Vents & Voyages

Mon avis sur Uluru, du rêve à la déception

Si tu vas dans le centre de l’Australie, le site d’Uluru fera sûrement parti de ton programme. Mais en vaut-il réellement le coup ? Dans cet article je te donne mon avis, sans filtre, sur Uluru.

Ce rocher aborigène, inscrit au patrimoine de l’Unesco, fascine tant pour sa présence improbable au milieu du désert que pour son origine encore incertaine. Et je n’échappe pas à la règle, loin de là. Pour tout te dire, je suis fascinée par l’Australie et notamment le désert central depuis que j’ai étudié ce pays au collège à l’occasion des JO de Sydney en 2000. Par conséquent, je ne sais trop pourquoi, mais je plaçais beaucoup d’attente sur ce pays et notamment sur ma visite du centre et la découverte d’Uluru.

Mais s’il y a bien une chose que j’ai appris à mes dépends lors de ce voyage, c’est justement d’éviter de placer des attentes trop hautes sur un pays ou un site en particulier au risque d’être très (très) déçu.e.

Comme j’aurais aimé lire ce genre d’article avant de partir, alors je vais être honnête avec toi et te parler de mon ressenti par rapport à ce site de la façon la plus objective possible afin que tu puisses te faire ton propre avis sur Uluru.

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Le type de végétation dans le centre désertique, avec le Mont Conner au fond

Uluru, Ayers Rock

A la recherche d’un camping …

Après avoir profiter de nos 3 premiers jours en Australie pour visiter les parcs de Kings Canyon et MacDonnell ranges quasiment seuls, le retour à la réalité est brutal en rejoignant la route principale reliant Alice Springs à Uluru. Nous comprenons rapidement que notre tranquillité aura été de courte durée.

Nous ne croisons pas tant de voitures que ça, mais à chaque fois il s’agit soit de trucks géants soit de bus touristiques. C’était à prévoir, mais là on est pourtant en hors saison. Je n’ose imaginer en plein été !

En approchant de la ville, je constate avec amertume qu’il n’y a aucune aire de bivouac autorisée relativement proche d’Uluru… Tu te doutes bien que si je suis prête à me lever à 4h pour voir le lever de soleil à Kings Canyon, c’est pas pour laisser passer celui à Uluru ! Mais hors de question de se rajouter 1h de route aussi tôt le matin. Déjà pour mon sommeil, mais aussi à cause de notre contrat de location qui stipule bien qu’on n’a pas le droit de rouler la nuit, à cause du risque lié aux animaux sauvages. Percuter un kangourou ou un dingo, mmmm, non merci.

Ne nous restait donc plus qu’à nous trouver un camping. Et je peux te dire que le logement c’est pas ce qui court les rues ici, encore moins à prix raisonnable. Plus par dépit que par réel choix, nous nous installons au Ayers Rock Campground pour les deux nuits à venir. En effet, dans mon planning j’avais prévu de découvrir Uluru le lendemain, puis Kata Tjuta le surlendemain matin car prévoir les deux dans la même journée vu les très fortes chaleurs me semblait un peu optimiste.

Nous avions à peine commencé l’installation de notre « camp » qu’un orage hyper violent avec des grêlons de 3cm s’est abattu sur nous… pendant 20 minutes ! Je te laisse imaginer la scène surréaliste. Ou absurde selon le point de vue. Moi, complètement apeurée, réfugiée sous une table du camping (et accessoirement, partageant l’habitacle avec quelques copines velues) et le co-voyageur terrifié… à l’idée que la tente de toit prenne la flotte ! Chacun ses priorités ….

Ça commençait à faire beaucoup d’orages en si peu de jours… je me disais que le hors saison, finalement, c’est peut-être pas toujours la meilleure option…

Heureusement, l’orage a fini par se calmer non sans laisser derrière lui les allées du camping totalement ravagées. Pour le coup, la tente de toit c’est VRAIMENT le bon plan ! En plus de protéger des insectes et autres bêtes la nuit, ça protège aussi des inondations.

Et puis… ce ciel de dingue !!! Le camping disposait d’un petit belvédère avec une vue sur Ayers Rock, j’aurais pu y passer ma soirée si la nuit ne tombait pas aussi rapidement.

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C’est pas dégueu, dégueu par là …

Lever de soleil à Uluru

Pour le troisième jour consécutif, nous nous levons dès l’aube pour profiter du site avant les grosses chaleurs de l’après-midi.

