Vents & Voyages

Road-trip hivernal dans les îles Lofoten

Lorsque l’hiver enveloppe les îles Lofoten de son manteau blanc, ce petit coin de Norvège se transforme en un véritable décor de carte postale. Entre fjords glacés, montagnes escarpées et villages de pêcheurs aux maisons colorées, ces îles offrent une expérience unique, bien loin des circuits touristiques estivaux. Mais un road-trip d’une semaine aux Lofoten en plein hiver ça se prépare !

Dans cet article, je te partage mon itinéraire, mes conseils et mes impressions sur cette aventure polaire inoubliable.

Road-trip aux Lofoten en hiver : les étapes

Fin février, nous j’ai parcouru les îles Lofoten du nord jusqu’à leur extrême sud, avant de reprendre le ferry à Stamsund en direction de Bodø. Une semaine intense et magique, rythmée par des randonnées aux ambiances très contrastées, une nuit perchée dans un refuge d’altitude, et des haltes dans des villages pittoresques figés dans l’hiver arctique.

Je peux d’ores et déjà te dire que ce bref aperçu des Lofoten me donne envie d’y retourner !

Jour 1 : Sur la route, d’Evenes à Svolvaer

C’est sous un ciel chargé et une lumière d’hiver feutrée que notre aventure commence, en quittant l’aéroport d’Evenes direction Svolvaer, première grande étape de ce road-trip aux Lofoten en hiver. La route serpente entre fjords et montagnes, et très vite, les arrêts photo deviennent inévitables.

Difficile de rester insensibles aux grands espaces blancs, aux cabanes de pêcheurs, aux ciels qui passent du gris perle au bleu acier… et surtout, aux rennes qui broutent tranquillement au bord de la route. On en a oublié l’heure, le froid, et presque nos doigts pendant qu’on mitraillait la scène depuis le bas-côté.

road-trip aux lofoten en hiver
rennes

Pour le premier déjeuner sur place, on profite de l’ambiance cosy… de l’habitacle du mini-bus ! Une averse carabinée a ruiné tout espoir de pique-nique panoramique. On a donc grignoté notre sandwich à travers les vitres embuées, bercés par le bruit de la pluie et les essuie-glaces essoufflés. 

Heureusement, le ciel se calme assez rapidement, juste à temps pour la randonnée du jour au Kvittinden. Ce sommet accessible depuis la route 888, promet une vue imprenable sur le fjord et les petits villages de pêcheurs aux maisons rouges comme des points d’exclamation dans le paysage. À la base, on avait prévu une belle randonnée en raquettes… mais fin février, surprise ! Il a tellement plu ces derniers jours qu’il ne reste que des plaques de neige éparses et des sentiers détrempés.

Pas grave, on part quand même, crampons dans le sac « au cas où ». Et on a bien fait ! A mi-parcours, la pente se redresse, la neige restante s’est transformée en verglas et les crampons deviennent nos meilleurs amis. Le vent s’invite à la fête au fur et à mesure qu’on grimpe, mais la vue là-haut est à couper le souffle : des crêtes enneigées, des eaux d’un bleu profond, des maisons miniatures nichées au creux du fjord… on se sent seuls au monde. Enfin, seuls… et glacés. Le sommet n’est pas franchement accueillant, on claque des dents, on fait trois photos, et zou, on redescend.

lofoten
lofoten
randonnée raquette aux lofoten
randonnée raquette aux lofoten
randonnée raquette aux lofoten

Mais comme notre guide n’aime pas les allers-retours (et qu’on n’est pas contre un itinéraire alternatif), il décide de tenter une boucle. Mauvaise idée. Très mauvaise idée. On se retrouve à traverser une forêt de bouleaux, à slalomer entre les branches et à patauger dans des zones marécageuses. Adieu les chaussettes sèches, bonjour les pieds spongieux. On rigole (un peu), on râle (beaucoup), mais on garde le moral, parce que malgré tout… c’est beau, c’est sauvage, c’est les Lofoten

Jours 2 et 3 : Road-trip aux Lofoten, de Svolvaer à Napp

Réveil féerique à Svolvaer. Le port est baigné par une lumière dorée qui lèche les bateaux et nous colle un grand sourire au visage dès le saut du lit. 

port aux lofoten
les lofoten en hiver
guide aux lofoten

Dès l’arrivée, c’est le coup de cœur. Des maisons colorées bordent les quais et les montagnes en toile de fond nous rappellent qu’ici, la nature reste toujours la vedette. Sur les étendoirs géants, les premiers harengs sèchent à l’air libre, alignés comme des chaussettes de marin. L’odeur est… locale. Mais l’ambiance est on ne peut plus authentique !

