Si tu viens en Islande principalement pour randonner, alors tu ne peux faire l’impasse sur les massifs de Thorsmork (Þórsmörk) et de Landmannalaugar, tous deux réputés pour leurs paysages époustouflants. Leur avantage certain, c’est leur isolement dans les hautes terres islandaises, à l’écart de la route principale numéro 1. De part les difficultés d’accès, tu y rencontreras peu de touristes à la journée comme dans les sites du Cercle d’Or, mais principalement des randonneurs et des amoureux de la nature venus profiter des nombreux sentiers.
Comment accéder au cœur des hautes terres ?
En effet, dans les deux cas, pour y accéder il faut traverser des bras de rivière, plus ou moins importants … en voiture ! Si la plupart des Islandais font monter des énormes pneus sur leur pick-up pour les transformer en Monster Truck histoire de conduire partout dans l’île, il n’en est pas de même pour les voitures de location, quand bien même tu aurais loué un 4×4.
D’une part les voitures ne sont pas surélevées et surtout aucune assurance ne prend en compte les moteurs noyés. En gros, si tu veux faire le kéké tenter la traversée et que soit tu restes bloqué au milieu, soit le moteur prend l’eau (quand ce n’est pas l’habitacle) tu n’auras que tes yeux pour pleurer et ton compte en banque pour payer …
Loin de moi vouloir te faire peur, mais il y a tellement de touristes imprudents que je préfère te prévenir. Après, c’est toi qui vois.
Ou bien, tu peux aussi choisir la deuxième option, celle que je trouve bien plus pratique : le bus ! Eh oui, l’Islande est dotée d’un très bon réseau de bus géré par plusieurs compagnies te permettant d’accéder à la plupart des sites touristiques. Et si tu te demandes comment les bus font pour passer les gués, c’est simple, eux aussi sont des « monster bus », avec roues maxi et habitacle surélevé !
Bon, maintenant que tu sais tout pour accéder à ces sites, si on passait au choses sérieuses ?
Je te préviens, j’ai eu beaucoup de mal à sélectionner les photos pour illustrer cet article. J’ai longtemps hésité, puis je me suis dit que quand même, ce serait bien dommage qu’elles restent dormir sur mon disque dur 🙂
Thorsmork, la petite forêt d’Islande
Thorsmork, ou Þórsmörk en Islandais, signifie littéralement « Forêt de Thor ». Et si cette région porte ce nom, c’est qu’il y a bien une raison #captainobvious. En effet, de part son climat relativement tempéré comparé au reste de l’Islande, cette vallée est entourée de collines et de forêts de bouleaux. Les rares forêts de l’île, précision importante.
Mais bon, soyons réaliste, ce n’est généralement pas juste pour voir cette forêt que les randonneurs affluent dans cette vallée glaciaire. C’est surtout pour découvrir ses paysages aux couleurs spectaculaires créées par le contraste entre les champs de lave noir et les champs de mousse aux teintes vertes, jaunes et orangées. Sans oublier de mentionner les nombreux glaciers environnants, dont les sommets blancs immaculés surplombent la vallée.
Pour résumer, si tu vas à Thorsmork prévois de bonnes lunettes de soleil pour protéger tes rétines de l’incroyable palette multicolore qui s’offrira à toi !
Comme je te le disais, à Thormork on y va principalement pour randonner. Il y a donc de nombreux sentiers et de multiples possibilités pour découvrir cette vallée.
Lors de notre séjour, le premier jour a été consacré à la découverte des champs de laves créés par l’apparition de deux volcans (Magni et Modi) en 2010 lors de la fameuse éruption de l’Eyjafjallajökull. Tu sais le volcan responsable de la perturbation du trafic aérien ! Cette magnifique boucle nous a non seulement permis de profiter des paysages variés de Thorsmork, mais aussi de prendre de la hauteur très rapidement pour surplomber la vallée et jouir d’une vue époustouflante depuis le plateau de Útigönguhöfði ! (n’essaie pas de prononcer tu n’y arriveras pas 🙂 )
Le sentier n’est pas des plus faciles. Tantôt très étroit sur les crêtes, tantôt très raide dans les pierriers (j’ai cru mourir lors de mon ‘baptême’ de pierrier !), tantôt les pieds dans la neige et tantôt acrobatique.
Mais franchement, je crois que les photos parlent d’elles-même, ça vaut le coup. Si je n’ai qu’une randonnée à te conseiller, c’est bien celle-là. J’espère juste que tu auras un aussi beau temps que nous ce jour là pour profiter du paysage incroyable et de la vue dégagée sur les glaciers.
D’ailleurs, si tu te demandes, ce jour-là pour info il faisait environ 22°C… j’ai réussi l’exploit de prendre des coups de soleil !
Qui a dit qu’en Islande il faisait toujours moche ?
