Depuis quelques années, aucun été ne se passe sans que nous y consacrions une semaine de trek dans les Alpes. Alors que l’année dernière je m’extasiais devant les marmottes lors de mon Tour des Fiz, le co-randonneur avait souhaité se lancer à l’assaut du tour du Queyras et du Viso en solo. Complètement emballé par son expérience, il a réussi à me motiver pour refaire cette année cette boucle combinant les deux tours du Queyras et du Viso, en une semaine.
Ces deux magnifiques treks étant deux boucles indépendantes, je vais y consacrer deux articles. Celui-ci ne traitant que du tour du Queyras.
Je préfère te prévenir, la boucle que je vais te présenter n’est pas le tracé « standard » du tour du Queyras, le GR®58. Par choix, mais aussi parce que des événements inattendus nous ont forcés à changer notre parcours en cours de route, nous avons misés sur de nombreuses variantes afin de réaliser une boucle qui nous corresponde. Les puristes savent désormais à quoi s’attendre 🙂
De plus, contrairement au topo officiel qui commence le tour du Queyras depuis Ceillac et qui préconise de le suivre selon le sens inverse des aiguilles d’une montre, nous avons choisi de commencer au plus près par rapport à notre lieu d’habitation afin d’éviter une demi-heure de route en plus, et de le réaliser dans le sens des aiguilles d’une montre car certaines étapes techniques du tour du Viso s’y prêtaient mieux.
Cet article étant relativement long, voici le sommaire si tu souhaites accéder plus facilement à une étape en particulier.
- Résumé des étapes
- Etape 1: Les Fonds de Cervières – Le Malrif
- Etape 2: Le Malrif – L’Echalp
- Etape 3: L’Echalp – Refuge de la Blanche
- Etape 4: Refuge de la Blanche – Chalets de Bramousse
- Etape 5 : Chalets de Bramousse – Arvieux
- Etape 6: Arvieux – Souliers
- Variante 4-5-6 : Refuge de la Blanche – Bergerie de Péas
- Etape 7: Souliers – Les Fonds de Cervières
- Informations pratiques
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Le tour du Queyras en résumé
Départ / Arrivée:
Les Fonds de Cervières
Durée:
5 - 7 jours
Difficulté:
Moyen (3/5)
Meilleure Saison:
Eté
Bivouac :
Autorisé
Tu retrouveras dans le tableau suivant le détail des étapes jour par jour.
Il est tout à fait possible de découper cette boucle en plus ou moins d’étapes selon ta forme, ton rythme et surtout tes envies !
Jours | Etapes | Distance (km) | Durée | Dénivelé + | Dénivelé - | Difficulté |
---|---|---|---|---|---|---|
1 | Les Fonds de Cervières - Le Malrif | 11.5\t | 5h30 | 760 | 1000 | + |
2 | Le Malrif - L'Echalp | 18.5 | 7h | 900 | 1032 | ++ |
3 | L'Echalp - Refuge de la Blanche | 15.2 | 8h | 1400 | 603 | ++ |
4 | Refuge de la Blanche – Chalets de Bramousse | 20.7 | 8h30 | 1030 | 1650 | ++ |
5 | Chalets de Bramousse – Arvieux | 19 | 9h | 1420 | 1460 | ++ |
6 | Arvieux – Souliers | 10.5 | 9h | 630 | 630 | + |
Variante en 5 jours | Refuge de la Blanche – Bergerie de Peas | 29.4 | 10h | 1250 | 1650 | +++ |
7 | Souliers - Les Fonds de Cervières | 11 | 5h | 810 | 590 | + |
Jour 1 : Les Fonds De Cervières - Le Malrif
En cette fin août 2020, après un printemps confiné, nous attendions avec impatience nos vacances à la montagne, dans le Queyras ! Levés aux aurores, nous avions prévu de commencer notre tour du Queyras et du Viso au lieu dit « Les Fonds de Cervières ».
Après un « petit » souci technique de voiture nous obligeant à nous taper 5km de plus en plein soleil pour rejoindre le départ du trek, nous arrivons finalement aux Fond de Cervières vers 12h.
Dans ce pittoresque hameau niché au fin fond d’une vallée, le temps semblait doucement s’étirer au rythme des sifflements des marmottes et du ruissellement de la rivière. Je me souviens avoir été complètement charmée par cette toute première vision du Queyras.