On flâne entre les galeries d’art et les petites boutiques, on photographie les bateaux à n’en plus finir, et on se laisse happer par l’atmosphère si particulière du lieu. Un savant mélange de bout du monde et de carte postale soigneusement décoiffée.

Henningsvær lofoten
séchoir à hareng lofoten
Henningsvær lofoten
Henningsvær lofoten
Henningsvær lofoten
séchoir à hareng lofoten
Henningsvær lofoten

Mais pas le temps de s’installer en terrasse, car le programme continue. Alors que certains vont passer l’après-midi en mer en mode safari pour voir les aigles, nous autres allons randonner. Pour le déjeuner, on s’installe dans un petit cabanon norvégien, posé au bord du lac Prestvatnet, complètement gelé en hiver. On mange emmitouflés et heureux, prêts pour la petite ascension de l’après-midi jusqu’au Stor Andershaugen.

Après le tour du lac dans les marécages, suivi d’une montée progressive et quelques passages un peu glissants, et on se retrouve une nouvelle fois avec des chaussettes transformées en éponge ! J’aime autant te prévenir que si tu aimes marcher les pieds au sec, les Lofoten ne sont pas fait pour toi 🙂 Mais une fois au sommet, on oublie tout. La vue est splendide. Svolvaer d’un côté, les montagnes déchiquetées de l’autre, le fjord comme un miroir. Et cette lumière d’hiver unique, si douce, si rasante, qu’elle transforme le paysage en aquarelle vivante.

randonner aux lofoten en hiver
randonner aux lofoten en hiver
randonner aux lofoten en hiver
randonner aux lofoten en hiver

Le retour est plus silencieux. Tout le monde somnole dans le bus, bercé par la fatigue et les souvenirs encore chauds. Direction Napp, où nous attend notre hébergement pour deux nuits : un magnifique Rorbu, cabane de pêcheur traditionnelle, posé sur pilotis au bord de l’eau. Version grand luxe.

Et qui dit vacances en Norvège, dit aussi sauna norvégien ! Rien de mieux que le sauna avec l’inévitable plongeon dans l’eau glacée pour se réveiller de la sieste dans le bus.

La journée aurait pu s’arrêter là. Mais non. Alors qu’on pensait nos émotions rincées pour de bon, le ciel décide de jouer sa dernière carte. Une éclaircie, des cris dans le couloir, et c’est le branle-bas de combat : aurores boréales en approche ! On saute dans le bus direction une plage réputée pour son ciel dégagé, et on en prend plein les yeux. Le show dure des heures, jusqu’à ce qu’on soit rassasiés.

Elles apparaissent d’abord comme un murmure de lumière, un souffle vert qui fend la nuit. Puis, lentement, elles prennent vie. Les aurores dansent, souples et imprévisibles, comme des voiles d’émeraude que le ciel agite au gré du vent solaire. Elles tournoient, elles scintillent, elles hypnotisent. Chaque mouvement est un secret murmuré par l’univers, chaque éclat une émotion suspendue dans l’obscurité.

photographier des aurores boréales
rorbu lofoten
road-trip hiver aux lofoten
rorbu lofoten

En ce troisième jour de road-trip aux Lofoten en hiver, le décor change complètement. Fini les sommets enneigés et les lacs gelés : place au sable blanc et à la douce lumière du littoral. Direction la plage de Vik, où démarre notre randonnée du jour. Le soleil brille (oui, vraiment), le vent souffle (ça, toujours), et l’air a comme un parfum de printemps. Si on oublie les gants et le bonnet, on pourrait presque parler de chaleur. Presque.