A ce stade tu te demandes peut-être comment nous faisons pour tenir ce rythme sans succomber au décalage horaire ? Il suffit de rester bien actif et de ne SURTOUT pas se laisser aller à une petite sieste l’après-midi qui ruinerait tous les efforts entrepris depuis 4 jours. Avec des journées bien chargées comme les nôtres, le soir si tu te couches à 19h alors se lever à 4h n’est pas un problème.

Contrairement aux autres parcs, à Uluru on sent tout de suite la machine à fric. Entre le prix d’entrée du parc, les prix des campings, toutes les attractions (non écologiques) pour touristes en mal de sensations, ou en recherche d’insolite… sans oublier l’argument choc sur les croyances et les conditions de vie des Aborigènes pour te donner bonne conscience à souiller ce site sacré. Tu voulais mon avis sur Uluru, le voilà. Premières impressions déjà très mitigées avant même de pénétrer dans le parc. 

Notre ticket d’entrée en poche, nous suivons la file de voitures et de bus vers la même direction. Le belvédère pour voir le lever du soleil.

Première réaction: Waaaaaaaa c’est quoi tout ce monde !!!!???

Je ne pourrais pas vraiment te dire si ce lever de soleil était sublime ou non. Mon plaisir a quelque peu été gâché par tous ces gens qui te poussent pour avoir la meilleure place où poser leur trépied… alors que j’ai pu moi-même en faire l’amère expérience, un trépied ne te sera pas vraiment utile. En effet, le belvédère est une structure en bois, structure qui vibre sous les pas des personnes marchant dessus. Et donc qui dit vibration, dit trépied impossible à stabiliser, et donc photo floue aux heures de grandes affluences sur ce belvédère.

En gros si tu veux prendre une photo avec ton trépied, ne monte pas sur la structure en bois. Tu n’auras peut-être pas la meilleure vue, mais au moins tes photos ne seront pas floues.

Bon. J’arrête de faire ma touriste française râleuse. Malgré la foule, en toute objectivité, c’était superbe.

Et pourtant c’était loin d’être gagné. A cause de l’orage la veille et de la « fraîcheur » apporté, des nuages s’étaient amoncelés sur nos têtes. Mais pour une raison que je n’explique toujours pas, soudainement une nappe lumineuse rose s’est avancée depuis les Monts Olga vers Ayers Rock. Cette couleur, c’était complètement surréaliste !

Au fur et mesure que ce rayon lumineux s’approchait, Uluru s’illuminait. De secondes en secondes la roche brune s’embrasait.  

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Franchement, quoi. Ça vaut bien un réveil matinal, non ?

Le spectacle n’aura duré que quelques minutes avant que le soleil ne passe au dessus des nuages et qu’Uluru ne s’éteigne, jusqu’au lendemain.

Faire Le tour d’Uluru à pied

Alors que la plupart des touristes remontent dans leurs bus pour s’arrêter au prochain point photo, on se dit qu’on va éviter de suivre le troupeau, hein. On a la journée pour nous donc autant en profiter et faire le tour du rocher à pied, ce sera plus tranquille, et c’est sûrement l’expérience la plus sympa pour découvrir ce site sacré.

Ou pas.

Mon avis sur Uluru n’engage que moi, mais j’ai trouvé que faire le grand tour à pied n’apporte rien. Alors oui, c’est sympa de se promener dans ce paysage mais voilà, ça ne casse pas 3 pattes à un canard comparé aux parcs précédents que nous avions visités. En fin de compte qu’on se le dise, les plus beaux endroits sont ceux directement accessibles en bus ou en voiture.

Et puis je le répète, même si il me semble que cette information a été largement médiatisée, mais on NE MONTE PAS sur le rocher ! Il s’agit avant tout d’un site sacré pour les aborigènes, et le minimum est de respecter leurs croyances. Payer un ticket d’entrée, aussi cher soit-il, ne te donne pas tous les droits.

Mais je m’égare, revenons à notre petite randonnée. Suite aux fortes pluies, le sentier en terre était complètement détrempé avec d’immenses flaques. Et puis, la partie où nous avons commencé n’était franchement pas la plus sympa, loin du rocher, dans les herbes… On espérait que tout le tour ne soit pas comme ça !

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D’ailleurs en parlant de ça, l’une des choses qui m’a le plus étonnée dans le centre, c’est cette protubérance d’arbres et de petits buissons. Ben… on n’est pas dans le désert là ?

