étapes, cette partie ne te concerne probablement pas. Quoiqu’il est toujours prudent de bien lire en amont les singularités de chacune d’entre elles histoire de ne pas partir totalement à l’aveuglette …

Sitôt notre décision prise, le premier achat que nous avons fait a été le topoguide du GR20. Ce guide est très complet avec de nombreuses explications et il inclue les différentes variantes possibles ainsi que les sommets annexes. Très pratique pour planifier notre itinéraire.

La seule inconnue au bataillon concernait les temps de marche indiqués. Comme pour la plupart des guides, les temps de marche sont ceux d’un randonneur moyen, ne comprenant aucun temps de pause. En plus des recherches sur les forums du GR®20, nous nous sommes donc basé sur le dénivelé + par jour et la durée moyenne de chaque étape pour essayer d’anticiper celles que nous pourrions éventuellement doubler.

Ce serait bien trop facile de te dire que tout s’est déroulé comme prévu. Déjà tu le sais, on a réussi à gagner 1 jour de plus sur le planning original. Mais vu les kilomètres et les durées journalières estimées, comment a-t-on fait ? Non, nous n’avons pas fait d’auto-stop ni gagné un hélitreuillage en cours de route 🙂

Nous avons « juste » revu notre planning au fur et à mesure des étapes.

Mais pour en savoir plus, je t’invite à lire mon article bilan sur le GR20 avec le détail de chaque étape et des conseils sur les refuges !

Tu as besoins d’autres conseils sur la préparation du GR®20 ou tu as des conseils à donner? N’hésite pas à les partager avec les autres lecteurs dans les commentaires !

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27 réflexions sur “GR20: préparation physique et logistique avant le trek”

  1. Frederic CHAPUY

    Bonjour et bravo pour ton super retour d’expérience sur le GR20. Ça donne vraiment envie 👍. Nous envisageons un départ début juillet en 11j du nord au sud, avec un doublement de certaines étapes mais le découpage reste flou et incertain. Serait-il possible d’échanger « en direct » pour avoir ton avis? Je suis du Jura près d’Arbois (je crois savoir que nous sommes voisins 😜) merci et à bientôt

  2. Bonjour !
    Article hyper intéressant merci !
    J’ai une question sur les chaussures : avez vous fait toutes vos randonnées de préparation avec les chaussures du GR20 ? J’ai peur d’en faire « trop » avec en amont et qu’elles ne soient trop usée le jour J…
    Caroline

    1. Bonjour, je t’avoue ne plus m’en souvenir mais je dirais que le principal c’est que tu « fasses » ta chaussure pour éviter les ampoules. Après, selon les modeles et les marques une chaussure de trek/rando peut durer de 200 à 500km voire plus… Donc tout dépend le modèle que tu vas utiliser 😊

  3. Trop génial ton retour d’expérience, il y a vraiment plein d’info merci beaucoup!
    Petite question sommeil: est-ce que tu as utilisé tes somnifères? Je suis également super sensible et je redoute une mauvaise nuit … on louera la tente au refuge, il parait que les matelats sont assez comfortables.

    1. Bonjour, oui en trek j’utilise régulièrement mes somnifères pour être certaine de récupérer. C’est pas le top mais chez moi le sommeil c’est sacré sur ma forme et mon humeur : )

  4. Bonjour,

    Nous prévoyons réaliser le gr20 fin août début septembre avec mon amie.
    La première question est: quel était le poids approximatif de vos sacs?
    Et moi j aurais voulu savoir pour le bivouac si vos repas étaient froids ou si vous aviez pris la petite bouteille de gaz?
    Combien de change vous aviez prévu (vêtements) et si il y avait des douches à chaque étapes.
    En tous cas super article, et d avance merci pour t es réponses

      1. Merci ;
        J ai trouvé l article que je n avais pas encore lu…et ou il y avait les réponses à mes questions 😅
        Désolé pour les questions inutiles 😉

    1. bonjour et merci pour ce retour ! Votre site m’avait d’ailleurs été d’une très grande utilité lors de ma préparation, c’est donc avec plaisir que vous pouvez y référencer mon article 🙂

