Vents & Voyages

La traversée du Valais en 3 semaines sur le Chemin des Cols Alpins

As-tu déjà entendu parler du Chemin des cols Alpins ?

Peu connu en dehors des frontières Suisse, ce sentier de grande randonnée est pourtant considéré comme le plus beau et le plus exigeant trek des Alpes Suisse.

En effet, le parcours n°6 sur SwissMobile traverse les Alpes suisse en 43 étapes depuis la ville de St Moritz dans les Grisons à celle de St Gingolph sur les bords du Léman. Avec près de 700km, plus de 30 cols franchis dont plusieurs situés au pied des plus hauts 4000, et un dénivelé total cumulé de 47000m, on comprend qu’ici on joue dans la cour des grands.

Et c’est justement ce challenge qui nous a motivé à nous y intéresser de plus près ! Après plusieurs treks en France, le co-randonneur et moi-même souhaitions un défi sportif après notre dernier trek dans le Queyras que l’on avait dû écourter à la suite de blessures.

Alors que le co-randonneur avait commencé à regarder du côté des différentes via alpina, au fur et à mesure de nos pérégrinations sur la toile, nous avons découvert le Chemin des Cols Alpins

saas fee
trek aletsch

Comme tu le sais sûrement si tu as lu mes articles sur la Suisse, je suis amoureuse du canton du Valais. Alors forcément, quand j’ai le co-randonneur m’a parlé d’un sentier qui traverse les Alpes valaisannes, mon petit cœur n’a fait qu’un bond ! Nous n’avions cependant que 3 semaines de congés, impossible pour nous de réaliser le Chemin des Cols Alpins en entier. Mais comme le hasard fait bien les choses, en nous « limitant » à la section valaisanne entre Binn et Martigny, la plus alpine et la plus sportive, nous estimions pouvoir terminer en une vingtaine de jours. Bingo !

Et puis, comme on trouvait ça bête de commencer à Binn sans en profiter pour aller voir le glacier d’Aletsch (le plus grand glacier des Alpes, classé au patrimoine de l’Unesco), on a choisi de débuter ce périple par une petite mise en bouche sur le sentier 39 « Aletsch Panoramaweg » avant de rejoindre Binn et le sentier 6 du « Chemin des Cols Alpins ».

Le Chemin des Cols Alpins en résumé

Départ / Arrivée:

Riederalp / La Fouly

Durée:

17 jours (+ 2 de repos)

Difficulté:

Difficile (4/5)

Meilleure Saison:

Juillet-Août

Bivouac :

Selon conditions

Tu retrouveras dans le tableau suivant le détail de nos étapes jour par jour. Ces dernières ne respectant pas complètement l’itinéraire du Chemin des Cols Alpins tel que décrit sur le site de SuisseMobile. 

Les durées mentionnées sont à titre informatif seulement. Elles correspondent au temps réellement effectué (sans les pauses), sachant que nous avons l’habitude de randonner, que nous étions en bonne condition physique et que nous portions respectivement 10 et 20kg dans nos sacs à dos. Dans le doute, tu peux ajouter 1h pour estimer la durée réaliste d’une étape (toujours sans les pauses).

Nous avons réalisé 2 journées « off » au cours de ce trek. La première à Zinal après l’étape 10 et la troisième après le lac de Louvie, étape 13 quand la fatigue commençait sérieusement à se faire sentir.

Il est tout à fait possible de découper ce parcours en plus ou moins d’étapes selon ta forme, ton rythme et surtout tes envies !

Tu trouveras le détail et la trace GPX de la plupart des étapes sur le site Alltrails.

Jours

Etapes

Distance (km)

