Déjà 1 semaine que nous sillonnons les routes et les pistes de la côte ouest de l’Australie ! Une première semaine riche en émotions entre nos aventures dans le parc de Karijini et la découverte des splendides paysages côtiers du récif de Ningaloo et la faune du Cape Range. Mais je dois bien te l’avouer, les fortes chaleurs (plus de 40°C par moment) commençaient à tirer sur l’organisme et la fatigue se faisait sentir. Nous n’étions donc pas mécontents de partir vers le sud, espérant y trouver des conditions de vie plus clémentes. Les jours suivants ont donc été consacrés à la découverte des principaux sites le long de la côte ouest de l’Australie, entre Shark Bay et Perth.
Pour te donner un aperçu, voici ce qu’il est possible de faire et voir en 5 jours sur cette section du littoral.
Quobba blowholes
Nous décollons de bonne heure de notre free-camp en bordure de route, direction la ville de Carnarvon au nord de Shark Bay. La jauge d’essence indique que nous sommes à la moitié du réservoir. Nous sommes laaaaarge jusqu’à Carnarvon où l’essence sera sûrement 3 fois moins chère que sur les petites stations d’autoroute.
Alors que je feuillette les brochures touristiques des différents sites que nous croiserons sur la route longeant la côte ouest de l’Australie, je tombe sur des photos de Quobba Blowholes et j’insiste lourdement pour faire ce qui me semble être un petit détour.
Sauf que la route se transforme en piste, les kilomètres s’additionnent et la jauge d’essence se rapproche doucement du point de non-retour. Dans l’ouest, les distances et l’état des routes sont traîtres… C’est la joie dans la voiture. Ou pas !
Nous atteignons non sans mal ces fameux blowholes, qui ne sont « que » des espèces de geysers provoqués par les vagues et les trous dans la roche. C’est certes impressionnant, mais pas de quoi casser 3 pattes à un canard. Surtout quand on n’a plus d’essence, dixit le co-voyageur.
Mais bon, il faut bien avouer qu’après les plages paradisiaques, le contraste est saisissant. Et surtout, nous sommes seuls au monde.
Maintenant que nous sommes sur place, autant se promener et aller voir les alentours. Le long de la côte, des cabanes typiques de pêcheur sont alignées. Puis, quelle ne fut pas ma surprise de tomber sur une plage déserte mais surtout sans aucune vague alors que quelques mètres plus loin ces dernières se fracassent dans un vacarme tonitruant sur les rochers.
Une vraie piscine. Dommage que le manque d’essence à ce moment-là accaparait nos esprits, sinon j’aurais bien fait quelques brasses !
Une petite pause photo plus tard et nous reprenons déjà la route, cette fois direction Carnarvon et sans halte ! Avec soulagement, nous trouvons rapidement une station essence, de quoi détendre un peu l’atmosphère dans la voiture pour le reste de la journée. Eh oui, voyager pendant 3 mois en couple c’est très sympa, mais vivre 24h sur 24h ensemble (dans une voiture) ce n’est pas toujours simple !
Carnarvon
La ville, avec ses palmiers, ses cultures, sa baie et son front de mer très bien aménagé nous a tout de suite paru agréable à vivre. On sentait qu’à partir d’ici on retrouvait la civilisation. Et surtout, il ne faisait que 28°C en fin de matinée !!!
On profite donc de cette fraîcheur relative pour suivre l’ancienne voie de tramway qui permettait autrefois d’acheminer les produits du centre de la ville à la jetée. Pour la minute culture la « one mile jetty » est, comme son nom l’indique, très longue (1 mile = 1.6km) et Carnarvon a été le premier port d’Australie occidentale à charger du bétail à bord de navires pour alimenter les autres états australiens. Le transport de marchandises a cessé dès l’arrivée des premiers trains.
La jetée et les rails de Carnarvon sont donc les seuls témoignages restant de cette activité datant de la fin du 19ème, début du 20ème siècle.
A peine sortis de la ville, nous avons l’impression d’être transportés à une autre époque, pas si lointaine pourtant. Le chemin de 5km aller-retour est simple, plat et bien aménagé mais sans aucun point d’ombre. A déconseiller en plein après-midi à moins de prévoir un bon chapeau et de l’eau !
Par contre grosse déception, l’accès à la jetée est payant. A part voir l’océan devant moi, je considère que je ne serais pas plus avancée. Enfin si, de quelques centaines de mètres, mais pas assez pour me convaincre d’y aller.
Nous reprenons la route en milieu d’après-midi afin de trouver un camping proche de Shark Bay. Mais la zone étant très touristique notre recherche s’avère plutôt infructueuse … jusqu’à ce que nous trouvions ce petit camping privé « on the beach », accessible seulement en 4×4 ! Ici pas d’emplacements, on se met où on veut, et la douche en plein air (derrière 4 planches de bois) est même chaude. Le top du top !