Nous grimpons vers le Mannen, un sommet perché au-dessus de deux plages aux eaux translucides. Pas un flocon de neige à l’horizon. Ici, l’hiver a pris des vacances. En haut, le panorama est, une fois de plus, grandiose. D’un côté la plage d’Haukland, de l’autre celle d’Uttakleiv et, entre les deux, un lac coincé entre les montagnes. La lumière rasante fait vibrer les reliefs, et j’ai cette sensation bizarre que les saisons se superposent, comme un jour de juin en février.

road-trip lofoten hiver
road-trip lofoten hiver
road-trip lofoten hiver
road-trip lofoten hiver

La descente vers Uttakleiv se fait à un rythme contemplatif. On arrive sur cette plage connue pour ses galets ronds et ses spots à aurores. Mais notre guide a une idée derrière la tête : il nous propose de rejoindre une vieille ferme abandonnée, sur la plage voisine. Facile ? Pas tout à fait. Entre nous et la ferme, une rivière glacée.

L’ambiance devient instantanément comique car absolument personne (à part le guide) n’a envie de plonger un orteil dans cette eau glaciale. Mais nos compagnons masculins, bricoleurs de l’extrême, dénichent deux planches échouées sur la plage, et construisent un pont de fortune pour faire traverser ces dames (soi-disant) précieuses. Franchissement réussi, chaussettes sèches, dignité préservée.

La récompense est à la hauteur de l’audace. Une vieille ferme nordique nous attend avec son toit en herbe, figée dans le silence, face à une plage de sable blanc. La lumière est dorée, douce, presque irréelle pour un midi d’hiver. On reste là, sans dire grand-chose, juste à regarder le vent dessiner des vagues dans les herbes gelées.

Le retour se fait par un sentier côtier escarpé, qui longe les falaises et surplombe les plages. Pour la pause déjeuner, on s’installe dans une grotte aménagée, à l’abri du vent, et parfaite pour grignoter notre classique combo sandwich/thé brûlant. On termine cette boucle doucement, au rythme de la lumière qui décline au-dessus des montagnes. L’or laisse place au bleu, et la magie continue d’opérer, sans un mot.

road-trip lofoten hiver

Jour 4 : Ascension du Mont Ryten

Aujourd’hui, on roule et on grimpe. Le programme parfait d’un road-trip hivernal aux Lofoten.

Depuis notre hébergement à Napp, nous prenons la route en direction de Fredvang, un minuscule hameau blotti entre l’océan et les montagnes, où débute notre ascension vers le refuge d’altitude. En chemin, notre guide délaisse les grands axes pour nous faire découvrir quelques pépites cachées le long des petites routes secondaires. La jolie lumière sur les fjords entraine de nombreux arrêts photo improvisés et transforme le trajet en véritable mise en bouche visuelle.

road-trip hiver aux lofoten
road-trip hiver aux lofoten
road-trip hiver aux lofoten
road-trip hiver aux lofoten
road-trip hiver aux lofoten
road-trip hiver aux lofoten

Puis, arrivé à Fredvang, l’ascension jusqu’au refuge de Fredvanghytta se fait étonnamment bien. Merci l’hiver trop humide. Normalement, c’est raquettes obligatoires et mollets qui brûlent. Là, on avale les mètres sans trop souffler, presque déçus de ne pas en baver un peu plus. Presque.

On arrive au refuge presque frais mais l’estomac qui crie famine. Vite, on choisit nos lits (ou plutôt, on négocie nos couchettes avec stratégie), on casse la croûte, et surtout… on mitraille la vue. Parce qu’ici, même les toilettes ont une vue carte postale.

road-trip hiver aux lofoten

Mais pas le temps de flâner. La météo annonce une tempête pour le soir, et notre guide nous propose de profiter de cette accalmie précieuse pour monter au Ryten, un sommet emblématique des Lofoten. Bien nous en a pris : c’est LA meilleure idée de tout le séjour.

À mesure qu’on grimpe, le paysage se transforme. On commence à fouler un fin tapis de neige, vestige fragile des dernières précipitations. Derrière nous, le fjord s’étire comme une toile d’aquarelle. À l’horizon, un voile de pluie danse sur les sommets, et un arc-en-ciel s’invite à la fête. Il nous observe, malicieux, comme pour dire : « Vous êtes les prochains ».

Pas grave. On accélère un peu, mais comment résister ? Chaque pas offre un nouveau tableau, chaque virage me force à m’arrêter pour capturer l’instant. La brume commence à nous lécher le dos, doucement mais sûrement. Les sommets disparaissent les uns après les autres dans un silence cotonneux. On pousse, on grimpe, et on arrive juste à temps.

road-trip hiver aux lofoten
road-trip hiver aux lofoten
road-trip hiver aux lofoten

Quelle claque ! La plage de Kvalvika, en contrebas, lovée au creux d’un cirque de montagnes acérées, est là, majestueuse, comme sortie d’un rêve nordique. C’est, sans hésitation, mon souvenir préféré de ce voyage. (Bon, après les aurores, faut pas déconner.)