Durée

Dénivelé +

Dénivelé -

Difficulté

1

Riederalp- Märjelensee

15.2

6h

830

450

++

2

Märjelensee – Fiesch

11.5

4h

80

1380

+

3

Binn – Binn

26.2

10h30

1830

1770

+++

4

Binn – Rosswald

18

5h

1240

590

++

5

Rosswald – Bistinepass

22.3

7h

1180

880

++

6

Bistinepass – Gspon

19.4

5h

520

1060

+

7

Saas Fee

11

2h30

220

930

+

8

Saas Fee – Grachen

16.3

6h

1000

680

++

9

Grachen – Lac de Tourtemagne

23.3

9h

1350

1600

+++

10

Lac de Tourtemagne – Zinal

17.3

6h

810

1300

++

11

Zinal – Col de Tsaté

19.6

9h

1880

1060

+++

12

Col de Tsaté – Lac des Dix

22.4

9h30

1510

1620

+++

13

Lac des Dix – Lac de Louvie

17.1

6h30

1030

1200

++

14

Lac de Louvie – Lac de Mauvoisin

12.6

4h30

630

740

+

15

Lac de Mauvoisin – Col des Mille

24.4

9h30

1520

1380

+++

16

Col des Mille – Lac des Toules

18.3

5h

580

1000

+

17

Lac des Toules – La Fouly

21

7h30

1200

1430

++

saas fee

Jours 1-2 : Le glacier d'Aletsch

L’Aletsch Panoramaweg est un sentier de 30km qui longe le glacier d’Aletsch tout en offrant de superbes panorama sur ce dernier ainsi que sur l’autre versant de la vallée. 

L’itinéraire commence à Belalp et se termine à Bellwald, mais pour des raisons pratiques, nous avons choisi de commencer à Riederalp (accessible facilement en télécabine depuis la station de train de Morel) et de terminer à Fiesch afin de pouvoir rejoindre Binn directement en bus.

En commençant par ce sentier, cela nous a non seulement permis de découvrir le glacier d’Aletsch, mais aussi de nous mettre en jambe en douceur avant d’attaquer les étapes plus sportives du chemin des cols alpins.

trek aletsch
trek aletsch

Sur ces 30km, nous avons ainsi pu découvrir les points les plus intéressants de ce parcours, à savoir:

  • le panorama exceptionnel sur le glacier jusqu’au lac de Marjelensee
  • la grotte de glace au pied du glacier
  • le panorama sur le glacier de Fiesch
  • les passages « acrobatiques » sur le massif rocheux de Burg
  • le pont de singe jusqu’à Bellwald

Plus d’infos dans l’article sur la randonnée de deux jours sur l’Aletsch Panoramaweg.

Le bivouac est interdit dans toute la zone longeant le glacier d'Aletsch entre Riederalp et Marjelensee. Il est cependant possible de bivouaquer entre Marjelensee et Fiesch et plusieurs refuges sont présents sur le parcours..

randonnée aletsch

Jours 2-3 : Le parc de la vallée de Binn

Depuis Fiesch, où nous arrivons sur les coups de midi, nous décidons de prendre le bus pour rejoindre le hameau de Binn. Nous aurions pu réaliser cette portion à pied mais, notre temps pour réaliser ce trek en entier étant limité, nous préférons « zapper » les sections qui nous paraissent moins intéressantes.

La vallée de Binn, située à la frontière du Valais avec l’Italie, est réputée pour son parc naturel régional protégé. Au lieu de continuer directement vers l’ouest, nous profitons d’être sur place pour réaliser une boucle sur 1 jour et demi afin de récupérer le chemin des cols alpins un peu plus en amont, au niveau du col de Albrunpass, à la frontière avec l’Italie.

randonnée dans le parc de binn
randonnée dans le parc de binn

Malgré la pluie qui ne nous aura pas permis d’admirer le paysage comme nous l’aurions souhaité, cette boucle est magnifique et restera comme l’un des moments phares de ce trek. Bien qu’elle ne suive pas l’itinéraire du chemin des col alpins, la portion entre le col d’Albrun et Binn, en passant par le col de Crampiolo est celle que j’ai préféré de part la diversité des paysages rencontrés.

Réalisable sur un jour pour les plus sportifs, je conseille toutefois d’y consacrer 1 journée et demi afin d’en profiter sans se speeder.

Plus d’infos dans l’article sur ma randonnée dans la vallée de Binn.

Le bivouac est interdit dans tout le parc, y compris du côté italien. Plusieurs refuges et campings sont néanmoins présents sur le parcours.
Je recommande le camping de Giessen qui possède lave-linge et sèche-linge (très pratique !) et sa petite boulangerie le matin.

commencer la randonnée

Jour 4 : Binn - Rosswald

Malgré une autre nuit sous la pluie, nous nous réveillons en forme et motivés. Nos affaires sont sèches, nous avons bien dormi et bien mangé et ce soir nous dormirons bien au chaud ! 