Pour compléter cette soirée de rêve, ajoute un magnifique coucher de soleil et saupoudre de quelques étoiles dans le ciel …
Lors de ce voyage nous avons eu droit à de très belles soirées et couchers de soleil, mais je dois t’avouer qu’aucune n’arrive à la cheville de celles passées le long de la côte ouest de l’Australie. Nos meilleurs moments.
Shark Bay
Depuis toutes mes lectures vantant cette région de la côte ouest de l’Australie, je n’avais qu’une envie, la découvrir de mes propres yeux. Et je dois bien avouer que cette région classée au patrimoine mondial de l’Unesco ne laisse pas indifférent. Shark Bay c’est plus de 1500km de côte, des paysages les plus incroyables les uns que les autres, des lagons aux eaux turquoises, des péninsules arides et l’un des écosystème les plus riches de l’ouest, comment ne pas tomber sous le charme ?
D’ailleurs mon seul regret est de ne pas avoir pu y rester plus longtemps faute de temps, et de moyens…
Les stromatolites de Hamelin Pool
La première étape de notre journée consacrée à la découverte de Shark Bay, nous amène à la réserve marine de Hamelin Pool où l’on peut voir des stromatolites.
Ces dernières sont des formations calcaires formées de cyanobactéries, quasi identiques à celles qui ont contribuées à la formation de l’atmosphère et par extension de la vie sur terre. Rien que ça. Le site ne paie pas de mine, mais rien que de s’imaginer que le monde à son origine ressemblait à ça … ben, ça vaut le détour.
Shell Beach
Nous poursuivons notre route jusqu’au prochain arrêt, la plage de coquillage de Shell Beach. Je n’étais pas plus emballée que ça par cet arrêt, c’est juste des coquillages quoi, mais franchement c’est vraiment indescriptible.
Déjà, de part la blancheur de la plage. Je n’ai jamais vu ça, même à Bora Bora. Et puis c’est juste gigantesque ! Imagine-toi une « plage » de 60km de long (!!!) composée absolument seulement de coquillages, et qu’en plus la hauteur de ces « dunes » de coquillage puisse atteindre 10 mètres au maximum ! Il faut le voir pour se rendre compte de la quantité de coquillages entassés ici, c’est vraiment impressionnant ! Sans parler de l’eau turquoise qui borde la plage … une vraie carte postale.
Eagle Bluff
A quelques kilomètres seulement de la plage de coquillage, changement de décor radical ! Ce point de vue situé en haut des falaises offre une vue surréaliste sur la baie et ses teintes d’ocres et de bleus.
L’eau y est tellement clair qu’il serait même possible de voir des tortues, des raies manta ou des requins. A ne pas rater !
Denham
Pour la petite anecdote autrefois, les rues de la ville étaient pavées de coquille d’huître en référence à la culture perlière. Ce n’est plus le cas, mais la ville rappelle un peu Carnarvon avec son front de mer et sa sublime plage aux eaux translucides. Un endroit bien sympathique pour une pause pique-nique.
Little Lagoon
La fraîcheur de la veille n’aura pas durée longtemps, et à ce stade de la journée je n’avais qu’une envie : me mettre à l’eau ! Alors, quand j’ai eu connaissance de cette piscine géante naturelle, impossible de ne pas s’y arrêter malgré le manque d’ombre et les attaques de mouche en puissance.
Little Lagoon c’est ça, un gros trou paradisiaque à l’eau cristalline où on a pied presque partout. Mon petit conseil, prévois un T-shirt et des chaussures d’eau car les coquillages sous les pieds, ça pique !
Monkey Mia
A en croire les brochures, Monkey Mia c’est LE site à faire quand tu visites la côte ouest de l’Australie. Sauf que pour nous, c’était LE site à ne surtout PAS visiter. Pourquoi ? Tout simplement à cause de l’exploitation animale qui y ait faite pour les touristes. On te dit que des dauphins sauvages viennent chasser tous les matins dans la baie, sauf que ce qui était sûrement sauvage initialement s’est transformé en véritable cirque où les dauphins sont maintenant nourris par les visiteurs.
Bref, un gros NON pour nous, nous n’avons pas la même définition du terme « sauvage ».
François Peron National Park
Ce parc complètement isolé à l’extrémité de la péninsule faisait partie de mes plans initiaux, mais les conditions d’accès et le tarif prohibitif m’y ont fait renoncer. Il faut dire qu’il n’est accessible qu’en 4×4 et soit les agences de locations interdisent de s’y rendre avec leurs voitures, soit elles se graissent bien la patte sur l’assurance. Bref, si tu l’as fait je veux bien ton avis. Sait-on jamais, si je retourne là-bas un jour ?