Le cadre était tellement sympathique que nous décidons de profiter de l’un des rares endroits ombragés pour casser la croûte avant d’entamer l’ascension menant au col du Malrif.
L’ascension jusqu’au col du Malrif se déroule en deux parties. Une pente modérée sur plusieurs kilomètres le long de la rivière dans un décor bucolique (et en plein cagnard !) puis la montée finale au fond du cirque, avec une petite centaine de mètres bien raide pour atteindre la crête au dessus du lac du Grand Laus.
Alors que le palpitant s’emballait, des randonneurs de passage nous souhaitaient bonne chance pour la descente avec un large sourire. Mais que quoi ?! Je compris vite la petite blagounette en arrivant au col. Quelle ne fût pas ma surprise d’être accueillie par un énorme troupeau de moutons !
Depuis la crête, le panorama était splendide sur le lac du grand Laus en contrebas et les sommets qui se distinguait au milieu des nuages juste en face de nous.
Nous avions initialement prévu de contourner le lac par la variante des crêtes et rejoindre ainsi Ristolas le lendemain mais, du fait de notre départ raté le matin, nous étions en retard sur notre planning et avons préféré suivre le sentier normal pour être certains d’arriver à temps au refuge du Viso le lendemain soir. De ce fait, nous n’avons même pas pris le temps de monter voir les autres lac du Malrif. Il parait qu’ils méritent le détour, si tu as plus de temps que nous !
La descente jusqu’au lac, au milieu des moutons et sous la surveillance accrue des patous, était vraiment raide, je me souviens avoir pensé que je n’aurais vraiment pas aimé me la taper en sens inverse (sûrement la raison de la réflexion des randonneurs plus tôt). C’était même trop abrupte pour mon genou qui commençait à me faire vraiment mal. Il faut dire que j’avais commencé a développer une douleur à la descente plusieurs semaines avant le trek et malgré les anti-inflammatoires prescrits par le médecin et ma genouillère, rien ne semblait vraiment faire effet…
C’est donc clopin clopant que j’ai continué la descente encore sur quelques kilomètres jusqu’à ce que nous trouvions un endroit agréable pour poser notre bivouac, juste avant le village du Malrif. Il faut croire que nous n’étions pas les seuls à avoir eu la même idée car les tentes se sont mises à pousser comme des champignons dans cette prairie !
Jour 2: Le Malrif - L'Echalp
Pas de temps à perdre pour cette deuxième journée !
Nos lits et repas bien chauds nous attendent ce soir au refuge du Viso, il ne faudrait pas arriver trop tard. Si tu as bien suivi, ce refuge ne fait pas partie du tour du Queyras, mais est le point de départ du tour du Viso que nous allons réaliser les jours suivants et dont je te parlerais dans un autre article.
Pour commencer la journée, nous rejoignons rapidement le hameau perché du Malrif avec sa petite chapelle. Pour la minute culture, 19 maisons et 150 habitants vivaient ici au 19ème siècle! Cela relève de l’exploit quand on voit les conditions d’accès. Mais les habitants ont progressivement désertés le village et aujourd’hui, au milieu des ruines, seules 3 maisons ont été restaurées.
Nous continuons la descente vers Abries par un sentier panoramique sur la vallée du Guil et le village d’Aiguilles avant d’atteindre la Chapelle de Notre Dame des Sept Douleurs et son chemin de croix menant tout droit au centre du mignon village d’Abriès.
L’itinéraire normal du tour du Queyras remonte ensuite sur les hauteurs avant de redescendre soit sur Ristolas ou directement au site de l’Echalp. Mais ne voyant pas trop l’intérêt de cette montée / descente, nous avons préféré rejoindre Ristolas puis l’Echalp par le sentier bien aménagé qui longe la rivière. Par contre, nous l’avons emprunté sur les coups de midi et je préfère te prévenir il y a trèèèès peu d’ombre sur le chemin. La caillasse au sol ne fait que réfléchir la lumière et donc, même si niveau dénivelé c’est plus facile, je n’en garde pas un très bon souvenir malgré les jolis paysages.
Le lieu-dit de l’Echalp étant l’endroit où débute le tour du Viso, nous avons continué jusqu’au refuge du Viso situé en hauteur. Mais si tu ne comptes pas faire le tour du Viso, le gite d’étape situé à l’Echalp marque la fin de cette journée.
