Tu as déjà pu le constater au fil de mes articles, depuis quelques années j’aime passer mon anniversaire dans un cadre sympa, en France ou à l’étranger. Après l’Egypte et la Nouvelle-Zélande j’avais plutôt envie de froid et de neige. Mais qui dit neige en février, dit surtout beaucoup de touristes ! Et moi les touristes, j’aime pas ça. Exit donc toutes les grosses stations des Alpes, pour cet hiver nous avons privilégié la région suisse de l’Oberland Bernois, au sud de Thoune, pour son calme et la beauté de ses paysages.
Au programme, une belle randonnée en raquettes au Stockhorn, l’un des nombreux sommets de la région, réputé pour sa vue panoramique incroyable sur la région.
Mais ce que nous ne savions pas encore, c’est que cet anniversaire allait me réserver une drôle de surprise…
Notre aventure a commencé dès le vendredi soir, sur le trajet nous menant à notre chambre d’hôte. Alors qu’il avait un peu neigeotté toute la journée, la situation a empiré dans la soirée nous obligeant à rouler prudemment sur la neige qui s’entassait, doucement mais sûrement, sur la route. Le village où nous logions n’était pourtant pas en altitude et les nombreux chasse-neige croisés témoignaient de l’intensité de ces précipitations. Il faisait nuit noire lors de notre arrivée, nous empêchant de constater toute l’ampleur de la neige tombée ces dernières heures.
Quelle surprise à notre réveil ! Un magnifique tapis blanc recouvrait la vallée. Si j’avais eu peur du manque de neige les jours précédents, toute crainte était dissipée face à cette vision enchanteresse. Je n’avais qu’une hâte, profiter de la belle journée qui s’annonçait !
Le Stockhorn: sommet de l'Oberland Bernois
Sur les recommandations de nos hôtes, nous avons décidé de monter au Stockhorn, le sommet emblématique de cette région de l’Oberland Bernois, et celui offrant le plus d’activités hivernales avec entre autres plusieurs pistes raquettes. Depuis le village d’Erlenbach, le téléphérique permettant de relier en une petite demi-heure le sommet du Stockhorn, nous promettait une vue époustouflante sur la vallée.
Personnellement, je suis une grande adepte des téléphériques. Cette sensation de voler au dessus des cimes me ravie, encore plus quand le paysage est complètement blanc !
Bien emmitouflée dans mes 15 couches de vêtements, je profitais silencieusement de ce premier spectacle de la journée. Alors que la brume matinale s’accrochait encore aux toits des chaumières, il ne suffit que de quelques minutes pour que nous nous élevions au dessus des nuages et puissions admirer le décor grandiose autour de nous.
Cette première mise en bouche plaçait la barre très haut, mais pourtant, le belvédère du Stockhorn réussi l’exploit de remporter la bataille de la meilleure vue sur les sommets de l’oberland bernois.
Le panorama y est tout simplement incroyable !
Je te laisse imaginer une grande terrasse avec une vue à 360° sur les pics enneigés émergeants de la brume. En contrebas, nous pouvions tout juste distinguer le but de notre expédition au milieu de la neige. Deux lacs gelés, blanc sur blanc, ton sur ton, où seules les petites silhouettes des premiers pêcheurs sur glace permettaient d’en définir les contours.
A travers les nuages, quelques timides percées nous laissaient entrevoir les berges du lac de Thoune. A moins que ce ne soit son voisin, le lac d’Interlaken… Impossible à savoir, le mystère reste entier.
J’étais vraiment bien sur cette terrasse du Stockhorn à contempler l’infiniment blanc, l’infiniment grand. Mais il commençait à faire infiniment froid aussi !
Nos téléphones déjà à moitié déchargés nous indiquaient 11h, déjà ! Nous n’avions pas de temps à perdre si nous souhaitions réaliser notre balade en raquettes et pouvoir rentrer avant que la nuit tombe.
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Randonnée en raquettes au Stockhorn
Départ / Arrivée:
En haut du téléphérique
Durée:
3h
Distance:
6km
Dénivelé :
440m
Difficulté:
Moyen (2/5) / T2
Les dépliants indiquaient une randonnée d’environ 6km et 3h de marche. Ayant l’habitude de marcher, et en raquettes, nous n’avions même pas considéré que les récentes chutes de neige de la veille pouvaient impacter la qualité du sentier… erreur fatale, nous allions le découvrir à nos dépends.
Depuis la station intermédiaire de Chrindi, le sentier longe doucement les bords du lac. Les épais bourrelets de neige de chaque côté de la piste tout juste damée témoignent de l’épaisseur de neige tombée la veille. Encore vierge de pas humains, j’ai l’impression d’avoir été téléportée dans ce cadre féérique.
Je suis complètement sous le charme de ce paysage immaculé, saupoudré de paillettes brillantes sous les rayons du soleil.
Le sentier bifurque ensuite dans la forêt pour rejoindre un plateau un peu plus haut. Déjà que dans la forêt, le balisage n’était pas facile à repérer sous la neige, quelle ne fût notre surprise en arrivant sur le plateau !
La piste n’était pas damée, et personne n’avait encore fait la trace. C’était aussi effrayant que beau !
Seul un panneau qui émergeait de la neige à une centaine de mètres devant nous, indiquait la présence d’un sentier quelque part sous nos pieds. Le co-randonneur, nullement effrayé par la quantité de neige et la difficulté à avancer dans la poudreuse, faisait la trace devant moi, tandis que j’essayais de suivre dans ses pas.
Jusque là, la beauté du paysage hivernal occultait complètement la difficulté du parcours et nos efforts pour avancer nous faisaient totalement oublier le froid ambiant.
