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Le guide du bon randonneur : ces comportements à éviter

Quand je planifie une randonnée, je m’imagine déjà sur le sentier, à contempler la nature belle et sauvage comme au premier jour, où seuls les gazouillis des oiseaux rompraient sporadiquement le silence. J’aime marcher et profiter du calme pour laisser mon esprit s’évader, rêver à de futurs projets, oublier l’espace de quelques heures la routine et le travail comme tout bon randonneur.

Mais il semblerait que nous n’ayons pas tous la même conception de la randonnée …

Du Jura à l’Australie, j’ai croisé de nombreux randonneurs (et randonneuses) dont les comportements irrespectueux ou faisant preuve d’incivilités lors de mes randonnées m’ont scotchée. Je te propose donc un petit guide des comportements à éviter en randonnée pour être un « bon » randonneur, celui (ou celle) avec qui on a plaisir à partager les mêmes sentiers. 

Un bon randonneur ne fait pas de bruit

Le bruit est vraiment ce qui m’énerve le plus quand je randonne. J’aime le calme et si je sors de chez moi pour randonner, généralement sur des sentiers peu touristiques, ce n’est justement pas pour être dérangée.

Voici une liste de comportements bruyants qui peuvent être très (très !) irritants:

• Les randonneurs qui parlent et rient (très) forts, que ce soit devant ou derrière toi.  Dans le premier cas, il suffit généralement d’accélérer un peu le pas pour les dépasser et retrouver le silence quelques mètres plus loin. Le deuxième cas est un peu plus compliqué à gérer. Soit tu les laisses te doubler en espérant qu’ils marchent plus vite que toi, soit tu accélères un bon coup.

• Les randonneurs qui écoutent de la musique à pleine balle avec leur enceinte bluetooth. Je n’ai rien contre le fait d’écouter de la musique, ça peut même être motivant pour avancer. Mais si tu te reconnais dans ce comportement, s’il te plait, utilise des écouteurs ! D’une part, sache que je n’ai pas forcément envie d’écouter TA musique, et d’autre part, tu risques de faire fuir les animaux. Avoue que ce serait dommage de ne pas profiter des marmottes, chamois et autres bouquetins ?

• Les gens qui font voler leur drone au dessus de ta tête. Aaaaaah le drone. C’est la grande mode ça. Mais qu’est ce que c’est bruyant ! La première fois que j’en ai entendu un, j’ai sérieusement cru que je me faisais attaquer par un essaim abeille ! Je suis d’ailleurs la première contente quand je découvre des panneaux « drone interdit » dans certains parcs, car en plus du bruit c’est pas super agréable de te rendre compte une fois chez toi que le drone en question apparaît sur toute tes photos. Et même constat que dans le point précédent, c’est pas avec un drone que tu réussiras à voir des animaux…

nouvelle zélande coromandel bon randonneur

C’est franchement bien plus sympa de pouvoir admirer un paysage dans le calme !

Un bon randonneur fait preuve de civilité

En deuxième place du podium, les incivilités trop courantes chez les randonneurs ! Alors oui, malheureusement cette catégorie n’est pas propre à la randonnée mais ça ne fait jamais de mal de rappeler quelques règles simples de savoir-vivre.

• Les randonneurs qui ne disent pas bonjour. Alors clairement, c’est le point qui différencie le touriste du randonneur. Sache que dans le monde de la randonnée, les randonneurs sont courtois entre eux et se disent bonjour voire échangent quelques mots sur le sentier lorsqu’ils se croisent. Je ne demande pas à ce que tout le monde se tape la causette 5 minutes à chaque fois, mais déjà rien que de dire bonjour c’est le minimum.

• Les randonneurs qui marchent plus lentement que toi et qui ne se rangent pas pour te laisser passer. D’accord, parfois on ne s’en rend pas compte tout de suite. Mais en randonnée, c’est comme en voiture, il faut savoir regarder autour de soi aussi.

• Les groupes qui s’arrêtent au milieu du chemin, et donc qui bloquent le chemin, principalement quand ce dernier est très étroit. Sérieusement ? Personne ne se dit à un moment que ça peut gêner ? Et si tu penses que c’est pas grave et qu’on peut marcher dans l’herbe à côté, eh bien non pas toujours, en particulier dans les parcs nationaux où il est interdit de sortir du sentier afin de préserver la nature.