Jour 3: L'Echalp - Refuge de la Blanche
Depuis l’Echalp, le sentier du tour du Queyras continue jusqu’au refuge Agnel. N’ayant pas parcouru cette portion, je ne saurais te dire à quoi elle ressemble. Par contre, si tu souhaites monter au col Agnel pour profiter du panorama, je ne peux que te conseiller de t’y rendre soit tôt le matin afin de voir les sommets avant que la brume ne les enveloppe, ou bien au coucher de soleil quand les rayons illuminent les montagnes de cette belle lumière dorée.
La logique aurait voulu que nous terminions notre tour du Viso en rebifurquant sur le tour du Queyras depuis le col Agnel. Mais comme nous avions prévu de passer par la variante du refuge de la Blanche, l’itinéraire le plus droit nous faisait passer par le col de Saint Véran.
Et franchement, c’est une variante que je te recommande.
Du refuge Agnel, il te suffit de suivre l’itinéraire normal du tour du Queyras jusqu’au col de Chamoussière, et là, au lieu de redescendre directement au village de Saint Véran, tu bifurques vers le col.
Lors de notre trek, alors que la brume rodait autour de nous pendant l’ascension, arrivés au col, nous avons pu profiter d’une vue incroyablement bien dégagée sur la rocca bianca, le massif du Queyras et même distinguer la Meije au milieu des Ecrins. Une bien belle récompense après l’effort de la montée !
Accompagnés des nombreuses marmottes qui peuplent ce vallon, nous rejoignons ensuite tranquillement le refuge de la Blanche, idylliquement située sur les berges d’un lac au pied de la Rocca Bianca.
Si tu as encore du jus dans les pattes, sache que l’ascension de la Rocca Bianca se fait assez facilement sans matériel si les conditions météo le permettent. Où deuxième alternative, tu peux aussi rejoindre le refuge de la Blanche en passant par les lacs Blanchets. Nous n’avons opté pour aucune de ces options afin de ménager mon genou, mais si je n’avais pas eu ces problèmes de santé je n’aurais pas hésité bien longtemps.
La tente montée, les marmottes photographiées et les bières vidées, nous avons ensuite profité, une nouvelle fois, d’un magnifique coucher de soleil avant de faire bonne chère à la tablée du refuge.
Jour 4: Refuge de la Blanche - Chalets De Bramousse
Après un bon petit déjeuner, et un gros pique-nique dans les sacs, nous quittons le refuge direction le joli village de Saint Véran.
Alors que le co-randonneur avait coupé par la forêt lors de son trek, nous préférons rester sur la route où la pente est plus douce pour ménager mon genou, quitte à nous rallonger un peu.
Au moins, on profite de la vue et des marmottes quand elles ne se cachent pas en nous entendant.
Saint Véran est tel que le co-randonneur me l’avait décrit. Situé en peu en hauteur sur le flanc de la montagne, le village est un cul-de sac au milieu du Queyras. Pourtant, malgré sa situation géographique peu encourageante, nous sommes loin d’être les seuls touristes ce matin-là. Il faut dire que le village culminant à 2042m est connu pour être le plus haut village de France. Son architecture très typique du Queyras lui confère aussi beaucoup de charme et attire les curieux.
De part sa situation centrale dans ce tour du Queyras, quasi à mi chemin entre le début et la fin de ce trek, le village de Saint Véran est aussi une étape très pratique d’un point de vue logistique. En effet, après 4 jours de treks on peut choisir deux options différentes pour continuer le tour du Queyras selon sa forme, le temps qu’il nous reste et son envie.
Lors de son trek, le co-randonneur avait continué la boucle en suivant l’itinéraire le plus proche du GR®58 en passant par Bramousse, Arvieux et Souliers.
Je pensais faire de même lors de mon tour, mais c’était sans compter sur mes problèmes de genoux à ce moment là. Ainsi, en arrivant à Saint Véran, nous avons préféré « écourter » notre boucle en privilégiant un itinéraire plus direct par Château Ville Vieille.