Pour commencer cette journée nous rejoignons le charmant village de Binn où nous réalisons quelques emplettes pour tenir encore 3 jours jusqu’à Saas Fee, prochain lieu de ravitaillement.

A la sortie de la supérette, nous avons la bonne surprise de constater que le ciel est en train de se dégager. Peut-être arriverons nous à passer entre les gouttes aujourd’hui ?

chemin des cols alpins
chemin des cols alpins
chemin des cols alpins

Passé l’émerveillement devant le décor de carte postale du petit lac de Ze Binn,  nous entamons la première ascension sur un chemin forestier,  à l’ombre. J’ai froid malgré l’effort et je suis obligée de reprendre mes gants pour me réchauffer. Nous sommes le 4 août je précise…

Le sentier se poursuit ensuite sur plusieurs kilomètres au milieu des alpages fleuris, où les marmottes s’en donnent à cÅ“ur joie. 

Pour la première fois, nous devinons au loin devant nous les 4000 du Valais que nous allons rejoindre dans quelques jours. 

Nous profitons de ce panorama et des éclaircies présentes pour nous octroyer une petite pause et tenter de faire sécher notre tente, humide depuis 2 jours ! #toimemetusais

Tout juste le temps d’avaler un morceau que les premières gouttes arrivent. Heureusement, la tente est quasi sèche c’est déjà ça !

marmotte
rosswald
chemin des cols alpins

Les journées se suivent et se ressemblent, ce sera après-midi poncho sous la pluie et le vent. 

Moi qui pensais qu’il n’y avait rien de pire que la pluie et le froid en trek, maintenant je peux confirmer que si. Le combo, pluie, vent (pas la petite brise, hein, mais le truc qui te ferait décoller si t’avais pas 10kg dans le dos!) et froid. C’est terrible et je ne le souhaite même pas à mon pire ennemi ! (quoique…)

Nous avançons tant bien que mal sous les bourrasques jusqu’au col où je m’arrête juste le temps de prendre 2-3 photos, pour le souvenir. Nous nous empressons de poursuivre en espérant être rapidement coupé du vent.

Finalement la pluie et le vent s’arrêtent juste au moment où nous rejoignons notre hébergement.

saflischpass
rosswald
chemin des cols alpins

Sur les hauteurs de Rosswald, nous profitons ce soir là d’un magnifique couchers de soleil. Sûrement l’un des plus beaux que nous aurons vu sur ce chemin des cols alpins !

Les limites du parc de Binn s'étendent jusqu'au col de Slafishpass, il est donc interdit de bivouaquer dans cette première zone. Bivouac possible ensuite au dessus de la limite forestière. Si tu cherches un hébergement en dur ou de quoi bien manger, je te conseille le Fleschboden. Il s'agit d'un restaurant d'altitude avec quelques dortoirs, situé sur l'itinéraire. Nous étions seuls cette nuit-là, le top ! La nourriture est excellente et le patron hyper sympa, je recommande vraiment.

Jour 5 : Rosswald – Bistinepass par le col du Simplon

Au programme de cette cinquième journée de trek, l’ascension jusqu’au fameux col du Simplon, à 2006 mètres d’altitude.

Alors que jusqu’au 18ème siècle ce col,  difficile d’accès entre la Suisse et l’Italie, était principalement emprunté par les contrebandiers, en 1801 Napoléon Bonaparte y fit construire une voie carrossable pour acheminer ses canons au sud ainsi qu’un hospice similaire à celui du Grand Saint Bernard.

De nos jours, le col est l’un des rares passages qui permet de relier la Suisse à l’Italie toute l’année, y compris pour les poids lourds.

col du simplon en valais

La première portion de cette étape permet de rejoindre la cabane de Bortelhutte (et non BorDelhutte comme je m’amusais à l’appeler 😀 ) sur des chemins alpins, avec notamment un passage avec main courante mais sans rien de compliqué.