Un peu plus loin, les falaises enneigées plongent dans une mer turquoise, presque irréelle. Enfin, je découvre les Lofoten en version hivernale, comme je les avais rêvées. Je suis là, sur la montagne face à l’océan, et je ressens ce sentiment rare d’être à ma place. Le vent hurle et la neige s’engouffre dans ma capuche sans mon consentement, mais je suis bien. Vraiment bien.

On poursuit sur la crête du Roren pour découvrir un autre bijou : la plage de Sandbotnen, petit coin secret d’un bleu hypnotique. La couleur de l’eau ici me bouleverse, littéralement. C’est ce que je retiendrai le plus de ce voyage; cette lumière et cette mer presque tropicale au cœur de l’Arctique.

Et comme si la journée n’avait pas été assez belle, la nuit nous offre un dernier miracle. Une aurore boréale dansante, encore. On reste là, dehors, les doigts congelés, à savourer cette magie céleste une fois de plus.

road-trip hiver aux lofoten
road-trip hiver aux lofoten
road-trip hiver aux lofoten
road-trip hiver aux lofoten

Jour 5 : Randonnée à la plage de Kvalvika

Réveil cotonneux ce matin, au propre comme au figuré. Une fine couche de neige recouvre le paysage, comme saupoudrée par un pâtissier céleste. Et pour sublimer le tout, le lever de soleil embrase l’horizon derrière les montagnes. Oui, encore un matin à se pincer (et à grelotter). Franchement, chaque jour ici semble vouloir surpasser le précédent.

road-trip hiver aux lofoten
road-trip hiver aux lofoten
road-trip hiver aux lofoten

Le programme du jour nous emmène vers un lieu mythique : la plage noire de Kvalvika. Le genre de lieu que tu as vu mille fois en photo, mais qui, en vrai, te cloue littéralement sur place.

La rando débute tranquillement, sur un sol gelé et traître. On avance prudemment, concentrés. Puis, au fil des pas, la neige laisse place à la pluie. D’abord fine. Puis un peu plus insistante. Puis… c’est le déluge. On est trempés en deux secondes chrono, et pourtant, on continue à sourire. Parce que oui, même sous une douche norvégienne, c’est beau.

Sur la plage, le spectacle est féerique. Des flocons prisonniers du sable noir dessinent des motifs abstraits dignes d’une galerie d’art éphémère, où la nature joue à l’artiste. On se laisse happer par cette beauté brute, ce contraste saisissant entre les éléments.

road-trip hiver aux lofoten

Après une petite pause thé chaud à la « cabane des surfeurs », on repart jusqu’au col qui nous ramènera à Fredvang. L’ascension est silencieuse. Fini les photos. Les mains sont gelées, tétanisées, serrées bien fort au fond des poches comme un dernier bastion contre la morsure du vent. Chacun avance à son rythme, tête baissée, concentré. L’ambiance est presque méditative, ou alors c’est juste l’épuisement qui parle.

Et parce qu’une journée sans imprévu n’est pas une journée aux Lofoten, on se perd (encore) dans les champs de mousse. Mais pas n’importe quelle mousse. La mousse nordique. Un monde à part. Un trampoline spongieux flottant sur l’eau, qui t’avale si tu ne calcules pas bien tes appuis. Les pointes des bâtons sont traîtresses ici, et un de mes camarades l’a appris à ses dépens : plouf. (Je te laisse imaginer l’ambiance chaussette au retour.)

Après ce qui nous a semblé durer une éternité, nous rejoignons enfin Fredvang, trempés jusqu’aux os. Ce soir-là, pas d’aurores boréales, pas de ciel à guetter, juste l’appel de l’oreiller. Même les plus vaillants n’ont pas résisté.

road-trip hiver aux lofoten
road-trip hiver aux lofoten

Jour 6 : Visite des villages de pêcheur du sud des Lofoten

Le dernier jour, c’est toujours un peu particulier. On voudrait profiter à fond des dernières heures, mais la météo en a décidé autrement. Ce matin-là, adieu kayak et randonnée sur les hauteurs de Reine. Bonjour la journée road-trip bien au chaud à l’arrière du bus, avec les vitres embuées et le son apaisant de la pluie qui tambourine. Finalement, ce n’était pas plus mal.