Comme ces deux options sont tout autant valables l’une que l’autre, pas de jalouses, j’ai choisi de te les décrire toutes les deux pour que cela puisse t’aider dans la conception de ton tour du Queyras. Les étapes 5, 6 et 7 décrites ci-après suivent l’itinéraire complet du tour du Queyras (GR®58) réalisé par le co-randonneur. Le récit de la variante en deux jours par Château Ville Vieille est décrit un peu plus loin (clique ici pour y accéder directement).
Après Saint Véran, une longue ascension avec de belles pentes et un sentier en serpentin dans la forêt puis les alpages permet de rejoindre le col des Estronques. Le meilleur point de vue se trouve en début d’ascension depuis le village de Saint Véran. Au col le panorama se porte surtout sur la ville de Ceillac en contrebas.
Souhaitant s’éviter une descente à Ceillac logiquement suivie d’une ascension, le co-randonneur à préféré couper le tour par la variante du Col Fromage. Si son nom ne t’es peut-être pas inconnu, ce n’est sûrement pas à cause du champ de fromage que tu ne trouveras PAS en haut (dommage…) , mais parce que ce col est situé au carrefour d’un nombre impressionnant de trek, dont le GR®5, la grande traversée des Alpes. En plein été c’est plutôt bondé et les places sont chères pour pique-niquer.
Du col Fromage il existe donc plusieurs façon de rejoindre la trace du tour du Queyras (GR®58) après Ceillac. Le co-randonneur a opté par le chemin de la crête des Chambrettes qui passe par l’ancien poste optique puis par le col de Bramousse, espérant gagner son temps comparé aux autres chemins. comme nous n’avons pas de comparaison, impossible de te dire si c’est bien le cas. Par contre, plusieurs points à connaitre sur ce sentier. Avant le poste optique, tu as le choix entre deux sentiers. Celui en face de toi, très raide et technique qui monte au poste, et celui sur la gauche qui longe la crête mais ne permet pas de rejoindre le poste optique. Quoi qu’il en soit, les deux sentiers sont très exposés au soleil et au vent. A éviter donc en cas de mauvais temps. Le panorama le long des crêtes est bien plus sympa qu’au col fromage, avec une vue à 180° sur la vallée et les montagnes.
Depuis le col, s’ensuit une longue descente jusqu’au village de Bramousse. Le co-randonneur avait dormi au gite du Riou Vert dont il garde un très bon souvenir de ses hôtes accueillants et des grands espaces.
Pour tes repas, si tu cherches où acheter des lyophilisés de qualité, le site Lyophilisé & Co est une vraie caverne d’Alibaba avec un choix impressionnant de lyophilisés pour tous tes repas. Il y en a même pour les végétariens ! Personnellement j’aime beaucoup ce site car on peut classer les lyophilisés par marque et prix, mais aussi selon le rapport calorique de chaque sachet. Parfait pour choisir celui qui te convient le mieux !
Jour 5 : Chalets de Bramousse - Arvieux
Les journées se suivent et se ressemblent… plus ou moins. Après avoir rejoint Bramousse, une grosse ascension de 1200m t’attend. Mais selon les dires du co-randonneur le chemin est roulant et, point non négligeable, il est possible de se rafraichir aux nombreuses fontaines des petits villages traversés. Cela dit, s’est toujours mieux de prévoir cette section en matinée.
La sente passe devant le refuge de Furfande, joliment situé dans son écrin et continue de monter jusqu’au col de Furfande, réputé comme l’un des plus beaux de ce tour du Queyras.
Mais malheureusement, l’un des plus accessibles aussi puisqu’une route y mène directement depuis Arvieux. Ne t’étonne donc pas si tu n’es pas seul.e en y arrivant. L’avantage c’est que tu trouveras facilement à faire du stop si l’envie te prenait de rejoindre le village en voiture !
En redescendant, tu auras le choix de bifurquer soit vers Arvieux à droite ou d’emprunter la crête de l’Echelle si tu souhaites rester sur le chemin et contourner Arvieux. Cette seconde option est néanmoins réservée aux randonneurs expérimentés puisqu’elle comprend une courte mais intense ascension et aussi parce que le sol paraissait assez instable à l’époque où le co-randonneur l’a emprunté (fin août). Ici nul panorama (c’est la forêt), mais de nombreux spots de bivouac possible.
Jour 6 : Arvieux - Souliers
Depuis Arvieux, le tracé original du tour du Queyras te fait passer par le village de Brunissard avant de rejoindre Souliers en une petite étape de 12km.