Pour la première fois depuis le début, le soleil est bel et bien présent. Cela nous permet de profiter de la vue dégagée sur les sommets du Valais tout au long de cette journée.

rosswald
col du simplon en valais

Après la portion alpine, nous longeons la route menant au col du Simplon, mais dessus le tunnel. Si tu oublies l’aspect bruyant et bétonné, c’est une expérience assez sympa. Ce point de vue nous permet de prendre conscience du chantier que cela a du représenter pour construire cette route !

Nous arrivons finalement au col du Simplon en milieu d’après-midi, assoiffés. Il faut dire que nous n’avions plus l’habitude de ces fortes chaleurs, pourtant normales en été.

Il est possible de loger à l’hospice, c’est d’ailleurs l’hébergement officiel de cette étape, mais il est encore tôt et nous préférons continuer jusqu’au prochain col afin de prendre de l’avance pour l’étape du lendemain.

col du simplon en valais
marmotte
cascade
femme qui marche en montagne

Je dois t’avouer que cette ascension en plein soleil nous aura bien coupé les jambes ! 

Le panorama sur le Simplon et les montagnes est sublime mais quelle chaleur ! J’ai bien cru que nous n’y arriverions jamais !

En préparant le parcours, j’avais repéré un petit lac au niveau du col. J’espérais en profiter pour la toilette du soir et pour refaire le plein de nos gourdes complètement vides. Mais déception en arrivant. Le soit-disant lac n’était en fait qu’une mare d’eau stagnante… aaaaaah, misère ! J’ai dû me retaper une partie de la descente/remontée que nous venions de faire pour pouvoir remplir nos gourdes à la rivière en contrebas. J’étais heureuse ! 

Pendant ce temps là, le co-randonneur profitait des nombreuses marmottes peu farouches dans le secteur. 

marmotte
homme devant des montagnes

Le bivouac est autorisé au dessus de la limite forestière sur toute l'étape à l'exception de la zone de marais à côté des petits lacs au niveau du col du Simplon. Pour les hébergements en dur, possibilité de dormir à la cabane de Bortelhutte ou à l'hospice du Simplon.

bistinepass en Valais

Jour 6 : Bistinepass - Gspon

Ce spot de bivouac aurait été vraiment parfait si on ne s’était pas réveillés transit de froid à l’aube.

Une épaisse purée de pois nous enveloppait, impossible d’y voir à 10m. Mais le pire, c’était le vent glacial. Sympa pour commencer la journée !

Une fois la tente repliée et les sacs bien rangés nous décidons de partir sans prendre de petit déjeuner. Nous n’avons qu’une envie, nous réchauffer et espérons trouver un coin abrité un peu plus loin pour nous poser. 

Malheureusement, la brume semble décidé à nous poursuivre à la trace. C’est bien dommage car ce sentier à flanc de montagne avec peu de dénivelé est tout ce que j’aime. J’ai froid, j’ai faim et le co-randonneur tire la tronche à cause de sa mauvais nuit. Dire que le moral est dans les chaussettes est un doux euphémisme.

Finalement, la magie opère. Des fenêtres dans la brume nous laisse entrevoir le panorama derrière l’écran de vapeur. Je ne saurais dire lequel des sommets se dresse fièrement devant nous, le Boshorn peut-être ?, toujours est-il que c’est beau !

chemin des cols alpins
randonneur en montagne
bisses du nanztal

Nous arrivons au fond de la vallée de Nanztal d’où jaillit plusieurs belles cascades. Le spot est idyllique mais il y a toujours beaucoup trop de vent pour allumer le réchaud et prendre notre petit déjeuner. Tant pis, je me contente de quelques biscuits pour calmer mon ventre affamé.

Après cette petite pause qui nous aura fait le plus grand bien, nous traversons le haut plateau, parsemé de rivières et de lacs, avant de reprendre le sentier de l’autre côté de la vallée. Nous faisons ainsi face au chemin que nous venons tout juste d’emprunter plus tôt dans la matinée. 

cascade en montagne
bisse du nanztal
paysage de montagne

Sur plusieurs kilomètres, cette deuxième partie de la randonnée, longe l’une des nombreuses Bisses du Nantzal. Le dénivelé est quasi inexistant et nous profitons d’un panorama incroyable sur la vallée et les sommets qui nous font face.  Nous pouvons contempler à loisir le Dom, le plus haut sommet entièrement situé sur le sol Suisse (contrairement à la point Dufour du Mont Rose située en partie en Italie).

