Quand tu habites dans l’est et que toute ta famille est dans l’ouest, quoi de mieux que de tous se retrouver lors d’un week-end en Touraine, dans le Val de Loire ?
Déjà, c’est pratique c’est « presque » à mi-chemin. Mais surtout, c’est parce que la Touraine est une région magnifique et riche d’histoire. Entre les innombrables sites appartenant aux biens nommés châteaux de la Loire, les habitats troglodytes, les charmants villages au cachet d’antan, les paysages bucoliques de la Loire, ses vignobles et sa gastronomie renversante, comment ne pas avoir envie de découvrir l’un des plus beaux terroirs de France ?
C’est aussi en Touraine que l’on trouve la région naturelle dite du Val de Loire qui englobe les bords de Loire où sont construits les châteaux les plus renommés de la Renaissance tels que Chambord et Chenonceau, entre autres. Pour te dire à quel point cette vallée est superbe, il suffit juste de mentionner qu’elle est classée sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco. Voui m’dame. (ou m’sieur).
Bon, et sinon, concrètement, qu’est ce qu’on peut faire sur un week-end en Touraine ? Pour te donner une idée, en trois jours dans les environs de Loches nous avons visité :
- Les sublimes châteaux de Chambord et Chenonceau
- Les villes historiques de Loches et Montrésor
- La vallée troglodytique des Goupillères
- Une champignonnière et mangé plein de bonnes choses !
Et cerise sur le gâteau, nous avons aussi dormi dans une maison troglodyte ! Alors, tu viens ?
Les châteaux de la Loire
Impossible de venir passer un week-end en Touraine en faisant l’impasse sur ce qui attire des millions de visiteurs chaque année de tous les coins du monde. Certes, le Val de Loire est loin de se résumer aux châteaux de la Loire, mais bon, quand même, ils sont beaux nos châteaux, non ?
Très honnêtement, avant, quand je pensais aux châteaux de la Loire, j’en imaginais quatre, cinq, une petite dizaine tout au plus, situés entre Tours et Orléans. J’étais bien loin du compte !
Il n’y a pas de recensement officiel de tous les châteaux mais on parle quand même d’environ 3000 monuments. TROIS MILLE !!! Ça donne le tournis ce nombre, c’est carrément impressionnant même ! Pour être tout à fait honnête ce chiffre inclus toutes les forteresses, les domaines royaux et les châteaux construits en bord de Loire, du Moyen-Age à la Renaissance donc finalement 3000 quand on y repense ça fait pas tant que ça.
Les châteaux de la Loire voient leur apogée à la Renaissance quand à partir du XVème siècle les rois de France, dont François 1er, décident de les moderniser selon le courant artistique en vogue en Italie à cette époque, tout en conservant la particularité architecturale de murs en pierre de tuffeau, une roche calcaire abondante en Touraine.
Autant dire qu’après Versailles, on vient voir ici des petites merveilles architecturales.
Chambord, emblème de la Renaissance
S’il y avait bien un château que je ne voulais pas rater, c’est bien celui de Chambord. En dehors du fait de savoir qu’il avait été édifié à la demande du souverain François 1er, j’aurais été bien incapable de te dire ce à quoi il ressemblait, quelle était ses particularités architecturales ou même qui y avait habité. Non, mais je me souviens de mon prof d’histoire au collège, nous vantant les beautés de ce château et qui en 1h de cours avait réussi à me transmettre l’envie de visiter à mon tour l’emblème de la Renaissance française à travers le monde.
20 ans plus tard, je n’allais pas laisser passer cette occasion !
Sur la route des vacances, à peine avions nous passé Orléans que nous troquions l’autoroute pour les bords de Loire. La campagne, le calme ! Nous étions fin avril et je m’émerveillais de voir des jardins si fleuris en cette période. Il faut dire que dans les Doubs on a parfois de la neige à cette période, donc les fleurs printanières … on oublie 🙂
Nous arrivons à Chambord en toute fin d’après-midi, après avoir traversés la Loire sur le très photogénique pont de Beaugency datant du XIVème siècle.
A 16h la luminosité commence doucement à décliner, au même rythme que les visiteurs qui quittent le parc. Le timing est parfait ! Je peux enfin rencontrer ce grand monsieur en quasi tête à tête, espérant que cela l’incite à me livrer ses plus intimes confidences…
Dès l’entrée, je ne sais où donner de la tête. Du sol au plafond, chaque centimètre carré attire mon attention. Tantôt une dorure, tantôt une peinture. Le mobilier et les tapisseries dans les appartements sont remarquables. J’imagine aisément le faste de l’époque au sein de ces murs. Sauf que, l’anecdote est assez surprenante pour la mentionner, depuis sa création, ce château n’aura été que très peu utilisé par ses différents propriétaires car trop éloigné de Paris et des autres lieux de « villégiature » de la cour.