Mais si tu as le temps et l’envie, je te propose d’ajouter une petite boucle pour une variante qui vaut vraiment, mais VRAIMENT le coup. Nous l’avons réalisé à la journée et je ne comprends toujours pas pourquoi l’itinéraire du tour du Queyras n’emprunte pas ce sentier tellement le paysage est époustouflant.
Si tu ne souhaites pas faire cette boucle en sus, tu peux rejoindre Brunissard soit par le sentier officiel dans la forêt ou bien par un autre chemin de GRP. Il y en a tellement que tu as le choix. Le tracé remonte ensuite jusqu’au col du Tronchet d’où tu pourras profiter d’une superbe vue sur la casse des Clausins, la crête des Oules et le pic de Rochebrune. S’en suit une descente plus ou moins « casse patte » dans le ravin des Tegneytes jusqu’au gite du grand Rochebrune à Souliers où s’achève cette étape.
Le long de l’itinéraire normal, plusieurs petites variantes sont possibles comme celle jusqu’au lac de souliers situé dans un cadre sublime sur les hauteurs, juste au pied des crêtes, ou encore celle jusqu’au lac de Roue, magnifique à l’automne quand les mélèzes en feu se reflètent à la surface.
Selon les dires du co-randonneur, le gite de Souliers vaut aussi le détour et rivalise avec le refuge de la Blanche au niveau de l’accueil et du repas très bon et très copieux.
Variante en 5 jours: Saint Véran - Bergeries de Peas
Si, pour une raison ou une autre, tu souhaites emprunter les sentiers entre Saint Véran et les Bergeries de Peas sur les hauteurs de Château Ville Vieille, voici le descriptif de cette très grosse journée.
Parce que oui, pour couper ce tour du Queyras on aurait pu faire simple et suivre tout simplement le tracé du GRP de la Dent de Ratier pour environ 26km et 1000 mètres de dénivelé, mais n’ayant que nos téléphones avec nous, nous ne pouvions pas vraiment comparer les différentes possibilités sur nos applications de rando. On a donc essayé de suivre le sentier le plus court et qui paraissait avoir le moins de dénivelé, pour finalement faire près de 30km et 1250m de dénivelé. Epic fail !
Même si j’ai énormément apprécié cette journée à traverser plein de charmants hameaux, complètement seuls dans un cadre bien sauvage avec de l’ombre assez régulièrement, je ne te conseillerais néanmoins pas de suivre ce tracé qui emprunte parfois des chemins forestiers, mais bel et bien de suivre le GRP de la Dent de Ratier. Mais si tu es curieux.se, voici les principaux points par lesquels nous sommes passés ce jour là.
De Saint Véran nous avons continué au hameau de Pierre Grosse à travers les bois et parfois même sur les pistes de ski. Ce qui n’est franchement pas agréable pour les genoux.
Puis, au lieu de redescendre à Molines en Queyras, nous avons préféré rester sur le sentier panoramique en balcon jusqu’à Prats Hauts en profitant de magnifiques points de vue sur le parc du Queyras et les petits hameaux traversés. C’était croquignolet à souhait ! Tu peux même faire cette jolie boucle à la journée depuis Molines.
De Prats Hauts, nous avons ensuite coupé à travers les sentiers forestiers un peu casse-gueule pour redescendre à Ville Vieille. Clairement la partie la moins intéressante de la journée. En rejoignant Ville Vieille, nous étions déjà bien claqués mais nous voulions avancer au maximum pour nous éviter trop de dénivelé le lendemain pour notre dernier jour.
De Ville Vieille nous avons donc commencé l’ascension jusqu’au col de la Crèche, objectif de la journée pour poser notre bivouac. La première partie à l’ombre grimpe doucement au milieu des pins jusqu’au hameau des Meyries où nous attend une fontaine bien fraiche. Il faut dire que nous avons commencé l’ascension en plein milieu d’après-midi et que ce jour là il faisait bien chaud.
Après une courte pause, nous avons poursuivi jusqu’au col de la Crêche et sa vue panoramique sur le massif du Queyras. Et là, sur un malentendu entre le co-randonneur et moi, au lieu de nous poser comme prévu, nous avons continué.
