Après un décollage en catastrophe et de nombreuses années d’attente, je survole enfin les terres islandaises recouvertes de leur manteau blanc. Le co-randonneur n’ayant pas pu se joindre à moi, j’ai décidé de réaliser mon rêve, seule. Un road-trip de 10 jours autour de l’Islande, à la découverte de toutes les merveilles hivernales de ce magnifique pays. De la péninsule de Snæfellsnes aux fjords de la côte nord, en passant par les villages de pêche encore emprisonnés dans la glace à cette saison et tout ce qui fait la réputation de cette terre de feu et de glace, à savoir ses nombreux sites géothermiques, ses volcans, ses glaciers et bien plus encore.
Ce voyage j’en rêvais depuis de nombreuses années, depuis ma première rencontre avec ce petit bout de terre au milieu de l’Atlantique. Les 15 jours passés en Islande du sud au cœur de l’été m’avaient révélée des paysages somptueux et une atmosphère insaisissable et inégalable que je n’aurais jamais cru possible ici-bas. Dès lors, une seule envie me taraudait l’esprit.
Y retourner.
Profiter.
Respirer.
M’enivrer.
Photographier.
Sans surprise, le résultat était au delà de mes attentes les plus folles. Ce voyage était magique.
Parce que j’ai pu voir des paysages indécemment beaux, et parce que j’étais seule pour en profiter.
Egoïstement, j’ai mis très longtemps avant de trier mes photos et d’en parler ici. Je voulais garder cette parenthèse enchantée juste pour moi.
Mais voilà, après plus de deux ans, je suis prête à te livrer un petit bout de cette escapade. Oui tu verras les photos, oui tu liras mes émotions, mais non tu ne les ressentiras pas. Pour ça, pas le choix, c’est là-bas, en Islande que tu les découvriras.
Les falaises d’Arnastapi
Il est à peine 17h quand je descends de l’avion. Le ciel gris s’assombrit déjà. Un sentiment de familiarité s’installe dès mon arrivée dans l’aéroport. Il y a des endroits dans ce monde qu’on connait peu mais qui semblent ne jamais nous avoir quittés. Je suis seule, avec juste mon sac à dos pour bagage, et heureuse.
Je patiente tranquillement au guichet pour récupérer ma voiture de location tout en écoutant d’une oreille les conversations autour de moi. Des couples de français qui, à la vue de la route partiellement enneigée, s’inquiètent de ne pas avoir opté pour un 4×4. Un problème en moins pour moi, j’avais anticipé. L’Islande se visite avec un 4×4 en hiver, sinon rien.
Les formalités accomplies et une très brève explication du mode 4×4, et l’aventure commençait !
Comme je connaissais déjà le sud de l’Islande, j’avais planifié mon programme de tel sorte à réaliser mon road-trip dans le sens horaire. Ayant déjà visité Reykjavik, j’allais donc consacrer ma première journée à la découverte de la péninsule de Snæfellsnes, devenue célèbre grâce à un certain Jules Vernes et son roman « Voyage au centre de la terre ».
Un programme alléchant !
Mais en attendant, fatiguée de mon voyage, c’est dans le lit de mon auberge de jeunesse que j’ai passé ma première soirée, non sans avoir vérifié au préalable les probabilités d’aurores boréales quasi nulles cette nuit là.
Le lendemain je me réveille alors que le soleil se lève juste. J’en profite pour aller me promener autour du logement situé en pleine campagne à quelques kilomètres au nord de Reykjavik. Malgré le froid qui me pince les mains, je ne résiste pas à l’envie de photographier tout ce qui passe sous mes yeux tellement la luminosité est belle. Ces oies sauvages ont eu la chance de passer devant mon objectif pile à ce moment là.
Après le temps normalement alloué à dégivrer mon pare-brise, je prends la route du bonheur en direction de Snæfellsnes. Cette péninsule, décrite comme une vision de l’Islande en miniature, promet de superbes paysages. J’ai hâte.
Environ 2h plus tard, la plaine commence à laisser place aux montagnes. La route s’approche de la côte où je peux déjà voir la mer agitée s’écraser sur les plages. C’est trop beau, je ne peux pas m’empêcher un stop rapide pour quelques photos.
Quelques kilomètres plus loin, nouvelle pause pour cette jolie église qui me fait de l’oeil avec sa jolie façade de bois noir et son petit cimetière face à la mer. C’est le premier jour, je m’extasie devant tout. Et ça continuera comme ça pendant toute la semaine.
J’arrive enfin au premier but de ma visite à Snæfellsnes, le village d’Arnarstapi situé aux pieds du glacier Snaefellsjökull. Outre son passage secret menant au centre de la terre (si, si !) ce site est réputé pour ses superbes falaises face à l’océan Atlantique.