Le deuxième jour, après la superbe boucle de la veille nous étions encore plus motivés pour remettre ça et découvrir le versant opposé à la vallée. Et ce n’est ni le ciel mitigé, ni les nombreux bras de la rivière à traverser qui nous auraient arrêtés.
Nous n’étions qu’à quelques centaines de mètres du sentier parcouru la veille et pourtant j’avais l’impression de découvrir de nouveaux paysages.
Après avoir traversé l’immense bras et ses gués, nous avons mis le cap vers LE belvédère de la région au niveau de Valahnúkur. De là, le panorama à 360° sur la vallée est juste grandiose !
Quand nous y sommes arrivés, la pluie venait de s’arrêter et la brume se dissipait tout juste au dessus des montagnes. Une ambiance mystérieuse régnait, il ne restait plus qu’à voir un Troll pour finir le tableau !
Nous voulions continuer la journée en s’aventurant dans un des nombreux canyons de la vallée. Mais c’était sans compter sur les passages à gués encore très nombreux et trop profond à cette saison, fin juin.
Après avoir déchaussé plusieurs fois, nous avons préféré faire demi-tour avant d’atteindre la fin du canyon.
On n’est jamais trop prudent face à un risque de cru !
Malgré cette déconvenue, notre moral était plus qu’au beau fixe. Nous venions de passer 2 jours dans un cadre splendide, quasi seuls au monde. Que demander de plus ?
Ben, découvrir le massif du Landmannalaugar tant qu’on y est !
Depuis que j’en avais vu quelques photos et entendu les récits de voyageurs sur la beauté de cette région je ne rêvais que d’une chose : découvrir à mon tour ce site sans pareille mesure. Malheureusement, le premier jour de notre voyage, le guide nous informe que les pistes permettant d’accéder au site ne sont pas encore ouvertes. Si ces dernières n’ouvraient pas avant notre venue nous allions devoir changer le planning pour les îles Vestmann à la place. Je te laisse imaginer ma déception (même si les îles ça doit être chouette aussi, hein, mais pas à la place de Landmannalaugar quoi). Alors, pendant une semaine, dès que nous captions un peu de wifi (merci le bus !), notre premier réflexe était de vérifier l’état des routes. Et bingo ! Au bout de 8 jours la piste était ENFIN ouverte! Oh joie, oh bonheur ! Il restait encore plein de neige sur le massif mais qu’importe, la neige en juin c’est sympa aussi #oupas. Bref, après 10 jours à arpenter les sentiers du sud de l’Islande, nous terminions notre séjour en beauté dans le site géothermique le plus spectaculaire de l’île. Sur la piste cahoteuse nous menant au camping, un désert comme je n’en avais jamais vu s’offrait sporadiquement à mon regard quand celui-ci n’était pas obstrué par l’épaisse poussière noire soulevée par les imposantes roues du bus. Pendant de longues minutes, entourés de champs de lave à perte de vue, nous roulions, seuls, dans un monde monochrome, hostile, quasi post-apocalyptique. J’étais subjuguée. Rares sont les fois où je me suis sentie si humaine et impuissante face aux leçons de dame nature. Savoir la terre endormie mais vivante sous ses pieds est effrayant mais si captivant à la fois. Si tu as lu le roman Voyage au Centre de la Terre de Jules Verne je suis certaine que tu vois ce que je veux dire. Coincée dans ce bus, même en sachant que j’aurais tout le loisir de prendre des photos une fois arrivée à destination, l’impatience commençait à se faire sentir. Coïncidence ou pas, c’est pile à cet instant que le chauffeur a décidé de faire une petite pause dans ce cadre magnifique. Si je voulais employer une figure de style, je te dirais qu’en sortant du bus c’est comme si nous passions de l’ombre à la lumière. Des ténèbres à la clarté. Du Mordor à la Comté. Mais je crois que ce serait un peu too much. Toujours est-il que le paysage lunaire qui nous accompagnait depuis le début de la piste s’ouvrait enfin sur le massif rougeoyant du Landmannalaugar, ses volcans et ses lacs d’un bleu profond au pied des coulées de lave. Pour une entrée en matière, j’aurais difficilement pu imaginer mieux. Surprenante Islande. Tout comme pour accéder à Thorsmork, les dernières centaines de mètre pour rejoindre le camping ont été quelque peu folklorique avec la traversée de plusieurs gués en bus. Mais la partie la plus « drôle » a été de découvrir le camping! Ici point d’emplacements ombragées ni de pelouse pour reposer ses petits petons le soir: du caillou, rien que du caillou ! Autant te dire qu’il est plus que conseillé de prévoir un bon matelas gonflable. Par contre, le gros point positif du camping c’est son emplacement juste exceptionnel directement au pied d’une coulée de lave. Ça parait pas en photo, mais sur place je t’assure que cette coulée de lave est impressionnante. Et puis, surtout, ce qui fait aussi la renommée de ce site majestueux ce sont ses sources