Pour te la faire courte, en arrivant au col je ne me suis pas arrêtée tout de suite car je voulais prendre des photos. J’ai donc continué à grimper un peu et le co-randonneur me voyant partir et ne comprenant pas ce que je faisais m’a suivi. Le voyant derrière moi j’ai continué, croyant que le spot où il était avant ne lui convenait pas pour bivouaquer…
C’est comme ça qu’on a marché plusieurs centaines de mètres avant de se rendre compte de notre stupidité alors qu’il n’y avait plus aucun coin de bivouac possible autour de nous, cerné par les pentes rocheuses. Au regard du terrain autour de nous, soit nous rebroussions chemin jusqu’au col, soit nous continuions jusqu’au bergeries de Peas en espérant y trouver un endroit plat pour poser la tente.
J’ai éliminé la première option d’emblée, nous avions déjà bien assez marché, hors de question de faire demi-tour.
Nous étions déjà en fin d’après-midi et le soleil commençait à se cacher derrière les sommets, de quoi se refroidir rapidement. Alors que nous accélérions le pas, motivés comme jamais pour enfin poser notre c***, la bergerie de dessinait devant nous au milieu d’un joli vallon. De loin l’endroit paraissait au top. Mais de près, on s’est vite rendu compte que nous ne serions pas seuls… un troupeau de mouton et ses patous avaient déjà pris possession des lieux. Pas si étrange pour une bergerie me diras-tu. Il faut croire que la rando nous enlève quelques neurones quand il s’agit de réfléchir à notre bivouac.
On était un peu dégouté car le spot semblait top avec la petite rivière juste à côté, et l’idée de continuer jusqu’au prochain col m’était insupportable. Par chance, les aboiements des patous alertent la bergère qui, en nous voyant, nous conseilla un endroit un peu plus au fond du vallon pour y dormir, hors de vue des patous qui n’auraient fait qu’aboyer toute la nuit sinon.
Le spot n’était pas hyper plat, mais le cadre était superbe.
Comme pour nous dire au-revoir et nous remercier de ces quelques jours passés en son sein, à peine avions nous fini de monter la tente, que nous avalions notre dernier lyophilisé face à un superbe coucher de soleil sur le massif du Queyras.
Jour 7 : Souliers - Les Fonds de Cervières
Après une nuit bien froide qui m’aura valu de dormir avec mes gants et mon bonnet (on est fin août !), nous sommes finalement réveillés par les premiers rayons du soleil. Entre le coucher de soleil la veille et ce beau spectacle matinal, je ne saurais te dire celui que j’ai préféré. Nous profitons que la tente mouillée par la rosée sèche au soleil pour prendre notre dernier petit déjeuner de ce tour du Queyras.
Comme à chaque fois que je termine un trek, je profite de toutes ces dernières fois avec une émotion palpable.
Dernier bivouac, dernier repas, dernier pliage de tente mouillée et les doigts congelés, dernière fois que je range mon sac, si léger comparé aux premiers jours. J’aime prendre le temps de savourer ces derniers instants, de les graver dans ma mémoire afin de me les remémorer au cœur de l’hiver quand l’impatience des beaux jours se fait sentir.
Fin prêts, nous rejoignons le sentier officiel en coupant à travers le vallon par un ancien sentier muletier. C’est rapide mais sportif ! Nous arrivons ainsi à l’embranchement qui permet de rejoindre Souliers par la forêt, section prise par le co-randonneur l’année précédente lors de son tour du Queyras et du Viso en solo.
Une nouvelle fois, je suis conquise par le paysage. Ce tour du Queyras m’aura surprise et émerveillée jusqu’au dernier jour, je comprends maintenant pourquoi il est si réputé.
Alors qu’à droite du sentier s’écoule une rivière cristalline dans un décor vallonné, à ma gauche se dressent de hautes falaises de calcaire, la crête de Crépaud, dominées par l’imposant pic de Rochebrune, le plus haut sommet du massif du Queyras. Nous évoluons ainsi dans ce cadre majestueux jusqu’au col de Péas, d’où nous amorçons notre descente jusqu’au point de départ de notre tour du Queyras et du Viso, les Fonds de Cervières.
Au milieu de la descente, il est possible de prendre la variante par le col des Marsailles pour rejoindre plusieurs lac dont le joli lac des Cordes. C’était mon plan en préparant l’itinéraire, mais sachant que nous devions nous ajouter quelques kilomètres supplémentaires jusqu’à notre voiture, j’ai préféré faire l’impasse sur cette dernière ascension.