Dans mon imaginaire, tous les déserts sont continuellement arides, sans arbres ni plantes et encore moins parsemés de tapis de fleurs. Et bien, figure-toi que non ! D’ailleurs, si Uluru semble plutôt perdu dans la Savane que dans le désert c’est grâce aux différentes sources présentes à la base du rocher. J’ai d’ailleurs été « rassurée » de constater que nous pouvions nous en approcher à plusieurs endroits autour du rocher, les plus belles portions à mon avis.

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La blague du visitor center

Après avoir terminé notre tour, nous passons au visitor center en espérant pouvoir en apprendre plus sur la culture Aborigène.

Avant de lire ce qui va suivre, je précise le contexte. Dans les années 50, les Australiens s’approprient la réserve pour y développer le tourisme sans faire fit du lieu de culte et du caractère sacré de cet endroit pour les aborigènes. Ce n’est qu’en 1985 que le parc est rétrocédé aux aborigènes mais en accordant un bail d’exploitation de 99 ans au gouvernement Australien.

Je m’attendais donc à trouver des employés aborigènes dans la réserve. Que nenni ! Malgré toutes les informations sur la culture aborigène, leurs pratiques et croyances, si tu as d’autres questions c’est une gentille Australienne qui te répondra. Étrange, mais passons, les aborigènes n’ont peut-être pas envie de travailler dans le centre culturel après tout.

Nous continuons alors notre visite dans les différentes boutiques d’artisanat local…

… où nous tombons sur une pièce, avec des femmes et des jeunes filles aborigènes réalisant des peintures artisanales à même le sol, sous la surveillance d’une Australienne non-aborigène. Peintures revendues ensuite par le parc et dont seulement une infime partie est redistribuée au peuple aborigène.

Je suis révoltée ! Cette mise en scène de l’esclavage moderne est choquante! Nous découvrirons par la suite lors de notre voyage qu’elle est malheureusement tellement représentative de la vision raciale des Australiens vis à vis des aborigènes. Alors certes, je ne connais pas tous les tenants et tous les aboutissants, mais sérieusement, j’étais hyper mal à l’aise dans ce visitor center.

C’est donc sur un bilan très mitigé de notre visite que nous quittons le parc. Tu comprends désormais peut-être mieux mon avis assez négatif sur notre expérience à Uluru.

Il est seulement 11h mais même s’il nous reste tout l’après-midi de libre il fait définitivement trop chaud pour visiter les Monts Olga à une soixantaine de kilomètres de là. Nous retournons au camping nous reposer et profitons de ce répit dans le programme pour planifier la suite du voyage.

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Kata Tjuta – Monts Olga

Dernière étape du marathon des levers de soleil. Le belvédère est tout autant rempli que la veille et la lassitude commence à se faire sentir.

L’excitation de la nouvelle journée à venir retombe comme un soufflé mal cuit quand nous nous rendons compte que le lever de soleil n’aura pas lieu vu les nuages. Bon, bon, bon. On ne peut pas gagner à tous les coups. Cela fait partie des aléas des vacances.

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Après le « flop » de la veille, j’attendais beaucoup du site de Kata Tjuta. Surtout en ayant lu de nombreux avis vantant sa beauté loin devant Uluru.

Nous avons la matinée pour nous avant de reprendre la route pour Alice Springs, nous décidons donc de faire la grande boucle de la Valley of the Winds.

Contrairement à la veille, le sentier nous amène dès le début au cÅ“ur des Monts Olga. Je trouve ça tout de suite très chouette de pouvoir nous promener au milieu de tous ces « monts ». Mais ma joie est vite écourtée quand je fais tomber mon reflex par mégarde…. Nooooooooooooon ! *désespoir*

Grosse, grosse, grosse frayeur. Mais plus de peur que de mal fort heureusement. Le filtre polarisant et le pare soleil sont en miettes mais l’objectif et le boîtier s’en sortent indemnes. Ouuuuuuuuf.

Lors de cette randonnée nous traversons certes, des paysages grandioses et improbables dans ce désert, mais une fois de plus je reste sur ma faim. Il faut dire que j’ai encore les paysages majestueux de Kings Canyon en tête et après avoir vu ça, difficile de faire mieux.

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En terminant la promenade, nous hésitons à faire la deuxième rando du parc, plus courte. Mais non, on ne va pas s’acharner. Il est fort peu probable que cette rando ne suffise à contrebalancer notre déception accumulée ces deux derniers jours.