On débute la journée par Reine, la superstar des Lofoten. Même sous les trombes d’eau, le village garde un charme fou avec ses rorbus rouges sur pilotis posés au bord du fjord et les montagnes effacées par la brume… Une carte postale détrempée certes, mais une carte postale quand même.

village de reine aux lofoten
village de reine aux lofoten
village de reine aux lofoten

Puis cap sur le fameux village de Å (qui se prononce « O »). Une ambiance de bout du monde avec ses anciens séchoirs à morue et l’incontournable ancienne usine de conditionnement reconvertie en musée. L’un des grands moments du jour : la fameuse dégustation d’huile de foie de morue. Ou comment tester la limite de ton estomac à 10h du matin. Heureusement, mon régime végétarien m’a servi d’alibi en béton. Une vraie bénédiction digestive.

La pluie continue à tomber, inlassable. Les gouttes ruissellent sur les vitres, les paysages défilent, et je savoure cette ambiance un peu mélancolique, douce, propice à la rêverie. On poursuit notre escapade jusqu’à Nusfjord, un petit bijou niché au creux des falaises, avec ses maisons jaunes ocre qui contrastent avec le rouge omniprésent ailleurs. L’ambiance y est plus intime, presque confidentielle, et l’entrée du village est régulée, ce qui renforce encore ce sentiment de bulle suspendue dans le temps. L’endroit me rappelle certains villages reculés d’Islande, avec ce même parfum de bout du monde et de traditions bien ancrées.

Sur la route du retour, notre guide partage quelques anecdotes passionnantes sur la géologie tourmentée des Lofoten. Notamment ce moment où l’on longe le mur de glace du Flakstadoya, un mur minéral à la silhouette sculptée par le temps et les éléments. Les roches ici sont parmi les plus anciennes d’Europe, et on se sent minuscule face à cette puissance figée.

Puis, sans vraiment qu’on s’en rende compte, la journée touche à sa fin. Le bus nous dépose à Stamsund, petit port de pêche sans prétention mais bien vivant, où le Hurtigruten nous attend. Nous embarquons pour Bodø, le cœur un peu serré, la tête encore perdue entre les fjords et les sommets brumeux. Un dernier regard vers les quais, et le bateau s’éloigne dans le gris du soir.

Fin du voyage. Début des souvenirs.

village de A aux lofoten
village de A aux lofoten
road trip lofoten

Informations pratiques pour organiser un road-trip aux Lofoten en hiver

Coût moyen d’une semaine aux Lofoten en hiver

En passant par une agence, ce voyage m’est revenu à un peu moins de 2900€ la semaine, tout inclus. A savoir que coût de la vie en Norvège est plus élevé qu’en France.

Quelle est la durée de voyage idéale ?

En passant par une agence, je n’ai pas vraiment eu le luxe de choisir la durée du séjour. Et je t’avoue que 8 jours, vols compris, c’est un peu court… Surtout quand la météo décide de jouer les trouble-fêtes. Deux ou trois journées supplémentaires n’auraient clairement pas été de trop. Aussi incroyable ait été ce road-trip, j’ai parfois eu l’impression de simplement effleurer les Lofoten, sans vraiment pouvoir m’y poser.

Cela dit, si tu randonnes peu (ou pas du tout), une semaine peut suffire à découvrir les grands incontournables de l’archipel, même en hiver. Mais si tu rêves de crapahuter sur les sommets, de te poser dans des petits villages et de savourer chaque paysage sans courir après la montre… alors pense à allonger un peu ton séjour. Tu ne le regretteras pas.

Faut-il louer une voiture pour découvrir les Lofoten en hiver ?

Si tu voyages en autonomie, la voiture est clairement indispensable. Les transports en commun sont quasi inexistants en hiver et ne te permettront pas de rejoindre les coins reculés (et sublimes) de l’archipel. Les routes principales sont bien entretenues, même sous la neige. Attention cependant, certaines routes secondaires peuvent être fermées ou verglacées.