Au niveau du panneau, le deuxième lac que nous avions pu découvrir depuis la terrasse du Stockhorn se révélait devant nous… ainsi que l’absence de sentier pour le rejoindre.
Tant pis, on est venu là pour en profiter, et même si nous n’avancions pas comme prévu à cause de la neige, nous n’allions pas rebrousser chemin maintenant, non mais oh!
C’est comme ça que notre entêtement stupide nous a mené tout droit à la catastrophe.
Nous n’imaginions pas ça possible, mais à cause du vent et de la cuvette formée par le lac, la neige avait dû trouver ça sympa de venir s’entasser ici… et malgré nos raquettes aux pieds nous nous enfoncions jusqu’à mi-cuisse dans la poudreuse. La galère !
Sans parler du fait que nous ne voyions absolument pas la limite entre le « pseudo sentier » et le lac, j’avais une trouille monstre de me retrouver à marcher sur le lac sans le savoir ! Mais penses-tu, nous n’allions pas faire demi-tour après tous nos efforts. De l’autre côté du lac, ce serait forcément mieux. La quantité de neige ne pouvait pas être aussi importante partout. Il y avait forcément un endroit où nous retrouverions un sentier damé, plus facile.
Ben non.
Arrivés de l’autre côté du lac, alors que nous devions remonter jusqu’au col d’où nous pourrions ensuite retourner au premier lac, la pente était très raide. Trop raide. Et malgré tous nos efforts mutuels pour avancer, nous nous épuisions sans vraiment progresser. Un pas en avant, et nous glissions de deux pas en arrière. Aucune prise à laquelle nous accrocher pour faciliter nos efforts. C’était désespérant.
Et surtout, depuis le matin, nous n’avions croisé PERSONNE. Nous étions complètement seuls. Flippant.
Un rapide coup d’oeil à nos téléphones qui se déchargeaient dangereusement vite nous apprenait qu’il était déjà près de 14h ! Les 3h annoncées pour la randonnée étaient déjà atteintes et nous n’étions pas à la moitié du parcours !
A ce constat, sous l’effet du froid, de la faim et de la fatigue, la panique m’envahit. Ca peut te sembler exagéré, mais je t’assure qu’à ce moment là, les fesses dans la neige après une énième glissade, les mains gelées et une paire de lunette perdue quelque part autour de nous (mais impossible à retrouver dans la neige !), je me suis effondrée, persuadée que nous ne pourrions plus rentrer à temps pour prendre le dernier téléphérique, 2h plus tard. Je n’avais rien trouvé de mieux qu’une bonne grosse crise d’angoisse pour essayer de me sortir de cette mauvaise passe. C’en aurait été presque drôle si la situation n’avait pas été aussi critique. Surtout que, partant pour une rando de 3h, nous n’avions absolument pas prévu de quoi manger ni de quoi allumer un feu ou faire fondre de la neige.
Après de nouvelles tentatives infructueuses pour avancer, nous étions complètement bloqués. Impossible de monter plus haut à cause de la pente abrupte et de la quantité de neige, sans mentionner qu’on ne savait pas du tout quel terrain nous attendait de l’autre côté du col et si on pourrait descendre. Il fallait nous rendre à l’évidence, nous ne pourrions jamais terminer notre boucle à temps.
La seule option qui nous restait était de faire demi-tour et espérer que cela nous prendrait moins longtemps qu’à l’aller.
Finalement, poussés par la peur de devoir passer la nuit dehors et grâce aux traces déjà faite à l’aller, nous avons réussi à rejoindre le téléphérique. Je dois t’avouer que je n’ai jamais été aussi heureuse de terminer une randonnée que ce soir là !
Complètement éreintés par cette aventure, nous n’aurons donc malheureusement pas pu profiter des autres activités hivernales telles que la visite du village des igloos, la pêche sur glace ou encore du patinage sur le lac gelé. Et nous n’avons même pas pris la peine de découvrir la superbe ville de Thoune, préférant rentrer directement chez nous.
Pssst : Si tu souhaites plus d’infos sur la région de l’Oberland Bernois, je t’invite à lire l’article des copains Pierre et Alexandra !
Informations pratiques
Comment venir au Stockhorn ?
• En voiture : Thoune, la porte d’entrée de l’Oberland Bernois est située à quasi équi-distance de la frontière française, que ce soit depuis Bâle (au nord), Genève (au sud) ou Pontarlier avec entre 1h30 et 2h de route. Pour prendre l’autoroute en Suisse, n’oublie pas d’acheter la vignette à la douane (40 CHF – environ 30€).
• En train: La Suisse ne serait pas le pays du train sans desserte à Thoune et les villages qui l’entourent !
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• En bus : La Suisse est aussi très bien desservi en bus pour rallier les villages. Quelque soit l’endroit où tu logeras, il y aura forcément un bus ou un train qui te permettra de rejoindre ta destination finale.
• En avion : Thoune ne disposant pas d’aéroport, tu pourras au choix atterrir à Bâle, Genève ou Zurich puis rejoindre Thoune en train.
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Où dormir ?
Tu n’es sûrement pas sans savoir que la vie en Suisse est chère. C’est pour cette raison, et aussi parce qu’on trouve ça plus sympa, que l’on mise sur des chambres d’hôtes à chacune de nos visites chez nos voisins. Et jusqu’à présent nous n’avons jamais été déçus !
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Tu connais le Stockhorn ? Tu as d’autres conseils pour visiter l’Oberland Bernois en hiver ? N’hésite pas à les partager dans les commentaires !
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