Avant même de poser les pieds en Nouvelle-Zélande, il y avait une activité sur ma liste de choses à faire lors de ce voyage que je ne voulais absolument pas manquer : la randonnée dans le parc du Tongariro.
Qu’est ce que j’avais pu voir des photos de cette randonnée sur les réseaux sociaux, et qu’est ce que j’avais bavé devant ces paysages incroyables ! J’avais tellement hâte de découvrir ce site de mes propres yeux !
Pour mettre toutes les chances de notre côté, j’avais pris grand soin de prévoir cette randonnée au Tongariro un jour de beau temps et de réserver le premier bus du matin afin d’éviter la foule.
Mais je n’avais pas anticipé que je ne serais pas la seule à faire de même. C’est donc « accompagnés » de dizaines d’autres randonneurs que nous avons réalisé l’ascension du Tongariro dans une ambiance proche des files d’attente que l’on peut rencontrer dans les parcs d’attraction. Mais est-ce que cette randonnée est malgré tout à la hauteur de sa réputation ? Réponse à la fin de l’article !
De la lave…
Excitée comme jamais à l’idée de réaliser un de mes rêves de voyageuse noté depuis très longtemps dans ma « to do list », je suis réveillée depuis belle lurette quand mon alarme sonne.
Il fait encore nuit, mais le tapis de lucioles bien visibles au dessus de nos têtes me donne une indication sur la journée qui s’annonce. Il n’y a pas un nuage, c’est parfait !
Nous plions la tente et nous nous préparons rapidement afin de ne pas rater notre bus à 7h30. En effet, l’arrivée de la randonnée ne se situant pas au même endroit que le départ, le bus est l’option la plus pratique. Les places étant limitées, pense bien à les réserver à l’avance. Sachant que la durée est estimée à 7h, nous avons préféré opter pour un départ de bonne heure afin de ne pas terminer trop tard et avoir ainsi le temps de rejoindre notre camping ce soir-là.
Je profite du court trajet pour revérifier mon sac pour la énième fois. Appareil photo, check. Batteries, check. Veste, check. Pique-nique, check. J’ai l’impression de partir pour l’aventure de ma vie !
Le bus nous dépose sur un petit parking où d’autres randonneurs sont déjà agglutinés. Gloups. Nous nous dépêchons de descendre et, sans attendre, nous nous élançons sur le chemin bien indiqué. Pas compliqué, suffit de suivre la foule.
A peine quelques mètres plus loin, nous sommes bloqués sur le sentier par un gros bouchon de randonneurs. L’énervement commence à poindre, quand je comprends finalement que tout ce beau monde (surtout des femmes en fait, j’ai vite fait le lien) attend pour passer aux wc ! Ouf. Nous dépassons ce groupe et nous pouvons respirer. Si nous voyons pas mal de randonneurs devant nous, ce n’est pas non plus l’horreur.
La première partie du Tongariro se déroule sans problème au milieu d’un champ de lave sur une pente modérée et, comme pour la plupart des sentiers en Nouvelle Zélande, sur une passerelle en bois afin de ne pas nous écarter du sentier et mieux préserver l’environnement déjà malmené par la fréquentation touristique.
Autour de nous, de la lave à perte de vue. Mais jusque là rien de foufou pour qui connait déjà les paysages volcaniques islandais. Nous hâtons le pas et dépassons quelques groupes ce qui nous permet de marcher à notre rythme, avec le gros de la foule dans notre dos. Ce qui n’est pas pour nous déplaire.
Après environ 1h de marche, l’ascension commence enfin et le Mt Ngauruhoe se révèle sur notre droite. Ce sommet conique entièrement noir et dépourvu de toute trace de vie sur ses flancs a quelque chose d’effrayant. La perspective de devoir le gravir ne me réjouit guère. Heureusement pour moi, le sentier continu vers la gauche.
Nous arrivons à un embranchement qui permet un aller-retour pour aller voir les cascades Soda Springs. Ce sera sans nous. Et vu les photos sur internet, je ne regrette pas d’avoir fait l’impasse.