D’autre part, initié par François 1er (qui y passe juste 72 nuits au cours de ses 32 années de règne), la construction selon les plans initiaux se termine seulement sous Louis XIV, le Roi Soleil. Soit près de 170 ans plus tard ! C’est finalement en 1930 que le château devient propriété de l’état français.
Mais plus qu’un palais édifié à la gloire de François 1er, ce château abrite une prouesse technique en son antre. Je nomme son escalier à double révolution, inspiré par Léonard de Vinci. Cet escalier, avec une structure semblable à celle de l’ADN humain, a été construit de façon à permettre aux visiteurs de se voir sans jamais se croiser.
Pour m’y être aventurée, je confirme que c’est très étrange.
Cette spirale nous mène tout droit vers les terrasses et leur vue remarquable sur les cheminées monumentales et les chapiteaux sculptés. Ici, impossible de passer à côté du style gothique si caractéristique de ce château. Chacune des tourelles et des cheminées abonde de détails architecturaux que je tente tant bien que mal d’immortaliser même si je peux d’ors et déjà te dire que le rendu en photo est loin d’être aussi impressionnant que de visu.
Outre les superbes décors architecturaux, c’est aussi de la terrasse que nous profitons de la plus belle vue sur les jardins à la française et ses grandes fleurs de Lys habilement dessinées. Cette sobriété et ce minimalisme contraste complètement avec le style du château, mais c’est aussi ce lui vaut d’être si bien mis en valeur.
Bref, tu l’auras compris, si lors de ton week-end en Touraine tu n’as le temps de visiter qu’un seul château , je te conseille celui de Chambord.
Chenonceau, le château des Dames
Chambord, ça c’est fait ! Alors après, on visite quoi ? Pas facile de choisir parmi les 2999 restants… Du coup, pour ne pas se prendre la tête on a misé sur la facilité, le château de Chenonceau, l’un des autres incontournables du Val de Loire. Celui-là, je me souviens l’avoir visité plus jeune avec mes parents, et il m’avait fait forte impression. J’avais très envie de le redécouvrir avec mes yeux d’adultes et de pouvoir comparer avec Chambord, maintenant que j’étais devenue une experte en architecture (après avoir relue la brochure 15 fois, je précise).
Par contre, je dois te prévenir, je te déconseille fortement de t’y rendre lors d’un jour de grande affluence comme à Pâques ou les longs week-ends de mai. Nous avons eu de la chance car en début d’après-midi nous avons encore pu passer les portillons d’entrée. Par contre, nous avons attendu pas loin d’1h30 pour visiter le château ! Attente en plein soleil évidemment sinon c’est pas drôle… On ne se plaint pas car nous, nous avons pu le visiter, ce qui n’a pas été le cas de tous les visiteurs ayant payé leur billet d’entrée et qui, même si le billet leur a été remboursé, ont quand même perdu toute leur après-midi…
Pour la minute culture, contrairement à Chambord, ce château n’a pas été construit à la demande de François 1er mais son histoire n’en est pas moins palpitante ! Très brièvement, le château appartenait à Thomas Bohier, un homme d’Etat et financier sous le règne de François 1er. Or, sa mort révèle les fraudes et détournements de fond dont il était coupable (faut croire que ça date pas d’aujourd’hui cette affaire) et son héritier cède le château à François 1er pour payer une partie de ses dettes. Chenonceau devient donc officiellement une résidence royale… mais une résidence en ruine. Trop occupé par les travaux à Chambord, François 1er délaisse complètement Chenonceau et quand ce dernier meurt, le château n’est pas en très bon état. Ce sont ses propriétaires suivants, et principalement les femmes, qui vont initier la restauration et l’aménagement du logis et du domaine tel qu’on le connait aujourd’hui, ce qui explique pourquoi ce château est surnommé le « château des Dames ».
Parmi ces dernières, il convient de mentionner Diane de Poitiers et Catherine de Médicis à qui l’on doit les ouvrages majeurs que sont le pont et ses galeries superposées, et qui confèrent à ce palais son architecture exceptionnelle et sa renommée de par le monde.
Mis à part sa galerie, son pont de cinq arches, et son impressionnante cuisine (!) j’ai néanmoins trouvé l’intérieur moins intéressant à visiter que Chambord. Ceci n’est bien sûr que mon avis personnel et si tu ne connais pas Chambord, nul doute que tu apprécieras l’aménagement et les pièces rares du mobilier qui composent les différents appartements.