Tels deux super-héros, nous sommes accueillis aux Fonds par les sifflements de la foule en liesse des nombreuses marmottes présentes dans ce vallon. Notre tour du Queyras et du Viso aurait dû s’arrêter là, mais nous sommes contraints de continuer encore 5km le long de la route pour retrouver notre voiture qui nous avait lâchement abandonnée le premier jour.
Nous avons alors découvert avec joie qu’elle avait terminé son caprice ! Un beau cadeau pour terminer ce tour du Queyras sur une note très positive.
Informations Pratiques
Difficulté et variantes
Nos problèmes de santé mis de côté, je n’ai pas constaté de difficultés particulières à réaliser ce tour d’une façon générale. C’est une boucle sportive, mais très roulante si tu suis l’itinéraire principal, et bien moins compliquée que le GR®20 ou le GR®54 par exemple. De plus, elle se fait très bien aussi dans le sens horaire, contrairement à ce qui est généralement proposé dans les topo officiels.
De ce que j’ai pu en voir et d’après le ressenti du co-randonneur, nous sommes d’accord pour dire que les plus belles portions de ce tour du Queyras sont :
– la section entre Les Fonds de Cervières et le Malrif
– la variante du refuge Agnel au refuge de la Blanche par le col Saint Véran
– le col de Furfande
– le col de Peas
Le must du must étant pour moi toutes les étapes autour du Viso. C’est pour cette raison que je t’invite à combiner ces 2 parcours pour profiter du meilleur de cette belle région.
Matériel et logistique
Je t’invite à regarder la liste de mon matériel dans mon article sur mon matériel de Trek pour te faire une idée de ce que j’ai l’habitude d’emporter avec moi.
Partis mi-août, nous avons eu de belles journées très chaudes mais aussi quelques nuits bien fraîches. Je ne regrette donc absolument pas d’avoir troqué mon ancien duvet pour le Sea to Summit Spark II et sa température confort de +2°C.
C’était le premier trek long où nous avons alterné entre bivouac et refuges, et c’était une belle découverte. En plus de pouvoir prendre une bonne douche chaude (quand c’est possible) et un bon repas, l’option pique-nique proposée par les gites et refuges nous a convaincus. C’est certes un peu plus lourd qu’un simple lyophilisé, mais la quantité est telle que pour ma part cela me permettait de faire le déjeuner et le diner. Un très bon compromis quand on ne veut / peut pas partir avec un stock de nourriture suffisante pour toute la durée du trek, et surtout c’est bien meilleur que les lyophilisés ! L’avantage non négligeable sur le colis en poste restante que nous avions testé lors de notre Tour des Ecrins (GR®54) et qui nous avait aussi convaincu, c’est que cela ne nous contraint pas à passer dans un village et nous laisse donc plus flexible sur l’itinéraire.
Refuges et bivouac
Le Tour du Queyras étant bien réputé, tu n’auras aucun mal à trouver de quoi te loger parmi l’offre importante de refuges et de gîtes d’étapes le long du parcours. La liste des refuges et les informations sur chacun est disponible sur le site des Refuges du Queyras.
En haute saison (juillet-août), je te recommande tout de même fortement de réserver ta nuitée et tes repas à l’avance sur les sites internet.
Le bivouac est autorisé dans le parc du Queyras. Le parc explique d’ailleurs très bien sur son site internet les règles à respecter.
Meilleure saison
La meilleure saison pour réaliser ce trek s’étend de début juillet à fin septembre, quand les sentiers et les cols sont tous accessibles sans neige. Si tu n’es pas contraint par les vacances scolaires, je te recommence de privilégier les quelques semaines fin août- début septembre pour réaliser ce tour, puisque moins fréquenté et des chaleurs moins importantes à cette époque. Par contre certaines nuits peuvent déjà être fraîches.
Autres idées de treks dans les Alpes
En conclusion, malgré nos péripéties et la poisse qui nous aura accompagné tout au long des sentiers du Queyras et du Viso, j’ai été totalement conquise par ce trek et ses paysages incroyablement beaux et je ne peux que le recommander à tous les amoureux de la nature.
Tu connais le Tour du Queyras (GR®58) ? Tu as d’autres treks et France ou à l’étranger à me conseiller ?
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