Au fur et à mesure que nous avançons, la végétation se raréfie, le terrain autour de nous devient plus aride. Et le sentier commence à grimper sévèrement ! Après une petite suée, quelle surprise de constater que nous sommes arrivés au bord d’un cratère au pied du Mt Ngauruhoe ! Le sable noir a laissé sa place à une glaise ocre. Magnifique contraste des couleurs.
Qui dit que nous sommes dans un cratère, dit aussi qu’il faut en ressortir. Nous remontons sur le bord du cratère et poursuivons le chemin pour l’ascension finale. Cette partie est clairement la plus difficile de la randonnée du Tongariro avec une pente bien raide en plein soleil, mais rien d’insurmontable quand on prend son temps.
…Et des lacs
Tellement concentrée dans mon effort, je ne me suis pas aperçu de suite que j’étais arrivée au point culminant de la randonnée du Tongariro. C’est en voyant tous les autres randonneurs assis ou en train de prendre des photos que je me suis dit qu’il devait y avoir quelque chose d’intéressant à observer dans le secteur.
Je n’étais absolument pas prête à cette claque monumentale ! Le panorama à 360° est tout simplement incroyable. Derrière moi, le sommet rougeoyant du Mt Ngauruhoe et son cratère à ses pied. A ma droite, l’impressionnant cratère rouge dans lequel on pourrait croire qu’un massacre sanglant a eu lieu. Je te rassure, rien de tel (à ma connaissance). Juste des roches rouges qui lui confère cette couleur si particulière. A ma gauche, le sommet du Tongariro autour duquel nous tournons depuis le début de cette journée. Enfin, sous mes pieds, le clou du spectacle. Ce pourquoi nous réalisons tous cette randonnée. Les lacs Emeraudes scintillent sous mes pieds.
Depuis le début de ce voyage en Nouvelle Zélande, je peux affirmer sans problème qu’il s’agit de l’un des plus beaux paysages que j’ai eu la chance de contempler.
Sans originalité aucune, nous profitons de ce magnifique spot pour prendre notre pique-nique. Il n’est pas encore midi, mais nous avons faim et nous serions bien idiots de ne pas nous reposer tout en contemplant ce paysage enchanteur quelques minutes. Et puis, c’est l’occasion de quelques photos 🙂
Rassasiés, nous reprenons le sentier du Tongariro alors que la plupart des randonneurs affluent. Le bon timing. Nous sommes cependant un peu perplexes sur la suite de la randonnée. En effet, nous avons atteint le point culminant au bout de 3h30 de randonnée. Logiquement il ne nous reste que de la descente, donc environ 2h mais les brochures officielles annoncent une durée de 7-8h de marche. Sommes-nous si en avance que ça, ou avons-nous râtés un truc en chemin (hormis les cascades) ? Peut-être que la suite du sentier nous réserve quelques surprises ?
La première surprise ne se fait pas attendre. L’ascension n’était finalement pas terminée, c’eût été trop beau. Après être bien descendu et avoir longé une coulée de lave, nous remontons quelques mètres pour atteindre le bord du Lac Bleu.
Avec la mer de nuage en arrière plan, je n’aurais pu rêver plus belle carte postale. Heureusement que le soleil ne gâche pas toutes les photos 🙂 Je râle, je râle, mais j’ai bien bien conscience que nous avons une météo au top pour réaliser cette randonnée et profiter du paysage exceptionnel autour de nous.
Après une dernière ascension jusqu’au bord du cratère, nous entamons la descente au bout de 4h de marche. Le paysage change assez radicalement. Nous laissons le décor volcanique derrière nous pour avancer à travers une végétation rase. Il parait que derrière les nuages nous aurions pu bénéficier d’ une vue plongeante sur le lac Rotoaira au loin. Tant pis pour nous, on laisse ça aux autres. Si les premiers kilomètres sont agréables, je me souviens surtout d’une descente très longue et très monotone avec des passages assez pentus. Mes genoux et moi étions bien contents d’arriver au parking. Au final, nous aurons mis environ 5h pour réaliser cette randonnée autour du Tongariro, ce qui confirme notre expérience de randonnées en Nouvelle-Zélande avec des durées estimées pour des personnes plutôt lentes.
Et donc, compte tenu de cette expérience, à ton avis, vais-je en conclure que cette randonnée est à la hauteur de sa réputation ?