Par contre, que dire des nombreux jardins de part et autre du château ? Toutes ces fleurs, ces couleurs et ces odeurs… un vrai bonheur ! Je ne saurais que te conseiller de prendre un peu de temps avant de repartir pour déambuler au milieu de ces innombrables variétés de fleurs.
Moins réputé que ses comparses, la cité royale de Loches fait elle aussi partie de la longue liste des châteaux de la Loire. Bâtie sur un éperon rocheux et ceinturé d’une muraille, cette forteresse royale qui surplombe la vieille ville de Loches est visible de loin. La cité abrite notamment un donjon reconnu pour être un chef d’œuvre de l’architecture militaire du XIe siècle. Pour la petite histoire, ce château accueillit Jeanne d’Arc et Anne de Bretagne avant d’être reconverti en prison royale au XVème siècle. Faute au manque de temps, nous n’avons pas visité l’intérieur. Nous nous sommes contentés de nous balader dans la vieille ville en soirée pour admirer les divers monuments historiques mis en valeur par un judicieux jeu de lumière. Quand on porte un tel nom, j’imagine que la pression doit être grande pour être à la hauteur des attentes et ne pas décevoir tous les visiteurs qui se pressent aux portes de ce village ! Ce que je peux dire c’est que Montrésor rempli avec brio son rôle de plus beau village de France. En effet, dans ce village tout est réuni pour s’émerveiller. Un château qui domine l’Indre, une magnifique collégiale, des halles bien conservées, des petites ruelles creusées à même le tuffeau blanc, les maisons à colombages et même des habitations semi-troglodytiques. Et comme si ça ne suffisait pas, le sentier bien aménagé qui longe les bords de l’Indre en contrebas du village permet de profiter d’un superbe panorama sur la ville dans un cadre bucolique et apaisant à l’ombre des saules pleureurs. Pour te donner une idée, en prenant notre temps et en comptant les nombreux arrêts photo il nous aura fallu environ 1h30 pour faire le tour du village. Compte plus si tu souhaites aussi visiter le château. Face au faste et à la richesse apparente de cette région à la Renaissance, il est difficile d’imaginer qu’en dehors des châteaux et des domaines royaux, la pauvreté et la misère subsistent. Et pourtant … Comme partout dans le reste de la France, les régions rurales sont pauvres et les modestes paysans utilisent en premier ce que leur offre la nature pour se loger. Et en Touraine, l’or blanc c’est le tuffeau ! Cette belle pierre calcaire est présente en abondance dans tout le sol de la région et c’est à elle que l’on doit les murs bien blancs des châteaux de la Loire et de nombreux autres sites historiques de la région. Après avoir été utilisées; les carrières de tuffeau ont eu une deuxième vie en servant d’habitat pour les paysans. C’est ce que l’on nomme des habitations troglodytes. Toutes ces cavités furent progressivement abandonnées au fil des siècles en même temps que le développement technologique. Mais, depuis quelques années, en réalisant le potentiel et la valeur de ces vestiges historiques, certains passionnés les réhabilitent pour des utilisations très différentes que par le passé. Que ce soit en musée, en logement, en restaurant, en cave ou même pour faire pousser des champignons, le troglo est à la mode ! Comme c’est pas tous les jours qu’on peut visiter ce genre d’endroits insolites, tu te doutes bien qu’on en a profité lors de ce week-end en Touraine. Ce site est un vrai petit bijou. Déjà pour l’immense travail réalisé par ce passionné afin de remettre en état cette ancienne ferme, mais aussi parce que le site est très ludique et super bien fait pour intéresser et les familles et les enfants à la fois. Ce parc de 2 hectares a été réhabilité afin de montrer à quoi pouvait ressembler la vie d’un paysan à la Renaissance et comment les logements troglodytes étaient aménagés. Un très joli musée à ciel ouvert qui mérite d’être découvert. Si on m’avait dit un jour que je visiterais une champignonnière en Touraine, et qui plus est dans une galerie de tuffeau, je ne l’aurais absolument pas cru ! Déjà, des champignons en Anjou ? Et puis quoi encore ! Les champignons ça vient de Paris ou de Hollande, c’est ce qui est marqué sur les emballages. Non ? Bon avant que tu me prennes pour une complète idiote, ça va je sais qu’on trouve des champignons un peu partout dans les zones humides, notamment en forêt. Donc, profiter du réseau troglodytique de la région et de son environnement naturellement frais et humide pour créer une champignonnière, moi je dis, chapeau les gars ! Comme tu t’en doutes, la visite se réalise dans les galeries (donc prévoit un bon pull, il fait froid !) et nous permet d’apprendre de façon très ludique avec de belles mises en scènes comment les