Après cette journée bien chargée, nous rejoignons les environs de Kalbarri afin d’être prêts de bon matin pour visiter le parc, au « frais ». Pour la première fois en 3 semaines, nous dormons près d’une rivière … non asséchée ! Ça ne te parle sûrement pas, dit comme ça, mais pour nous ça signifiait que nous quittions les zones désertiques et arides, et par conséquent la chaleur et les mouches ! (enfin c’est du moins ce qu’on croyait ce soir là en dormant dans nos duvets avec nos polaires … )
Le parc de Kalbarri
Si tu n’as pas le temps de découvrir le superbe parc de Karijini, alors tu n’as aucune excuse pour ne pas visiter le parc de Kalbarri qui est à mon avis une version miniature de Karijini !
Nature Window
Si tu suis les réseaux sociaux, alors tu auras sûrement vu passer cette photo de l’arche, LE symbole du parc qui est accessible très rapidement depuis le parking. D’ailleurs, si tu viens juste pour la photo (ce qui serait dommage si tu regardes les photos qui s’en suivent …) attend-toi à ne pas être seul.e et à devoir faire la queue … même à 6h du matin !
Mais vois le positif, tu pourras profiter des kangourous et des émeus qui se baladent tranquillement autour de toi !
The Loop
Pour notre part, la journée de la veille ayant été principalement consacré à de la découverte en voiture, nos jambes avaient très envie de se dégourdir. Malgré la température frôlant déjà les 30°C à 5h30, notre optimiste nous a lancé sur la randonnée la plus longue : the Loop, 8km aller-retour sans dénivelé.
La balade est vraiment magnifique, et se divise en 3 étapes. La première partie longe les crêtes, nous offrant une vue plongeante impressionnante sur la rivière Murchison et ses nombreux gommiers rouges. Puis, dans un second temps, le sentier descend vers le lit de la rivière, en longeant les parois abruptes juste au dessus de l’eau. La dernière partie est la plus éprouvante, en plein soleil, à évoluer sur du sable au milieu des gorges avant d’entreprendre l’ascension finale jusqu’au parking.
Pour la petite anecdote, le soir même nous apprenions qu’un français avait dû être rescapé sur ce même sentier car au fond des gorges les températures sont en moyenne 10°C plus importantes qu’à l’extérieur. Prudence, donc.
Nous avons continué le reste de la journée à explorer les autres zones du parc avec des randonnées plus simples (et moins jolies, il faut le dire).
Turquoise coast et Sunset coast
Ce matin là, alors que nous avions prévu une jolie randonnée le long de la côte escarpée de Kalbarri, mon corps a mis K.O. ma volonté dans une lutte sans merci à la recherche de la motivation. Eh oui, même pendant un voyage au long cours tous les jours ne sont pas roses. On a aussi des coups de blues et des envies de rien faire et de passer sa journée à dormir.
Mais l’avantage c’est que pour une fois on n’a aucune contrainte, sauf celles que l’on s’impose à soi-même ! Je n’ai pas envie de randonner ? Soit, c’est pas bien grave, on va profiter des paysages en roulant à la place. POSITIVE ATTITUDE !
Et les paysages ne se sont pas fait attendre ! Il faut dire que la région entre Kalbarri et Perth est impressionnante de par la diversité de ses panoramas. Sur le papier il ne faut que 5h pour rejoindre Kalbarri à Perth, mais en réalité je te conseille de prévoir 2 jours pour avoir le temps de t’arrêter et de profiter de tous ces magnifiques sites.
Hutt Lagoon, le lac rose
Le premier arrêt sur la route panoramique côtière se nomme Hutt Lagoon et comme son nom ne l’indique pas, ce lac a la particularité d’être … rose ! Il n’y a absolument rien d’autre à faire ici à part prendre une jolie photo de ce site atypique.
Et si tu te demandes d’où provient cette couleur, je te rassure il n’y a rien de chimique là-dedans.
Ce phénomène complètement naturel résulte de la présence d’une algue qui produit du b-carotène. Et à cause de la forte concentration en sel du lac, PAF ça fait des chocapics ça produit une couleur rose.
Jurien Bay et Cervantes
En continuant vers le sud, nous arrivons dans la zone au doux nom de Turquoise Coast. Il faut dire qu’elle ne l’a pas volée son nom quand on voit les plages magnifiques… et désertiques ! La faute aux requins, nombreux dans la région mais aussi juste parce qu’il n’y a pas beaucoup d’habitants dans cette zone « un peu » reculée.
C’est aussi dans cette région que l’on commence à voir les dunes de sable blanc qui bordent les plages, ça change de la terre et du sable rouge !