Du point de vue de la difficulté, non clairement pas. Avec « seulement » 850m de dénivelé, la randonnée du Tongariro est loin d’être l’aventure la plus sportive de l’année. Ce qui explique sûrement en partie la raison de sa fréquentation. Du point de vue des paysages, je suis mitigée. Oui, la vue au point culminant est époustouflante mais, sur 20km de randonnée cela ne représente qu’une infime portion. Je n’irais pas jusqu’à dire que le reste du sentier est inintéressant mais, contrairement à certains chemins où l’on s’extasie toutes les minutes, il n’en est rien ici. Il y a un point de vue incroyable, peut-être deux avec le lac bleu et ça s’arrête là. Je ne m’attarde pas sur la fréquentation touristique, tu l’auras compris, le Tongariro est bien trop fréquenté à mon goût. Les plus sportifs auront la possibilité de s’éloigner rapidement du « troupeau », mais le nombre de points de vues étant limités au sommet il est quasi impossible de réussir à prendre une photo sans autre randonneur dessus. Merci l’IA et son option suppression.
En conclusion, malgré un point de vue incroyable, cela ne suffit pas à mon avis, à considérer cette randonnée comme un must-do pendant ton séjour en Nouvelle Zélande. D’autant plus que je n’ai pas mentionné que le risque de mauvais temps est relativement important à toute période de l’année. Nous avons eu la chance de réaliser cette randonnée sous un grand soleil sans nuage, mais il s’agit plutôt d’une exception car ce n’était pas le cas les jours précédents. Si tu en as la possibilité, je t’invite plutôt à faire la grande boucle du Tongariro Northern Circuit en 2 ou 3 jours. Cette boucle passe par le sommet d’où tu auras les beaux points de vue sur les lacs émeraudes, ainsi que par d’autres magnifiques sites.
Informations pratiques sur la randonnée du Tongariro
Caractéristiques techniques
Distance : 19,4 km
Durée : 5 à 8h selon ta forme
Difficulté : 3/5
Trace GPX : Tongariro Alpine Crossing
Comment se rendre au départ de la randonnée du Tongariro ?
Les parkings au départ et à l’arrivée de la randonnée étant limités à 4h, et les amendes étant assez salées, il est fortement recommandé de réserver un bus depuis les villages autour du Tongariro qui te déposera au départ et qui viendra te chercher à l’arrivée. A savoir que si tu choisis obligatoirement un horaire de départ, tu pourras par contre prendre n’importe quel bus au retour. Pratique quand on ne sait pas à quel rythme on va avancer. Par contre, bon à savoir, il faut attendre 13h30 pour pouvoir bénéficier du premier bus à l’arrivée. Rien ne sert donc de partir trop tôt, ou de randonner trop vite.
Partir tôt ou partir tard ?
Si comme nous tu aimes randonner en évitant la foule, tu seras sûrement tenté de prendre le bus aux aurores. Pour l’avoir testé pour toi, tu vas te heurter à plusieurs problèmes. Tu ne seras pas seul à avoir eu la même idée, la luminosité risque d’être assez faible aussi tôt le matin (en fonction de la période à laquelle tu randonnes), le soleil sera à son zénith au niveau du point de vue (bof, bof, pour les photos), si tu randonnes vite tu devras attendre le bus à l’arrivée.
Malheureusement, aucun bus ne propose un départ dans l’après-midi. Ce qui aurait pu permettre de palier à certains problèmes listés précédemment et profiter de la golden hour en fin de journée, mais avec le risque de manquer le dernier bus.
La dernière option consiste à prendre le dernier bus le matin vers 10h. Avec un peu de chance il n’y aura pas beaucoup de monde avec toi, mais le risque, si tu marches vite, c’est de te retrouver à marcher derrière les autres randonneurs ou à devoir doubler continuellement.
Il n’y a pas de solution idéale, à toi de voir l’option que tu préfères avec chacune leurs avantages et leurs inconvénients.
Randonnées alternatives dans le parc du Tongariro
Parce que la randonnée du Tongariro est loin d’être la seule randonnée possible dans le parc du même nom, tu trouveras plein d’autres informations sur les autres sentiers sur le site officiel du parc du Tongariro.
Tu connaissais la randonnée du Tongariro ? Qu’en as-tu pensé ?