• Le couloir droite / gauche non respecté. Quand tu randonnes, généralement tu marches du même côté que la norme dans le pays. Concrètement en France on marche à droite, et on double par la gauche. Ben c’est pareil en randonnée, non ? Si le sentier n’est pas très fréquenté, je te l’accorde, on fait comme on veut. Ce cas de figure s’applique surtout dans les portions à forte affluence touristique ou l’on se suit tous sur un chemin étroit comme dans des gorges, sur des passerelles…

• Les randonneurs qui forcent le passage quand on se croise. C’est un cas un peu particulier car il n’y a pas vraiment de règle, mais comme dans le code de la route, la logique voudrait que dans certains passages techniques, difficiles ou dans les montées on laisse la place à la personne la plus chargée, celle qui fait le plus d’effort afin de ne pas la couper dans son élan. Après, c’est aussi à chacun de s’adapter selon la situation. Typiquement, même si je suis chargée et que je vois une personne âgée ou en plus grosse difficulté que moi dans l’autre sens, je vais la laisser passer d’abord.

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Dans ce cas précis, il est d’usage de laisser monter la personne dans l’effort…

Le cas particulier des photos

Quand je randonne, je suis presque choquée de voir comment des gens habituellement bien éduqués peuvent perdre toute notion de politesse dès lors qu’il s’agit de prendre une photo. Oh, les gens, zeeeeeen ! C’est la nature ici !

• Les randonneurs qui se mettent devant toi quand tu prends une photo. Bon, une fois sans le faire exprès ça peut arriver. Non, là je parle des gens qui ont repéré TON spot photo et qui se mettent devant toi pour faire la même photo que toi ! Heuuuu, pardon ?

• Les randonneurs qui mettent 15 plombes à prendre une photo. Parce que toi tu es poli(e), tu attends. Oui mais parfois faut quand même pas pousser mémé dans les orties. Tu prends 1 ou 2 photos et si tu vois que d’autres attendent tu te dépêches ou tu les laisses passer.

• Les randonneurs qui squattent le belvédère / spot photo avec leur pique-nique. Tu imagines le petit belvédère, son petit banc avec un superbe panorama ? Oui mais voilà, ce panorama toi tu ne pourras pas le voir car des personnes peu scrupuleuses pique-niquent juste devant. Je précise que je ne parle pas de tous les belvédères ici, bien sûr (et encore heureux) que tu peux te poser où bon te semble pour manger. Non, je fais référence ici aux tous petits points de vue qu’il y a parfois le long d’un sentier de rando, comme les trouées dans le feuillage d’une forêt. A défaut, si tu souhaites vraiment te poser là, essaie au moins de laisser un accès au belvédère pour les autres randonneurs 🙂

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Genre là, moi, quand le co-voyageur m’engueule parce que je passe devant lui …

Un bon randonneur respecte la nature

Malheureusement, encore en 2020 et même en France, on tombe toujours sur des gens qui ne respectent pas la nature malgré les différents panneaux informatifs. A chaque fois, je me demande ce que ces gens penseraient si je venais faire la même chose chez eux dans leur jardin ?

• Les gens qui cueillent des fleurs, des fruits, ramassent des pierres, du sable … Si tu ne le savais pas, et bien sache que c’est interdit en France ! La raison est toute simple, à ton niveau tu as l’impression qu’il n’y a peut-être aucun impact, mais imagine que tous les visiteurs fassent de même. Cela altéreraient l’équilibre naturel local. Plantes, insectes ou minéraux font partie du paysage et il faut les respecter. Quand on randonne, on profite avec les yeux ! Sans parler que certaines plantes endémiques d’une région sont protégées car de plus en plus rares.

• Les gens qui marchent à côté du sentier. Comme on dit, s’il y a un chemin, c’est pas fait pour les chiens. Donc même si tu as l’impression qu’en coupant à travers, tu raccourcirais ton trajet, ne le fais pas. Ceci afin d’éviter l’érosion prématuré et irrévocable des sols, et garder intact l’herbe des alpages pour les agriculteurs.

• Les gens qui touchent les animaux et/ou leur donnent à manger. Ben non voyons ! On n’est pas au zoo ici, les animaux sont sauvages et n’ont pas besoin de toi pour manger. Cela risquerait de les rendre dépendants des humains et donc plus vulnérables aux prédateurs. Un bon randonneur saura profiter avec les yeux, tout simplement.