Derrière nous, la brume a laissé place a de gros nuages qui ne présagent rien de bon quant à la fin de la journée. 

Un rapide coup d’oeil aux prévisions météo et nous apprenons que le risque d’orage pour la soirée est très élevée, impossible d’y échapper… Après la nuit que nous venons de passer, et au souvenir de notre bivouac improvisé sous la pluie à Binn, pas d’hésitation, nous réservons un logement à Saas Fee. Cela nous permettra de passer la nuit au sec et de faire sécher nos affaires toutes humides.

Mais si on oublie l’aspect météo, le paysage est juste sublime. La cascade que nous avons traversé un peu plus haut, se jette dans la vallée depuis le plateau, c’es impressionnant !

cascade nanztal
bisses du nanztal
bisses du nanztal

Alors que nous arrivons à Gspon en milieu d’après-midi, deux choix s’offrent à nous. Soit continuer encore 8km dans un sentier en forêt à flanc de montagne, sans grande visibilité sur les montagnes prises dans les nuages. Ou redescendre à Stalden en téléphérique et prendre un bus pour rejoindre Saas Fee au fon de la vallée.

On est venu dans le Valais pour marcher et profiter des paysages, pas pour réaliser l’exploit sado-maso de celui qui tiendra le plus longtemps dans le froid, le vent et la brume. La décision est vite prise, ce sera l’option 2 ! 

Cela nous laisse ainsi le temps d’aller nous ravitailler à la petite supérette du village, de faire sécher nos affaires et de prendre un bon gueuleton sans lyophilisés. En regardant le déluge, bien au chaud derrière nos fenêtres, nous avons eu une petite pensée amicale à tous les trekkeurs qui n’avaient pas eu notre chance…

Le bivouac est autorisé au dessus de la limite forestière sur toute l'étape. Pour les hébergements en dur, possibilité de dormir à Gspon (très peu d'établissements) ou dans les villages dans la vallée jusqu'à Saas Fee.

randonneur dans le valais

Jour 7 : Saas Fee et son sentier panoramique

Pour célébrer notre première semaine de marche (déjà !) nous avions initialement pensé rester nous reposer dans notre location. 

Mais, en voyant le grand soleil, et appâtée par la randonnée des Edelweiss dont nous a parlés notre hôte, on se motive pour aller se balader. En plus ça rattrapera les kilomètres que nous n’avons pas fait la veille 😉 

La randonnée des Edelweiss n’est autre que le sentier 159 aussi dénommé l’Almagelleralp. Il s’agit d’un chemin d’altitude didactique pour nous en apprendre plus sur les plantes et fleurs de montagne. Mais je t’avoue que la VRAIE raison qui m’a poussée à sortir de mon lit, c’est bien la perspective de voir des Edelweiss ! 

Grâce à l’offre touristique de Saas-Fee, en réservant un logement nous avons accès gratuitement aux bus et téléphériques de la vallée. Très pratique quand on connais les prix suisse pour prendre de l’altitude 🙂

saas fee
saas fee

En quelques petites minutes, la télécabine nous dépose au départ du sentier. La vue sur les sommets en face de nous est presque complètement bouchée par les nuages mais c’est pas grave, il fait beau et je vais voir des edelweiss alors tout va bien dans le meilleur des mondes !

Comme prévu, le chemin est bordé de nombreuses fleurs et plantes de montagnes. J’en reconnais certaines, familières de visu, mais dont le nom m’est totalement inconnu. Autant que cette balade serve à quelque chose, je cherche le panneau explicatif… rédigé en allemand ! Bon, ça m’apprendra à avoir choisi option espagnol au collège.

Heureusement, grâce à internet j’ai pu retrouver le nom de ces jolies fleurs 🙂

fleurs de montagne
fleurs de montagne
fleurs de montagne
fleurs de montagne
fleurs de montagne
fleurs de montagne

Je commençais à désespérer de voir des edelweiss… et puis sans prévenir, trois petites taches blanc-crème attirent mon regard. Cachées derrière un poteau, les demoiselles étaient bien là !

edelweiss
fleurs de montagne
fleurs de montagne
fleurs de montagne

Malgré la brume toujours persistante nous pouvons de temps en temps apercevoir le lac du barrage de Mattmark juste en face de nous. Le premier barrage d’une longue liste que nous allons découvrir les jours suivants.