Le désert des pinnacles
Tu ne pourras pas dire que je ne t’avais pas prévenu.e, les paysages le long de cette côte sont hauts en couleur. Après le lac rose, les plages de sable blanc et l’eau turquoise, voici l’ocre du désert des pinnacles !
Bon, je ne vais pas te mentir, le site est tout petit malgré ce que les photos laissent penser. Il faut compter environ 45mn pour faire l’unique boucle, toutes les voitures à la queu-leu-leu. Si je voulais râler encore un peu plus je dirais que c’est juste un grand champ de dolmens, que Carnac en France c’est pareil et moins loin.
Mais c’est pas mon genre de râler comme ça 😉 Surtout qu’en vrai ces formations calcaires proviennent d’amas de coquillages érodés.
Lancelin et ses dunes
Aaaaah. Les dunes de Lancelin. LES DUNES !
Bon je m’excite un peu mais comme je rêvais de voir des grandes dunes, j’attendais avec impatience cet arrêt. Et comme souvent, quand on idéalise un peu trop ben on est déçu. Il faut croire que l’épisode « Uluru » ne m’avait pas suffit !
La zone est archi-touristique avec plein de bus et plein de gens qui font du sandboard sur les dunes.
Le côté sauvage et désertique, c’est pas trop ça, mais si tu veux t’amuser un peu dans ce bac à sable pour adulte, tu es au bon endroit.
Le parc de Yanchep
Ce parc situé à quelques kilomètres au nord de Perth n’était pas du tout au planning, mais nous avions un peu d’avance et plutôt que de passer une journée de plus en ville nous avons préféré nous reposer au frais dans un parc et ça tombait bien, Yanchep était sur notre route. Alors qu’on n’attendait rien de ce parc à part un peu d’ombre et de l’eau fraîche, nous avons été très agréablement surpris quand on a découvert par hasard en tombant littéralement dessus, qu’il s’agit d’une réserve naturelle de koalas et de kangourous !
Imagine ma tête alors que je partais à l’aventure chercher des toilettes et que je tombe sur une famille de kangourous. Puis une deuxième. Et une troisième. Comme ça, sur la pelouse du parc, de la même façon que chez nous on pourrait voir des canards. Et le pire, ce qui m’a le plus sidérée, c’est de constater à quel point les nombreuses familles présentes n’en avaient strictement rien à faire ! EH OH LES GENS, Y’A DES KANGOUROUS !!!
C’est vraiment possible d’être blasé des kangourous à ce point ?!!!
Renseignements pris, nous apprenons qu’en plus des kangourous, il y a aussi des koalas dans ce parc. Nous n’avons pas mis longtemps à les trouver, affalés sur les branches d’eucalyptus. C’est assez marrant de voir les positions improbables dans lesquelles ils peuvent dormir. Et encore plus impressionnant de les entendre grogner.
Il faut dire que sous leurs airs d’adorables peluches, les koalas sont des monstres nés, aux griffes acérées, polygames et violeurs de ces dames. Oui, oui, oui, tu ne regarderas pas les koalas de la même façon maintenant, je t’en prie c’est gratuit 🙂
Finalement, au lieu de profiter des divers sentiers de randonnée du parc, nous avons fait les fainéants et passé quasi tous notre après-midi à regarder les koalas. Ce parc étant tellement agréable, nous apportant la fraîcheur que nous recherchions depuis plusieurs jours que nous avons décidé de profiter du camping du parc pour notre dernière nuit ‘sauvage’, avant de rejoindre Perth le lendemain. Et quelle bonne idée nous avons eu ! Après avoir monté notre campement, nous avons voulu retourner nous promener dans le parc pour voir si les koalas étaient plus actifs et à notre plus grand bonheur nous avons pu assister au repas d’un koala.
Et ce n’est pas tout ! En sortant de la forêt, nous sommes tombés nez à … museau (?) avec un troupeau de kangourous en train de brouter à quelques pas de nous. Et il y avait des bébés kangourous dans les poches des femelles. DES BÉBÉS !!! Oui j’admets, j’étais complètement gaga de voir ces petites boules sortir la tête, puis se cacher, puis ressortir les pattes en premier. C’était un moment vraiment unique de les voir bondir partout et jouer entre eux.
Je précise que ce parc n’est PAS un zoo mais bien une réserve. Ce qui signifie que les animaux sont en totale liberté, ne sont pas nourris et ne servent pas à attirer le chaland à coup de photo de koalas dans ses bras. Bref, un parc respectueux des animaux que je conseille si tu veux voir les emblèmes de l’Australie dans leur environnement naturel.
Tu imaginais la côte ouest de l’Australie aussi variée ? Tu aimerais visiter Shark Bay ?
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