chaudes gratuites à quelques mètres du camping. Nous n’avons d’ailleurs pas demandé notre reste pour aller y faire trempette dès que la tente fut montée ! Malheureusement pour nous, notre balnéo-thérapie aura été de courte durée. La faute à un ciel capricieux et une grosse averse en guise d’accueil nous forçant à sortir récupérer nos vêtements avant l’irréparable. La pluie était toujours bien présente en nous levant le lendemain, mais qu’importe, il en faut plus pour nous décourager. C’est donc équipés de nos meilleurs coupe-vents et imperméables que nous sommes partis à la conquête des hautes terres et de ses mystères. Pour sûr, sous la pluie et la brume, le côté mystérieux était bien là, à un point tel qu’il nous fallait une bonne dose d’imagination pour se figurer le paysage devant nous. Après plusieurs heures de marche sous le vent et la pluie, le moral des troupes était en berne. On était trempé, on avait froid et on ne voyait rien. La joie. Ironie du sort, nous qui avions réussi à éviter la pluie pendant tout notre séjour, nous qui avions finalement pu accéder à Landmannalaugar, nous allions devoir passer les 3 derniers jours du séjour sous la flotte ? Quelle idée déprimante ! D’ailleurs, pendant longtemps cette rando a trôné dans mon top 3 des plus mauvaises souvenirs en rando au même titre que ma première tentative de randonnée (dont le lamentable dénouement ne mérite pas sa place sur ce site) et ma chute dans le parc de Zion aux USA. Mais notre guide, optimiste sur la météo, ne semblait pas d’avis à nous ramener au campement. C’est donc non sans ronchonner Et miracle, impensable 5 minutes avant, en moins de temps qu’il n’en faut pour l’écrire, la brume s’est levée et la pluie s’est arrêtée. Et là, j’ai finalement pris conscience de ce qui m’entourait. Nous marchions au milieu d’une énorme coulée de lave où seuls quelques cônes volcaniques égermaient du paysage. Encore plus surprenante fut ma surprise lorsque, depuis la lèvre du volcan, je découvris ce que cachait le cratère sous mes yeux. Un lac ! Un magnifique lac bleu encore partiellement gelée en cette fin juin, niché confortablement dans son écrin. Finalement, cette randonnée mal commencée se terminait sur une note très positive. Comme quoi, il faut parfois rester optimiste et persévérer même quand ça s’annonce mal ! Avant de rentrer au camping et se délasser dans les sources chaudes, nous nous sommes octroyé une petite folie avec une dernière montée jusqu’au belvédère surplombant le camping et toute la vallée de Landmannalaugar. Et nous avons bien fait ! Rien de mieux que de prendre de la hauteur pour apprécier le panorama et s’émerveiller devant l’immensité de cette vallée colorée alors que la luminosité retombait doucement. Malgré la pluie fine sur le visage, malgré les bourrasques de vent dans la capuche, malgré le pantalon mouillé qui colle aux jambes, malgré les chaussures gorgées qui font « splash, spash » à chaque pas, malgré tout ça, ce dont je me souviens avant tout à ce moment là, c’est de ces millions de petites étoiles dans mes yeux face à ce paysage incroyable. Pour notre dernier jour en Islande, on peut dire que nous avons été gâtés. Nous avons terminé ce séjour avec une magnifique randonnée au cœur du site géothermique de Landmannalaugar. L’occasion d’apprécier de plus près les multiples teintes rocheuses rouges, orangées voire bleues ou vertes par endroits qui parent ces reliefs tourmentés. Je savais ce site réputé pour sa beauté, mais jamais je n’aurais imaginé un tel décor que je pensais réservé aux sites emblématiques multicolores du Pérou et de la Chine ! L’avantage ici, c’est que les randonnées ne sont vraiment pas compliquées, avec peu de dénivelé. Pour une fois, nul besoin de s’élever pour en prendre plein les yeux ! Le site est tellement grand que peu importe le sentier emprunté, on se retrouve vite totalement seul face à la nature. De quoi se sentir tout petit devant ces murs colorés s’élevant devant nous, et parfois l’occasion aussi de faire de belles rencontres… Ainsi se termine ce billet sur Thorsmork et Landmannalaugar, deux massifs incontournables des hautes terres islandaises pour tous ceux qui aiment découvrir la nature au plus près. Si tu envisages de pousser l’émerveillement un peu plus loin, Une préférence pour randonner à Thorsmork ou Landmannalaugar ? Tu aimerais visiter ces massifs ? Epingle-moi sur Pinterest !Landmannalaugar, spectacle de la nature
dans ma capuche toute mouillée que j’ai dû me résoudre à poursuivre avec le groupe.
la nature l’Islande a bien fait les choses en aménageant un sentier de trek pour rejoindre les 2 massifs. Le Laugavedur, de son petit nom, se réalise en 5 jours et comme tu t’en doutes, traverse des étendues sauvages et magnifiques loin de toute civilisation.