Le sentier redescend ensuite tranquillement vers le refuge de l’Almagelleralp, niché au creux des montagnes. Comme pour nous faire un pied de nez, c’est ce moment que choisissent les nuages pour foutre le camp. Après tout, mieux vaut tard que jamais  ! 

saas fee
randonneur saas fee

Puis, comme on est des gros boulets, on s’est planté de chemin pour rentrer au logement. Au lieu d’emprunter la petite portion sympathique avec le pont de singe et le panorama sur la vallée, nous on est passé dans la forêt, sur un sentier chiant comme tout. #epicfail

Le bivouac est autorisé au dessus de la limite forestière.

paysage de montagne en Valais

Jour 8 : Saas Fee - Grachen

Un après-midi de repos et une bonne nuit plus tard nous reprenons notre aventure sur le chemin des cols alpins. 

De Saas Almagell, où nous logeons, nous rejoignons en bus la station de Saas Fee de l’autre côté de la vallée. Village sûrement parfait l’hiver pour profiter des pistes, mais en été j’ai de loin préféré le charme de Saas Almagell.

saas fee
saas fee

A la sortie de Saas Fee, alors que nous entrons en forêt, un sentiment bizarre m’envahit. Cela fait déjà 1 semaine que nous marchons. Une semaine pendant laquelle je n’ai absolument pas vu le temps passer ! (sauf un peu sous la pluie à Binn, faut reconnaitre). Et pour le moment, pas une once de fatigue à déplorer. Je me sens super bien, en forme, prête à gravir des sommets même si ce n’est pas au programme.

Et je suis contente car cette première semaine était la moins physique du trek. A partir de cette étape, le chemin des cols alpins devient, comme son nom l’indique, vraiment plus alpin. Concrètement ça veut dire qu’on se manger des sections plus exigeantes et plus techniques. J’ai hâte de découvrir tout ça !

Pendant plusieurs kilomètres, nous évoluons à flanc de montagne, cernés par les glaciers autour de nous. Je dois t’avouer que j’ai choisi ce trek un peu à cause de son nom. Le « chemin des cols alpins », ça en jette, non ? J’espérais que les paysages tiennent leurs promesses. On ne peut pas dire que je sois déçue pour le moment. Des glaciers, en veux-tu en voilà !

Nous traversons plusieurs petites cascades dont l’eau provient directement du glacier suspendu au dessus de nos têtes.

chemin des cols alpins
saas fee
sarah de vents et voyages

A part les marmottes, quelques moutons noirs et des bouquetins vaguement aperçus au loin, on ne peut pas dire que la faune est été très avenante jusqu’à présent. Mais la chance était avec nous ce matin là. Nous tombons nez à museau sur un jeune bouquetin au milieu du sentier ! 

Et hop ! Toi, t’es dans la boite ! 

bouquetin

Un peu plus loin nous traversons une zone de pierrier. La première partie ne pose pas de soucis, mais je me marre un peu moins sur la deuxième section.

Sans câble auquel me tenir, je dois traverser un éboulis très raide. Je marche sur des cailloux qui semblent tenir en équilibre au dessus du vide quand d’autres continue de tomber autour de moi au fur et à mesure de mes pas. Cette section m’a paru vraiment dangereuse, d’autant plus quand avec des sac à dos chargés comme les nôtres.

J’en ai les jambes qui tremblent rien qu’à y repenser !

La bonne nouvelle c’est que je suis encore de ce monde pour continuer à te raconter la suite de nos aventures. La mauvaise, c’est que sur le coup, je n’ai absolument pas pensé à prendre de photo de ce qui aurait pu être mon cercueil. J’espère que tu me pardonnes. (Cela dit, si ça t’intéresse vraiment voici les coordonnées pour retrouver l’endroit sur une carte 46.182975, 7.879192)

chemin des cols alpins
chemin des cols alpins
chemin des cols alpins
chemin des cols alpins
randonneur dans un pierrier
chemin des cols alpins

Le reste de l’étape se déroule sans encombre majeure, avec toujours un superbe panorama sur le Dome, le Fletschhorn et le Lagginhorn.