Pour réaliser un road-trip aux Lofoten en hiver, je te conseille une voiture équipée de pneus neige cloutés, ce qui est généralement le cas en Norvège à cette période. Et si tu n’es pas à l’aise avec la conduite sur neige, pense à prendre un 4×4 automatique pour plus de sérénité.

Itinéraire en boucle ou aller simple ?

C’est la grande question logistique quand on organise un road-trip aux Lofoten : faut-il faire un aller-retour depuis Evenes ou traverser l’archipel du nord au sud en repartant de Bodø ? Pour ma part, j’ai pu tester la deuxième option, et je ne le regrette pas. Cette traversée complète permet d’explorer toute la diversité des paysages sans avoir à refaire le même trajet en sens inverse. C’est un peu plus complexe à organiser car il faut jongler avec des vols multi-destinations et une traversée en bateau, mais ça vaut vraiment le coup pour optimiser son temps sur place si tu ne prévois qu’une seule semaine sur place.

A contrario, si tu as plus de temps, l’aller-retour est une bonne option car tu pourras repasser plusieurs fois au même endroit et donc avoir deux fois plus de chance de découvrir le lieu sous le soleil !

coucher de soleil aux lofoten

Où dormir ?

L’option typique (et vraiment charmante), ce sont les rorbuer, ces anciennes cabanes de pêcheurs rouges ou jaunes transformées en hébergements confortables. Certaines sont plantées au bord de l’eau, avec vue sur les fjords ou les montagnes… l’expérience Lofoten par excellence. Certes, cela reste assez cher, surtout avec l’option sauna. Mais rien de mieux que d’être aux premières loges pour observer les aurores boréales !

En hiver, beaucoup d’établissements sont fermés ou fonctionnent en mode réduit, donc pense à réserver à l’avance. Tu peux aussi choisir une ville comme base (Svolvaer ou Reine, par exemple) et rayonner en étoile, mais à titre perso, j’ai adoré le fait de changer d’étape chaque soir pour explorer tout l’archipel du nord au sud.

Comment s'habiller chaudement ?
Du fait du passage du Gulf Stream au large de l’archipel, les Lofoten bénéficient de températures relativement clémentes pour cette latitude, avec peu de risque de descendre sous les -15°C.  Malgré tout, de bons vêtements biens chauds sont indispensables pour passer un séjour agréable sans souffrir du froid ou du vent, bien présent. Pour cela, rien de mieux que les vêtements en laine de mérinos qui, en plus d’être bien chauds, limitent aussi les mauvaises odeurs. Si tu souhaites t’équiper en vêtements de qualité, je te conseille les sites suivants, tous prônant de fortes valeurs écologiques:

Quelle période pour voir les aurores boréales ?

Soyons honnête, la possibilité de voir des aurores boréales est parfois la motivation première pour découvrir les Lofoten l’hiver. Si c’est ton cas, pour mettre toutes les chances de ton côté, il faut avant tout miser sur la patience… et un peu de chance. La période idéale s’étend de fin septembre à fin mars, quand les nuits sont longues et sombres. Même si on dit souvent de regarder vers le nord, les aurores peuvent apparaître dans toutes les directions quand l’activité est forte, parfois même juste au-dessus de ta tête. Mieux vaut s’éloigner un peu des sources de pollution lumineuse, et garder un œil sur les prévisions météo et aurorales : un ciel partiellement dégagé suffit parfois à vivre un vrai moment de magie.

Retrouve tous mes conseils dans l’article : photographier les aurores boréales.

Randonner aux Lofoten en hiver

Si tu viens de lire mes aventures et que tu es en train de googler « billet pour les Lofoten + raquettes », attends une seconde. Randonner en hiver dans l’archipel, c’est absolument magique, mais ça ne s’improvise pas. Contrairement à ce qu’on peut vivre dans nos massifs français, ici, l’hiver est un autre monde, aussi sublime que potentiellement hostile.

En conclusion, ce road-trip hivernal aux Lofoten a été un véritable coup de cœur. Même si les grands paysages enneigés se sont parfois fait désirer, ce manque relatif de neige m’a offert une diversité de décors inattendue, et surtout la possibilité de randonner là où les raquettes auraient été un frein. Finalement, c’était une belle surprise… qui m’a donné encore plus envie d’y retourner, cette fois en été, pour découvrir l’archipel norvégien sous une toute autre lumière.

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