C’est le cÅ“ur lourd que nous reprenons la route. Je suis déçue et je m’en veux de l’être. Je pensais m’être suffisamment préparée avant de venir en Australie pour justement ne pas fonder trop d’attentes dans certains lieux. Il faut croire que j’avais plus d’attentes que je ne pensais. Si l’on met de côté tous le « cirque » malsain vis-à-vis des aborigènes, avec du recul j’estime que l’une des raisons principales à cette désillusion ait que nous ayons terminé avec Uluru au lieu de commencer par là. Les paysages des MacDonnells et de Kings Canyon sont déjà impressionnants et mettent la barre tellement haut qu’il est difficile ensuite de pouvoir apprécier Uluru à sa juste valeur.

Et puis, entre nous, si autant de voyageurs trouvent ce site magnifique c’est aussi parce que beaucoup ne visitent que ça dans le centre rouge. Ils n’ont donc souvent pas d’autres points de comparaison.

Informations pratiques
  • Tarif du parc: Le prix pour un adulte est de 25$, un forfait de 65$ est proposé aux familles (2 adultes et 2 enfants). Il est possible d’acheter son entrée au parc soit en ligne sur le site d’Uluru, soit directement au guichet sur place.
  • Horaires: Le parc est ouvert toute l’année mais les horaires varient selon la saison. De 5h à 21h en plein été (décembre à février) et moins longtemps le reste du temps. Plus d’informations dans la brochure officielle d’Uluru.
  • Meilleure période: les périodes les plus intéressantes pour visiter le parc sont le printemps et l’automne quand les températures sont les plus agréables, en dehors de la saison pluvieuse.
  • Accès: Lors des fortes chaleurs, les randonnées Base Walk à Uluru et Valley of the Winds à Kata Tjuta doivent être terminées avant 11h.
  • Logements: Toutes les commodités, logement et nourriture, sont extrêmement chères près d’Uluru. Il y a très peu de zone de bivouac gratuites, et si tu cherches de l’ombre, oublie. Uluru ne connais pas vraiment le hors-saison, c’est très touristique toute l’année donc je te conseille de réserver à l’avance.

Rainbow Valley

En quittant le parc d’Uluru en fin de matinée, nous réfléchissons à ce que nous allons pouvoir faire lors de notre dernière journée et surtout, où nous allions bien pouvoir dormir le soir même. Le peu que nous ayons vu d’Alice Spring ne nous donne pas vraiment envie d’y traîner plus longtemps… mais sur la route, un point attire notre attention.

La réserve naturelle de la Rainbow Valley à quelques kilomètres au sud d’Alice Springs. Celle-ci est accessible par une piste… le souvenir de la Mereenie Loop nous fait hésiter quelques minutes, mais la perspective de nous amuser sur une piste est plus forte. On n’a rien à perdre à aller y faire un tour après tout !

La piste qui y mène n’a absolument rien à voir avec la Mereenie. Pas l’ombre d’une trace de tôle ondulée. Une piste sableuse, lisse, sur laquelle il est hyper agréable de conduire. Je ne me prive pas d’ailleurs pour faire joujou avec le Foodtruck !

Et au bout de la piste … le site de bivouac parfait ! Nous sommes seuls dans un cadre superbe, exactement ce dont nous avions besoin pour terminer cette petite semaine dans le red center.

Il y a même plusieurs courtes promenades à faire, d’un côté pour s’approcher plus près du rocher et de l’autre pour longer le lac asséché. Plusieurs panneaux nous mettent sur nos gardes, le site est infesté de serpents… Ce que nous avons pu confirmer vu toutes les traces dans le sable. Mais aucun n’a daigné se montrer à nous !

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Je t’avoue que je ne comprends toujours pas comment je n’avais pas pu lire d’avis sur ce petit bijou du centre avant de partir. La nuit dans ce parc a vraiment fait partie des plus beaux souvenirs de cette première semaine en Australie. Donc un conseil, si tu as un 4×4, fait ce petit détour, ça vaut le coup !

Le lendemain, après une trèèèèès longue nuit qui a fait beaucoup de bien, nous sommes gentiment remonté à Alice Springs pour redéposer notre Foodtruck, sans un petit pincement au cÅ“ur. Il faut dire que malgré sa consommation d’essence assez exorbitante, j’ai trouvé ce véhicule franchement très sympa, plus grand et plus polyvalent qu’un simple van.

Puis, après une nuitée fort appréciée dans un guesthouse, nous avons repris l’avion direction la côte ouest, où nous allions passer les 15 prochains jours !

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Que penses-tu de mon avis sur Uluru ? Tu as été déçu toi aussi ou tu trouves que j’exagère ?  Raconte moi !

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