Nous redescendons ensuite tranquillement à Grachen où nous avons réservé une nuit à l’auberge de jeunesse, le terrain n’étant pas du tout propice au bivouac.

Le bivouac est autorisé au dessus de la limite forestière.

grachen

Pour tes repas, si tu cherches où acheter des lyophilisés de qualité, le site Lyophilisé & Co est une vraie caverne d’Alibaba avec un choix impressionnant de lyophilisés pour tous tes repas. Il y en a même pour les végétariens ! Personnellement j’aime beaucoup ce site car on peut classer les lyophilisés par marque et prix, mais aussi selon le rapport calorique de chaque sachet. Parfait pour choisir celui qui te convient le mieux !

Jour 9 - 17 : De Zermatt à Martigny

Les 9 journées suivantes ont constituées le « gros » du trek. A savoir, les sections les plus exigeantes physiquement mais aussi les plus époustouflantes au niveau des paysages. 

Mais aussi, il faut bien le dire, la portion la plus « touristique ».

Alors que jusqu’à présent nous avions été relativement épargné par la foule sur les sentiers, c’est un peu moins le cas par la suite. Mais je te rassure, tout est relatif. Même début août nous étions très loin des hordes de randonneurs rencontrées sur certains GR en France à la même période 🙂 

barrage mauvoisin

Les moments et sites les plus incroyables de ces 9 jours auront été:

  • L’arrivée au pied du barrage de Tourtemagne et sa vue fantastique sur les glaciers
  • Le passage acrobatique du col de Riedmatten
  • La traversée du « Grand Désert » entre le lac des Dix et le lac de Louvie
  • Le col des Otanes et sa vue sur le glacier de Corbassière au pied du Grand Combin (LE moment wahou de ce trek)
  • Le panorama depuis le col du Bastillon sur les lacs de Fenêtre

Plus d’infos dans l’article sur le trek entre Zermatt – Chamonix .

glacier de corbassière

Tu aimerais réaliser une portion de ce magnifique trek tout en étant accompagné d'un guide ? L'agence Atalante spécialisée dans les voyages à pied en petit groupe propose un séjour d'une semaine pour découvrir la portion entre Zermatt et Chamonix !

Informations Pratiques et Conseils

Je t’invite à regarder la liste de mon matériel dans mon article sur mon matériel de Trek pour te faire une idée de ce que j’ai l’habitude d’emporter avec moi.

Courant août, nous avons eu toutes les saisons : de la pluie, de la brume, de très belles journées bien chaudes mais aussi quelques nuits bien fraîches. Il est donc important de prévoir en conséquence pour parer à toutes les éventualités. 

L’avantage de ce trek c’est qu’il traverse toutes les vallées du Valais. Et qui dit vallée, dit villages et supérettes.

Ainsi, pour 3 semaines de trek nous sommes partis avec 1 semaine de lyophilisés dans nos sacs. Nous profitions de nos passages dans les villages pour nous ravitailler un peu, notamment en produits secs (noix, barres de céréales, féculents) et en produits frais (fruits, yaourts, fromage, charcuterie pour l’homme…) que nous mangions généralement sur place ou le soir. Le côté pratique c’est que cela nous aura évité de porter trop de nourriture dans notre sac (et donc être plus légers), l’inconvénient c’est que déjà en Suisse la nourriture est plus chère, alors dans les petites supérettes de montagne je te laisse imaginer…

Nous avons aussi envoyé en colis en poste restante au milieu du trek à Zinal afin de reconstituer nos vivres (lyophilisé) pour les 10 derniers jours. La bonne surprise, c’est que la poste restante en Suisse c’est vraiment pas chère comparé à la France (si tu envoies ton colis depuis une poste Suisse). 

Nous avons alterné entre bivouac, campings et hébergements en dur.

Nous n’avons pas dormi une seule nuit dans un refuge, non pas que cela ne nous aurait pas intéressés, mais parce qu’il fallait réserver et qu’à chaque fois que nous avons appelé (le matin pour le soir), ils étaient complets.

Nous pensions dormir plus en bivouac, mais nous nous sommes confrontés rapidement à la réglementation Suisse et les nombreuses zones interdites au bivouac (pas toujours indiquées sur les sites internet des parcs et des réserves naturelles).