• Les gens qui jettent leurs déchets par terre. Ça peut paraître impensable en 2020, mais tu serais étonné.e de voir le nombre de détritus sur les chemins de randonnée. Entre les bouteilles en plastiques, les boites de conserve, le papier toilette (quand ce n’est carrément pas les protections hygiéniques…) Bref, parfois c’est une vrai poubelle à ciel ouvert. Pourtant il y a de nombreuses solutions pour boire en randonnée tout en évitant de polluer, notamment avec toutes les gourdes réutilisables qui existent sur le marché. Pour les autres détritus, ce n’est pourtant pas compliqué de prévoir un sac plastique zippé pour collecter ses déchets. Et pour le papier toilette, déjà on mise sur du biodégradable, on limite la quantité utilisée et puis soit on le brûle, soit on l’enterre et on cache ses déjections sous les pierres. Tu en comprendras l’utilité le jour où une bourrasque de vent viendra te coller une feuille de PQ au visage… J’ai d’ailleurs un article sur le sujet de la gestion de son hygiène en randonnée, si ça t’intéresse d’en savoir plus.

• Les gens qui font du feux en été et/ou qui bivouaquent dans des zones réglementées. Là encore s’il y a des réglementations ce n’est pas pour t’embêter mais bien pour protéger les espaces naturels. Et si tu ne connais pas la réglementation du bivouac, mon article est pour toi 🙂

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Pas besoin de toucher les Quokkas de Rottnest en Australie pour avoir de superbes souvenirs …

Un bon randonneur est prévoyant et connait ses limites

Dernier point que je souhaitais aborder dans cet article concerne l’inconscience et les prises de risque de certains randonneurs. Tu vas peut-être penser qu’après tout c’est leur problème, mais je ne suis pas d’accord.

Si tu tombes sur un randonneur qui n’a plus d’eau et qui commence à être en état de déshydratation, son problème peut aussi vite devenir le tien si tu dois rester avec cette personne ou avertir les secours.

Voici donc une liste non-exhaustive de ces comportements à risque qui pourraient facilement être évités:

• Ne pas emporter assez d’eau et de nourriture. C’est pourtant la base en randonnée. Une entorse, une cheville foulée est vite arrivée et il vaut mieux avoir quelques réserves au cas où tu te retrouverais bloqué à attendre les secours.

• Ne pas s’équiper correctement. Je ne compte même pas le nombre de fois où j’ai vu des gens s’engager dans un sentier juste en tongs, ou sans veste alors qu’il fait frais en hauteur (oui, il y a des exceptions et des gens qui maîtrisent très bien la rando en mode minimaliste sans chaussures, mais bon tu comprends qu’ici je parle de façon générale). Et puis comme dans le cas précédent, en montagne il faut toujours partir en partant du principe qu’il peut y avoir un problème, que le temps peut changer, et donc avoir dans son sac le minimum pour la survie. J’inclue aussi tous ceux qui montent au sommet le soir pour profiter du coucher du soleil … en oubliant la lampe torche pour redescendre ! Les enseignes de sports comme LEPAPE proposent toutes maintenant des équipements de qualité à prix abordable.

• Les gens qui s’approchent trop près des falaises pour… faire un selfie ! Tu savais que désormais on a plus de chance de mourir à cause d’un selfie que d’une attaque de requin ? Ça fait réfléchir, non ?

• Ceux qui bivouaquent dans des endroits improbables, juste pour LA photo du spot. J’ai envie de dire que c’est leur problème, sauf quand ce genre de photo pullule sur les réseaux sociaux et donne des idées à des personnes qui n’ont pas forcément conscience des risques que cela engendre.

• Les gens qui s’aventurent dans des sentiers difficiles alors qu’ils n’ont pas le niveau, ou qu’ils ont le vertige. Résultat, des personnes se retrouvent coincées à ne plus pouvoir avancer, ni reculer, paralysées par la peur.

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Exemple d’exemple à ne pas reproduire on est bien d’accord …

Si par hasard tu te reconnais dans un ou plusieurs de ces comportements, sache que tu as de la chance. Oui, parfaitement, de la chance ! Aucun de ces comportements n’est incurable, il peuvent tous se corriger avec un peu de bonne volonté !

Tu sais maintenant ce qu’il te reste à faire pour être considéré comme un bon randonneur  🙂

Et toi, tu te considères comme un bon randonneur ? Tu as d’autres points à mentionner qui ne sont pas dans la liste ?

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