  5. ROMAIN TEIXEIRA

    Bonjour, je pars le 3 Septembre du Nord au Sud, il paraît que pour la première étape Calenzana-Ortu di u Piobbu il n’y a pas de ravitaillement d’eau sur le parcours. Est ce exact ? Si oui, combien de litres faut il prévoir par randonneur ?
    Merci de tes conseils 😉

    1. Bonjour, en effet la seule fontaine se trouve à la sortie du village de Calenzana. Après concernant la quantité d’eau à prévoir, c’est très personnel. Par exemple moi je ne bois pas beaucoup, généralement 2L me suffisent pour 6-7h de marche alors que mon mari boit facilement 4 voire 5L ou plus s’il fait très chaud sur la même durée et la même difficulté. Je te conseille de faire une longue randonnée avant de partir pour estimer au mieux tes besoins, dans le doute prévois toujours plus que pas assez 🙂

  6. Tu me donnes terriblement envie de me lancer dans cette aventure ! Ton article est vraiment super complet et les photos sont superbes ! J’ai très envie de faire de longues randos, j’en avais prévu une pour cet été dans le Cantal mais ça ne sera pas possible au final, le seul truc qui m’angoisse toujours un peu c’est le poids du sac ! En autonomie le poids monte super vite et je sais qu’un mal de dos peu vite pourrir un voyage. Après comme tu le dis très justement, la préparation est super importante, je fais pas mal de musculation haut du corps, j’imagine qu’il ne me reste plus qu’à me lancer progressivement comme vous l’avez fait 🙂

    1. Déjà merci beaucoup pour ton commentaire 😊 et par rapport au GR20, si tu es motivée et en bonne santé rien n’est impossible. Le faire en total autonomie est possible mais si tu as peur pour le sac tu peux faire comme nous et te ravitailler au fur et à mesure dans les refuges. Et puis entre nous, de ce que j’ai pu constater c’est souvent les personnes qui s’inquiètent le plus sur leurs capacités à le faire qui s’en tirent le mieux 😉

  7. Super article, qui me fait bien rêver mais clairement je ne pense pas avoir le niveau lool! Je vais me rabattre sur des sentiers plus faciles, et peut être qu’un jour je ferai le GR20 par petites portions histoire de « gouter » un peu 😉

    1. Tu sais pour faire de la randonner il suffit juste de s’entraîner, ça ne demande aucune connaissance technique. Et les progrès sont rapides pour peu que tu en fasses régulièrement. Moi même il y a un an je ne ne serais jamais cru capable de le faire ! Si tu en as envie, rien n’est impossible 🙂

  8. Ça donne trop envie… Jusqu’à quel âge tu penses qu’on peut le faire? Y’a pas bcq de dénivelés chez nous pour s’entrainer… faut faire combien de fois le Mont des Alouettes d’après toi? Gros bisous et hâte de lire la suite 😚

    1. C’est pas l’âge qui compte mais la motivation 😉 (et un peu les genoux…)
      A raison de 260m de dénivelé pour les Alouettes, il faudrait que tu fasses l’ascension environ 5 fois à la suite pour un dénivelé de 1300m 🙂 bon courage 😉

  9. Belle aventure ! J’ai hâte de voir tes photos ! J’ai comme des envies de grand sentier en ce moment, mais ce ne sera clairement pas pour cette année de mon côté.
    Le GR20 avait autrefois mauvaise presse comme étant un sentier magnifique mais très très mal balisé, est-ce toujours le cas ?

    1. Il doit y avoir de magnifiques randonnées à faire de ton côté de l’Atlantique aussi !
      Il faut croire que les « peintres » du GR se sont améliorés car le sentier est très très bien balisé dans le sens nord sud en tout cas. Quelques petites portions où les balises sont défraîchies mais normalement tous les randonneurs réalisant le gr sont censés savoir se repérer un minimum …

  10. Ca va faire deux ans maintenant que nous pensons sérieusement au GR20, et que nous nous équipons progressivement. Je suis super heureuse de lire ton article pour la prépa physique, moi qui suis une angoissée de mes capacités, ça me rassure beaucoup ! (surtout qu’on est un peu moins ambitieux, 16 jours, c’est bien 😉 ) je le pin quelque part pour le garder en mémoire, merci pour tous tes conseils!

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