De plus, nous avons aussi rapidement constaté que le terrain tout le long du trek ne permettait vraiment pas de poser sa tente. En effet, entre le sentier très étroit à flanc de montagne, le sentier en sous-bois, le sentier très pentu, les zones de pierriers… il faut vraiment chercher et être motivé pour trouver un endroit où bivouaquer. Encore plus avec un point d’eau à proximité. Cela nous a valu de marcher plus de 10h certains jours…

Tu trouveras les informations sut le bivouac en Suisse sur le site du Club Alpin Suisse.

En résumé, sur la totalité du trek nous avons dormi 10 nuits en bivouac, 3 en camping et 6 en « dur » en alternant (à peu près) 2 nuits en tente et 1 nuit au chaud.

C’est aussi cette alternance qui nous aura permis de garder le moral en sachant qu’une douche chaude et un bon lit nous attendait, de bien nous reposer et de terminer le trek en bonne condition physique.

Même si nous n’avons jamais eu de problème à trouver un camping ou un hébergement dispo au mois d’août, il faut bien avoir conscience que les tarifs sont élevés en Suisse, surtout à la dernière minute. 

-> Réserve tes hébergements au meilleur tarif

Cet itinéraire ne décrivant pas une boucle, la question du transport pour rejoindre le départ / l’arrivée s’est posée.

Grâce au merveilleux réseau de transports publics en Suisse, trains et bus, nous avons vite trouvé une solution !

Nous avons payé un stationnement d’un mois sur un parking public à Martigny pour y laisser notre voiture, puis nous avons pris le train jusqu’à Mörel d’où nous avons rejoint Riederalp en télécabine.

Pendant le trek nous avons utilisé le bus à deux reprises, entre Fiesch et Binn puis entre Gspon et Saas Fee.

Nous avons aussi pris les télécabine plusieurs fois, principalement à la fin des étapes pour épargner des descentes sans intérêt à mon genou.

A la fin du trek, nous avons pris bus+train pour rallier La Fouly à Martigny.

On pourrait se dire naïvement que faire un trek c’est la solution la plus économique pour voyager.

Mon expérience te dira que c’est faux.

Déjà parce qu’il faut s’équiper (sac à dos, tente, matelas, duvet…) et que si tu veux de la qualité ça coûte cher, et qu’il faut l’utiliser souvent pour le rentabiliser.

Et puis parce qu’entre le trajet, la nourriture et les hébergements… on se retrouve vite à dépenser plus que ce qu’on pensait. D’autant plus en Suisse.

  • transport : 300 chf
  • hébergement: 830 chf
  • nourriture: 760 chf

En résumé pour 3 semaines de trek en Suisse (sans prendre en compte les frais d’équipement réalisé en amont) nous avons dépensé 1900 CHF pour 2.

Soit environ 750€ par personne. (ce qui reste moins cher que le GR20 pour te donner une idée !)

Forcément, nous aurions pu réduire en ne prenant aucun téléphérique, ni hébergement en dur, et en faisant l’impasse sur les 2 restos. Mais ça reste aussi des vacances et les vacances c’est fait pour se faire plaisir 🙂 

La meilleure saison pour réaliser ce trek s’étend de mi-juillet à mi-septembre, quand les sentiers et les cols sont tous accessibles sans neige. 

Le Chemin des Cols Alpins est un trek sportif sur un sentier globalement très roulant, à quelques exceptions près.

La principale difficulté est de tenir à un rythme relativement soutenu pendant 3 semaines sachant que les étapes présentant le plus de difficulté peuvent être contournées en bus si nécessaire.

L’avantage de cette traversée du Valais c’est qu’il existe tellement de sentiers que tu peux te créer tes variantes pour aller voir des sites non prévu sur l’itinéraire initial, et/ou y inclure des sommets.

Enfin, les 8 premiers jours de ce trek sont les plus roulants et les moins exigeants. Je conseille donc de réaliser cet itinéraire dans ce sens. En plus cela permet de terminer en apothéose les derniers jours 🙂

Matériel de randonnée
Si tu cherches à t’équiper avec du matériel de qualité je te conseille les enseignes / sites suivants, tous spécialisés dans les équipements outdoor:

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pinterest chemin des cols alpins
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