Plusieurs petites boucles permettent de longer le littoral tout en passant au niveau des différents points de vue de la zone. Parmi les sites présents ici, tu pourras voir une jolie arche naturelle sur la mer, abritant les nids de centaines d’oiseaux marins ainsi que des orgues basaltiques sculptées sur les falaises.
Vu l’heure qu’il était quand je suis repartie, je suis sans aucun doute restée bien plus longtemps que ce que j’avais imaginé. Quand c’est beau on ne compte pas 🙂
Kirkjufell la belle
Il faut croire que le hasard fait bien les choses, puisque, alors que je pensais emprunter la petite route qui longe la côte, celle-ci s’est avéré être fermée pendant l’hiver. Tant pis pour moi, je reprends la route normale pour rejoindre l’un des sites incontournables de Snæfellsnes. Je nomme la montagne Kirkjufell et ses célèbres cascades gelées en cette période de l’année.
Les paysages enneigés le long de la route sont tous plus beaux les uns que les autres. Oui, je suis à court d’adjectif pour décrire l’indescriptible. Je ne peux que m’émerveiller et être reconnaissante de ma chance insolente de pouvoir voyager dans ces endroits incroyables. Car oui, je fais partie de ceux qui pensent que voyager est une chance avant d’être un choix.
Perdue dans l’immensité blanche qui m’entoure, la montagne Kirkjufell se dessine soudainement devant moi. Et cerise sur le gâteau, ce jour-là, une fine pellicule de glace sur la mer crée un reflet presque parfait de ce dôme blanc.
Juste à côté, le parking menant aux cascades est déjà bien rempli. Quoique… de nombreuses voitures sont stationnées en dehors du parking alors qu’il reste des places. Pourquoi donc ? Alors que je me gare et que je descends de ma voiture, ma belle glissade sur la plaque de glace géante m’explique le pourquoi du comment ! Le parking est complètement gelé, ainsi que tout le sentier qui mène aux cascades. J’ai bien prévu mes mini crampons, qui se révèlent plutôt pratiques à la montée même s’il ne règlent pas tous les problèmes à la descente…
Comme j’ai le goût du risque, je lâche momentanément la main courant afin de sortir mon trépied et mon reflex. L’exercice n’est pas des plus simples, mais j’arrive tant bien que mal à prendre quelques clichés de ces cascades gelées avec le Kirkjufell en arrière plan. Le plus impressionnant étant la couleur de l’eau, d’un bleu cristallin !
Les pistes enneigées de Snæfellsnes
L’après-midi est déjà bien avancé quand je quitte le site de Kirkjufell. La nuit tombant assez tôt en Islande au mois de mars, et mon goût du risque ayant fait ses preuves, je décide d’emprunter une piste (et de tester le mode 4×4 par la même occasion) afin de rejoindre mon logement situé à 3h de route de là.
Quelle bonne idée !
Bon, si tu n’as pas l’habitude de conduire sur la neige il est fort probable que tu ne trouves pas cette idée aussi géniale que ça, sachant que je n’ai croisé aucune âme qui vive sur près de 100km… Si tu as un problème, faut savoir se débrouiller seul.e !
Mais si tu aimes l’aventure et que tu as un 4×4, c’est l’occasion de se faire plaisir et de profiter de paysages enneigés immaculés et des nombreux chevaux islandais. Un petit goût nostalgique de la côte ouest de l’Australie, version hiver.
Je suis finalement arrivée avec un peu d’avance à mon logement, l’occasion d’aller faire un tour au canyon situé non loin de là.
Le canyon de Kolugljúfur
Ce site n’était pas du tout dans mon planning, mais je suis tombée sur un panneau et comme je suis curieuse, je n’ai pas résisté à la tentation. Là encore, même si la piste était « propre », cela restait une piste. Ce genre de chemin est donc parfait pour les 4×4 mais je t’avoue que je n’aurais peut-être pas tenté le coup avec un voiture basse.
Toujours est-il que je suis arrivée juste à temps pour profiter du coucher de soleil sur le canyon et sa cascade gelée. Le site est vraiment magnifique, et de ce que j’ai vu, peu touristique (du moins à l’heure tardive où j’y étais).
Et comme c’était vraiment beau et pas loin de mon logement, je me suis dis que j’allais y retourner pour guetter les aurores. Le spot idyllique. Sauf que l’aurore n’est pas arrivée. A minuit passé, j’ai finalement lâché l’affaire pour aller me coucher et être en forme pour continuer la route le long des superbes fjords du nord le lendemain !
Tu connais la péninsule de Snæfellsnes ? Tu aimerais faire un road-trip en Islande en hiver ? Partage tes conseils avec moi dans les commentaires !
Epingle-moi sur Pinterest !