champignons sont cultivés et récoltés dans cet environnement atypique. Et champignon sur le terreau (hohoho !), la fin de la visite se solde par un « musée » naturel de champignons. J’ai été vraiment épatée de constater que certains champignons ressemblent à des fleurs et sont splendides ! A quand la composition de champignons à offrir ? Avec son important réseau de galeries, nombre de passionnés ont eu l’idée d’aménager les sorties des anciennes carrières de tuffeau en logement troglodyte. Ce n’est pas tous les jours qu’on a l’occasion de dormir dans ce cadre alors tu comprends bien que je n’ai pas pu résister à la tentation et que je nous avais réservé une nuit dans l’une de ces chambres d’hôtes insolites ! Après quelques recherches dans le secteur qui m’intéressait j’ai réservé à la Maison d’Hôtes des Troglos de Beaulieu, située juste à côté de Loches. Le site est superbe, le logement est très bien décoré les propriétaires sont très accueillants et aux petits soins et le petit déjeuner est bien copieux donc je te recommande l’une de leurs chambres sans hésitation ! La Touraine est une région agricole et viticole très fertile de par sa proximité avec la Loire et ses températures relativement clémentes en toutes saisons. Aussi, outre les champignons que tu pourras acheter dans l’une des différentes champignonnières, ne manque pas de goûter à tous les bons produits locaux. Avec modération 🙂 Je pense que je ne t’apprends rien en te disant que le Val de Loire est renommé pour ses nombreux vignobles. Parmi les vins connus on peut citer le Chinon, le Cheverny, le Sauvignon, le Crémant de Loire… et tant d’autres qu’il me faudrait un article pour tous les lister. (enfin, si je dois aussi les goûter, je te raconte pas la tête de l’article à la fin de la journée 😀 ). Si tu as plus de 18 ans et que tu aimerais en savoir plus sur tous les vignobles et les cépages IPG et AOC du Val de Loire alors je pense que tu trouveras ton bonheur sur cette carte interactive. En voici une curiosité que je ne connaissais absolument pas avant ce week-end en Touraine. Pour découvrir la fabrication artisanale des poires tapées (et en ramener quelques bocaux chez toi) alors c’est à la Maison Hérin à Rivarennes Quincay qu’il faut aller ! Nous nous sommes pointés sans réservation et avons été très bien accueillis par la propriétaire qui voue une passion pour son travail et a à cœur de faire découvrir ses produits, là encore dans les troglodytes. Dans le même registre et si tu préfères les pommes, alors tu peux aussi découvrir la fabrication artisanale des pommes tapées, cette fois à Turquant dans le département voisin. Parce qu’on a trop fait les gourmands avec les poires, nous n’avions plus le temps d’aller déguster les pommes, je ne pourrais donc pas te dire si la visite vaut le coup, mais tu trouveras toutes les informations au Troglo des Pommes Tapées. Je prends des pincettes avec ce titre, car les fouées et les fouaces sont aux tourangeaux et aux angevins ce que sont le pain au chocolat et la chocolatine pour les français. Certains disent que la fouace est plus briochée que la fouée… N’étant pas là pour attiser la polémique, je dirais juste que ces spécialités sont tout aussi bonnes dans les deux régions 🙂 Mais au fait, c’est quoi les fouées et les fouaces ? Il s’agit tout simplement de petits pains cuits au feu de bois et fourrés avec les autres spécialités plus ou moins locales comme de la mogette, du beurre persillé à l’ail, des rillettes… Si ce plat d’antan se mange principalement en version salée, rien ne t’empêche de tester les variantes sucrées à base de chocolat, de pommes et de poire tapées. Les recettes gourmandes sont infinies ! De très nombreux restaurants de la région proposent des fouées – fouaces à leur table. Pour continuer notre fil rouge, c’est en toute logique que nous avons choisis le restaurant troglo Les Nobles Fouées près de Saumur. Une table qui a fait des fouées sa spécialité et qui les sert dans une cave troglodytique autour du feu à bois. C’est sur cette expérience gourmande que nous avons terminé ce superbe week-end plein de découvertes en Touraine. Et tout ce que je peux dire pour conclure cet article, c’est que j’aurais facilement pu y rester plusieurs jours de plus vu le nombre d’activités à faire et de sites remarquables à visiter ! Épingle-moi sur Pinterest !Les villes et villages historiques en Touraine
La cité royale de Loches
Montrésor, sur les balcons de l’Indrois
L’héritage troglodytique du val de Loire
La vallée troglodytique des Goupillières
La champignonnière du Saut aux Loups
Les habitations troglodytiques
Week-end gourmand en Touraine
Les vignobles du Val de Loire
Les pommes et poires tapées
Les fouées et fouaces de Touraine Anjou